La Secrétairerie d’Etat du Vatican a envoyé une note aux nonces apostoliques et aux Conférences épiscopales du monde entier avec l’objectif de clarifier les phrases du Pape François sur les unions civiles et contenant des directives sur l’interprétation des fameuses phrases bergogliennes. Mais en réalité, cela aggrave encore les choses : elle confirme les phrases du Pape, confirme qu’il est en faveur des unions civiles et qu’avec ses critères il révolutionne la théologie morale catholique.   

La réponse aux interprétations données par certains médias sur l’ouverture du pape François aux unions civiles n’a donc fait que confirmer cette ouverture bergoglienne.

La note envoyée par le secrétariat d’État semble avoir fait la Une des journaux, comme le rapporte l’agence de presse italienne Agi. Un choix, celui-ci de la publier, qui a été fait par le nonce apostolique au Mexique, qui est l’Italien Franco Coppola. Une grande partie de cette histoire, comme on le sait, provient du documentaire Francesco, une œuvre d’Evgeny Afineevsky récemment diffusée au Festival du film de Rome.

La lettre de la Secrétaireie d’Etat tient à préciser le contexte des phrases bergogliennes :

« Il y a plus d’un an, lors d’un entretien, le pape François a répondu à deux questions différentes à deux moments différents qui, dans le documentaire précité, ont été éditées et publiées en une seule réponse sans mise en contexte, ce qui a conduit à la confusion. Le Saint-Père avait tout d’abord fait une référence pastorale sur la nécessité pour un fils ou une fille à orientation homosexuelle de ne jamais subir de discrimination au sein de la famille. Les mots les désignent : ‘les homosexuels ont le droit de rester dans la famille; ce sont des enfants de Dieu, ils ont droit à une famille. Vous ne pouvez expulser personne de la famille et rendre la vie impossible pour cela’. »

La note souligne que le docu-film rapporte ensuite la phrase du Pape dans laquelle en tant qu’évêque de Buenos Aires, lors d’un entretien, il prennait parti en faveur de la reconnaissance de l’union civile pour les duos homosexuels et dit s’être battu pour elle. Jorge Maria Bergoglio répondait à une question se rapportant à une loi locale d’il y a dix ans en Argentine sur « les mariages égalitaires de couples homosexuels, « mariages homosexuels » tient à clarifier la secrétairerie d’Etat, sur lesquels Jorge Bergoglio mettait son veto.  La note précise qu’à cette question, l’évêque de Buenos Aires d’alors a répondu par l’affirmation désormais bien connue qu’« il est incohérent de parler de mariage homosexuel », ajoutant :

« Ce que nous devons faire, c’est une loi de coexistence civile; ont le droit d’être légalement couverts. Je l’ai défendu aussi. »

A vouloir clarifier le contexte des phrases de Jorge Maria Bergoglio, le secrétariat d’Etat ne fait que confirmer la position révolutionnaire et anti-catholique de l’actuel hôte du Vatican se montrant favorable à la reconnaissance des unions civiles entre personnes de même sexe.

La nouveauté de la note réside dans le rappel d’un autre passage tiré d’un entretien avec le Pape en 2014 qui se lit comme suit :

« Le mariage est entre un homme et une femme. Les États laïques veulent justifier les unions civiles pour réglementer diverses situations de coexistence, poussées par la nécessité de réglementer les aspects économiques entre les personnes, comme la garantie des soins de santé. Ce sont des pactes de coexistence de nature différente et de formes diverses dont je ne peux pas faire la liste. Il faut examiner les différents cas et les évaluer dans leur diversité. »

A nouveau, est donc confirmée la position favorable du jésuite argentin envers une légalisation des unions civiles, donc par corrélation sa bénédiction implicite à ce mode de vie contre-nature.

Or dire que « c’est une incongruité de parler de mariage homosexuel » ne permet pas pour autant si l’on est catholique, la reconnaissance des couples homosexuels, même si cela ne s’appelle pas mariage. La réflexion d’un journaliste italien a toute sa pertinence :

« Il ne suffit pas de distinguer le couple homosexuel du mariage entre un homme et une femme pour le rendre acceptable. (…) Et c’est une arnaque de soutenir qu’il est nécessaire de garantir les droits individuels lorsqu’il s’agit de droits de couple. Dans le passage vu ci-dessus, le pape affirme le caractère raisonnable de fournir ces couvertures législatives, qu’il conseille de faire ‘au cas par cas’. »

Et d’ajouter :

« Si le pacte de coexistence entre homosexuels est injuste, aucune circonstance ne peut le transformer en juste et le soumettre à une réglementation légale, comme le prétend plutôt le Pape. (…) Par la voie du cas par cas, la possibilité de définir la relation homosexuelle comme une situation immorale objective, indépendante des circonstances, est niée, et il est affirmé que les circonstances peuvent devenir des exceptions, c’est-à-dire transformer une action injuste en une action juste. »

Et nécessitant une « nouvelle loi ». Jorge Maria Bergoglio sur ce sujet avance, pour le cas non-masqué, comme lors de la promulgation d’Amoris laetitia et de son ouverture à la communion pour les divorcés remariés civilement : toutes les situations immorales doivent être appréhendées uniquement de manière subjective et donner lieu ainsi à de nouvelles lois.

« La lettre de la Secrétairerie d’État, conclut le journaliste italien de la Nuova Bussola Quotidianna, confirme donc les sentences du pape, confirme qu’il est opposé au mariage homosexuel mais pas aux unions civiles, confirme qu’il parle des droits du couple homosexuel et non des droits individuels, confirme qu’en donnant le critère de au cas par cas, il affirme l’impossibilité de connaître une situation objective injuste, et révolutionne la théologie morale catholique de tous les temps. »

L’interprétation de la majorité des médias était donc tout-à-fait claire : le pape François se montrant favorable aux unions civiles pour les couples de même sexe !

Une position qui s’oppose frontalement à la saine doctrine catholique sur l’homosexualité.  Une position révolutionnaire qui poursuit la marche en avant progressiste prise et assumée par l’Eglise post-Concile, néo-moderniste et néo-protestante. Une position qui témoigne de la rupture radicale et consommée entre l’Eglise issue de Vatican II et l’Eglise de toujours. En somme, bien que les propos du pape François soient scandaleux, ils n’ont rien d’étonnant chez un pape conciliaire…

Francesca de Villasmundo

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