Il a dû oublier le pape François, oublier ses paroles du 17 février 2016.  Ce jour-là, alors que le débat politique sur les « unions civiles de personnes de même sexe » faisait rage en Italie, Jorge Maria Bergoglio, interrogé sur la question par un journaliste, avait déclaré :

« le pape ne s’immisce pas dans la politique italienne, le pape ne se met pas dans la politique concrète d’un pays. »

Manière détournée de ne pas soutenir, sans les désavouer en même temps, – l’Argentin serait-il un adepte du en même temps de Macron ?-,  les défenseurs de la famille traditionnelle, pour la plus part des catholiques italiens. Ces derniers furent fortement déçus de cette non-réponse qui évitait, toujours en même temps, -peut-être est-ce Macron qui est un adepte de la méthode jésuitique-, pour le jésuite argentin de désavouer les partisans italiens du « mariage » pour tous.

Quelques années après, et dans la ligne d’une révolution arc-en-ciel en marche forcée, le pape actuel, ce même Jorge Maria Bergoglio qui ne fait pas de politique, a tenu des propos bien éloignés de la neutralité mondaine dans laquelle il s’était muré lors du passage de la loi italienne sur les « unions civiles de personnes de même sexe ».

Et il saute à pieds joints, en avant toute, dans la révolution anthropologique en cours ! La Repubblicca, le quotidien bien-pensant et bobo-radical-chic déconstructiviste des identités de son ami athée Eugenio Scalfari, a été heureuse d’annoncer la grande nouvelle dans son édition d’aujourd’hui :

« Couples gays, Pape François : ‘Oui à la loi sur les unions civiles’. »

Et s’en suit un article dithyrambique qui loue les derniers mots bergogliens, bien éloignés, non de la mondanité et de l’esprit du monde qu’ils épousent parfaitement, mais de la doctrine catholique tout court.

« Dans un documentaire publié aujourd’hui au Festival de Rome, Bergoglio dit que les personnes homosexuelles ont le droit de fonder une famille » lit-on en début d’article.

Le documentaire en question, intitulé François, est signé du registre américain Evgeny Afineevsky. Ce dernier vient de remporter, lors de ce 15e Festival du film qui se tient à Rome actuellement, le Kinéo Movie for Humanity Award, attribué à ceux qui promeuvent les enjeux sociaux et humanitaires. La récompense va lui être remise, demain jeudi 22 octobre, par Rosetta Sannelli, créatrice du prestigieux prix, lors d’une cérémonie qui aura lieu dans les jardins du Vatican. 

« Le Pape François, continue le journaliste de La Repubblica, dans un documentaire publié aujourd’hui au Festival de Rome signé par Evgeny Afineevsky dit que les personnes homosexuelles devraient être protégées par les lois sur les unions civiles : ‘Les homosexuels, dit-il, ont le droit d’être dans une famille. Ils sont enfants de Dieu et ont droit à une famille. Personne ne doit être expulsé ou rendu malheureux à cause de cela. Ce que nous devons créer, c’est une loi sur les unions civiles. De cette façon, ils sont couverts légalement. Je me suis battu pour cela.’ »

Quelle révélation : alors que la majorité des catholiques hostiles à cette loi sur l’union civile pour tous portée par la gauche italienne pensaient le pape « neutre » tout au moins, ce qui en soit est déjà un scandale sur une question aussi morale, voilà que 4 ans après, ils apprennent que l’autorité suprême du Vatican « s’est battu » pour cette union civile ! En sous-main donc, par derrière, hypocritement…

Mais La Repubblica ne s’arrête pas là dans les révélations-chocs concernant la pensée bergoglienne :

«  Les paroles de François ne s’adressent pas à l’Italie et à sa législation, mais au monde. Il s’agit d’un discours large qui veut sensibiliser d’abord l’Église en elle-même sur un terrain délicat et sur lequel tout le monde ne parle pas la même langue.

«  Parmi les moments les plus touchants du film, l’appel téléphonique du Pape à un couple homosexuel, avec trois petits enfants à charge, en réponse à une lettre de leur part dans laquelle ils manifestaient leur grande gêne à amener leurs enfants à la paroisse. Le conseil de Bergoglio à M. Rubera est d’emmener les enfants à la paroisse de toute façon indépendamment de tout jugement. Très beau aussi le témoignage de Juan Carlos Cruz, victime et activiste contre les abus sexuels aujourd’hui présent au Festival de Rome en compagnie du réalisateur. ‘Quand j’ai rencontré le Pape François, il m’a dit à quel point il était désolé pour ce qui s’était passé. Juan, c’est Dieu qui t’a rendu gay et en tout cas il t’aime. Dieu t’aime et le Pape t’aime aussi’. »

L’Eglise du pape François, cette nouvelle Eglise, comme l’appelait Mgr Lefebvre,  vieille conciliaire de plus de 50 ans, désespérante dans son activisme mondain, se teinte toujours davantage des couleurs arc-en-ciel. Et en se colorant de cet homosexualisme nihiliste, elle s’éloigne toujours davantage de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique. Quant à Jorge Maria Bergoglio qui ose dire que  Dieu rend gay, quelle religion professe-t-il ? Certainement pas la religion catholique ! 

A la fin du pontificat bergoglien, Dieu trouvera-t-Il encore une trace de foi catholique dans cette Rome néo-protestante et néo-moderniste, progressiste sans limite, apostate jusqu’à la lie ?

Francesca de Villasmundo

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