Pour les catholiques attachés à la Tradition et à la messe tridentine qui imaginent, étrangement, Jorge Maria Bergoglio plus préoccupé par la pastorale, « la vie, la personne » que par la théologie, les problèmes de doctrine, Vatican II, la liturgie, indifférence qui leur donnait l’espoir d’un possible renouveau traditionnel spirituel et liturgique, la dernière déclaration pontificale sur la réforme liturgique issue de Vatican II va faire l’effet d’une douche froide. Glaciale ! L’image d’Epinal qu’ils avaient élaborée d’un pape qui voudrait « laisser vivre et survivre » la Tradition en prend un sacré coup.
« Chez le pape François, on ne voit pas cet attachement ni à la liturgie, ni à la discipline ancienne, on pourrait même dire : bien au contraire »
affirmait en effet, en mars 2016, Mgr Fellay, le supérieur général de la FSSPX congrégation attachée à la Tradition. Un mois après, l’évêque suisse réitérait ce commentaire : le pape François
« ne s’intéresse pas du tout à la théologie, et donc ça lui est plutôt égal que nous continuions à rejeter Vatican II. »
Un tel engouement, déjà utopique à l’époque nous semble-t-il, serait totalement irrecevable à présent. Le concile Vatican II et ses décrets restent la boussole qui guide, dirige, inspire, les actions du jésuite en blanc.
« La réforme liturgique est irréversible »
a proclamé François, hier jeudi 24 août, lors d’une audience concédée aux participants de la 68e Semaine Liturgique Nationale en Italie. Sans ambiguïté, El papa argentin a témoigné de son attachement au dernier concile et à la messe réformée de Paul VI qu’il décrit comme un moyen « pour changer les mentalités ». On est donc bien loin d’un pasteur qui ne s’intéresse pas du tout à la théologie, qui n’a pas d’attachement à la liturgie ! Au contraire il témoigne de son intérêt et de sa connaissance des différentes facettes de la nouvelle liturgie qu’il veut voir appliquer dans son ensemble et dans son détail par l’ensemble de l’Eglise universelle. Dans son message, il professe clairement sa volonté de continuer sur le chemin tracé par la révolution liturgique conciliaire sans aucun désir de revenir, même un tant soit peu, en arrière :
« L’application pratique, guidée par les conférences épiscopales pour les pays respectifs, est encore en œuvre parce qu’il ne suffit pas de réformer les livres liturgiques pour renouveler la mentalité. Les livres réformés selon les décrets de Vatican II ont initié un processus qui requiert du temps, une réception fidèle, une obéissance pratique, une sage mise en œuvre de la célébration d’une part d’abord des ministres ordonnés mais aussi des autres ministres, des chanteurs et de tous ceux qui participent à la liturgie. En vérité, nous le savons, l’éducation liturgique de pasteurs et de fidèles est un défi qu’il faut toujours affronter de nouveau. »
Ce n’est malheureusement pas à un renouvellement des mentalités pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes auquel on assiste depuis plus de 50 ans avec cette transformation du Saint-Sacrifice de la Messe voulue pour des motifs pastoraux mais plutôt à l’accouchement d’une nouvelle foi qui éloigne les fidèles d’une piété véritable, de la pratique d’une vie authentiquement catholique et de la croyance en les dogmes immuables de l’Eglise catholique pour les jeter dans un relativisme et un indifférentisme mortifères, portes menant à l’apostasie silencieuse de leur foi catholique :
« Nous avons la conviction que précisément ce rite nouveau de la messe exprime une nouvelle foi, une foi qui n’est pas la nôtre, une foi qui n’est pas la foi catholique,
proclamait déjà en 1976 dans un sermon prononcé à Ecône pour des ordinations sacerdotales, l’évêque traditionaliste Mgr Lefebvre, fondateur de la FSSPX et évêque-consécrateur de l’actuel supérieur de la FSSPX.
« Cette nouvelle messe, expliquait-il, est un symbole, une expression, une image d’une foi nouvelle, d’une foi moderniste. (…) Or, il est évident que ce rite nouveau, sous-tendu – si je puis dire – suppose une autre conception de la religion catholique, une autre religion. (…) Tout doucement, c’est la notion protestante de la messe qui s’introduit dans la Sainte Eglise. Et cela est conforme à la mentalité de l’homme moderne, à la mentalité de l’homme moderniste, cela lui est absolument conforme. (…) C’est l’expression de toute une nouvelle idéologie: on a fait entrer l’idéologie de l’homme moderne dans nos rites les plus sacrés. Et c’est cela qui corrompt actuellement toute l’Eglise, car par cette idée de pouvoir accordé à la base dans la sainte messe, on détruit le sacerdoce, on est en train de détruire le sacerdoce. (…) »
Le pape François, par son allégeance au Novus Ordo Missae, poursuit donc sans faiblir la démolition de la foi catholique et de l’Eglise comme ses illustres prédécesseurs conciliaires depuis Jean XXIII. La racine du mal qui ronge l’Eglise catholique est enfermée dans cette nouvelle liturgie conciliaire à saveur protestante qui défigure le Saint-Sacrifice de la Messe et, par voie de conséquence, fait perdre la vraie foi aux âmes.
« Eh bien, concluait Mgr Lefebvre courageusement en 1976, nous ne sommes pas de cette religion, nous n’acceptons pas cette nouvelle religion. Nous sommes de la religion de toujours, nous sommes de la religion catholique, nous ne sommes pas de cette religion universelle, comme ils l’appellent aujourd’hui. Ce n’est plus la religion catholique. Nous ne sommes pas de cette religion libérale, moderniste, qui a son culte, ses prêtres, sa foi, ses catéchismes, sa bible – sa bible œcuménique ».
Plus que jamais avec le pape François qui sait ce qu’il fait et où il veut aller, cette position de Mgr Lefebvre doit être tenue fermement si l’on veut rester fidèle à la foi catholique. Avec ce révolutionnaire jésuite sud-américain monté sur le trône pontifical les masquent qui pouvaient encore faire illusion sur un semblant de catholicité au sein de la Rome néo-moderniste et néo-protestante tombent à une vitesse folle : de l’ancienne religion Jorge Maria Bergoglio fait table rase allègrement, des pauvres cardinaux moralement conservateurs qui essayent de résister à sa folie novatrice, il fait pitance quotidiennement ! Place entièrement sous son pontificat à cette foi qui n’est pas la foi catholique et qui induit en toute logique, mais plus particulièrement sous la pression de la mentalité progressiste bergoglienne, une nouvelle morale familiale, sexuelle, sociale, qui elle-aussi n’est pas catholique.
Nullam partem.
Francesca de Villasmundo
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