Il parle du haut de la chaire mais selon la chair. Le cardinal allemand Reinhard Marx, le cardinal rouge, le proche du pape François, l’agent collaborateur de la révolution progressiste conciliaire qui aujourd’hui se pare des couleurs arc-en-ciel, a affirmé dans un entretien au quotidien italien La Stampa que « les gays font partie de nos communautés. La sexualité que Dieu nous a donnée fait partie des relations personnelles ».
« J’ai récemment été invité à une messe catholique organisée par des personnes LGBTQ+ à Munich. Je l’ai célébrée pour le vingtième anniversaire de ces messes. Je l’ai fait après en avoir informé le Pape. Je voulais donner un signal : ‘Vous faites partie de l’Église’. L’orientation sexuelle ne peut pas et ne doit pas conduire à l’exclusion de l’Église. »
Paroles d’apostat mais paroles intéressantes en ce qu’elles révèlent que depuis deux décennies existent, publiques même si moins médiatisées, de telles ‘messes’ Lgbtqi+, – mais peut-on réellement appeler ces célébrations sacrilèges des ‘messes’ ?-. L’infiltration homosexuelle dans l’Eglise conciliaire ne date donc pas du pape François comme semblent le penser certains conservateurs, présents également dans le monde plus ‘traditionnel’, mais du pontificat de Jean-Paul II et Benoit XVI. Il est difficile de croire que ces deux papes n’ont pas été au courant et tout autant difficile de croire en une condamnation ferme de leur part pour contrer ce phénomène des ‘messes’ gay-friendly puisqu’elles ont perduré jusqu’à aujourd’hui. La révolution arc-en-ciel d’El papa argentin n’est pas, loin de là, une génération spontanée, ces prédécesseurs, par leur coupable inaction si ce n’est une coopération pratique, l’ont préparée.
Le cardinal Marx ne s’est pas arrêté aux célébrations lgbtqi+. Il a évoqué un autre serpent de mer des progressistes depuis Luther : le sacerdoce des hommes mariés, expliquant qu’aujourd’hui les gens ont besoin de personnes qui célèbrent et apportent l’Eucharistie, donnent le bon exemple, consacrent leur vie à l’Église et à l’Évangile. « Seuls les célibataires peuvent-ils le faire ? Je vais mettre un point d’interrogation là-dessus », dit-il.
Il prend comme exemple pour appuyer son propos des « collaborateurs pastoraux laïcs, ici en Allemagne, qui prêchent, qui accompagnent les funérailles. Je pense à l’Amazonie, où les croyants attendent deux ou trois ans pour pouvoir recevoir l’Eucharistie parce qu’il n’y a pas de prêtres ». Bien sûr, le célibat « est un signe fort à la suite du Christ », mais en maintenant le célibat obligatoire n’est-ce pas « juste tenir en vie qu’une tradition ? Elle était juste, mais peut-être aujourd’hui pas partout. Je crois qu’il y a des vocations parmi les hommes mariés ». Peut-on donner au tort au cardinal rouge de vouloir adapter la discipline ecclésiastique aux mœurs libérales contemporaines alors que c’est le concile Vatican II lui-même, dont est issue cette Eglise conciliaire, qui a théorisé l’évolution du dogme et de la doctrine. Marx met le tout en pratique…
Une plus grande centralité des femmes dans les choix de l’Eglise a été le troisième point qu’il a tenu à aborder avec La Stampa. Sur ce thème aussi il ne fait que suivre le chemin progressiste, centré sur le monde, ses us et coutumes, adopté par ses pairs au dernier concile. Notre Temps étant au féminisme, l’Eglise conciliaire doit le faire sien comme tous les déviances et dérives, morales et sexuelles de ce XXIe siècle déconstructiviste. Dans le même entretien, il constate que la question du rôle des femmes dans l’Église « est plus que mûre » : « Seuls les prêtres peuvent diriger l’Église ? Non. Nous avons besoin de la responsabilité et des charismes de tous et de toutes, ensemble », souligne-t-il. A Munich, se souvient Reinhard, « j’ai créé le nouveau poste de chef de bureau, attribué à une femme », qui, en tant que co-responsable avec le vicaire général, dirige l’administration du diocèse. Les hommes ne peuvent pas dire ‘nous cherchons, mais nous ne trouvons pas les personnes convenables’ parce que cela c’est hypocrite : il suffit d’avoir envie de les chercher et de les trouver. Dans l’Église allemande, nous avons lancé un programme pour soutenir le leadership féminin. » Pour Marx, en fait, les signes des temps doivent être lus : « L’homme et la femme sont les mêmes », souligne-t-il.
Le cardinal teuton est tout sauf une figure secondaire, ses paroles ont donc un certain poids à l’intérieur – et à l’extérieur – de l’Église officielle. Reinhard Marx peut être associé à toutes les batailles rangées de la « gauche ecclésiastique » allemande, qui a pris le pouvoir à Rome au moment du Concile pour imposer la révolution moderniste qui ne cesse sa marche en avant vers des lendemains nouveaux, le propre de ce « sacro-saint progrès » étant d’aller toujours plus loin dans l’abandon du passé et du sacré afin de ‘libérer’ l’homme de toutes contraintes divines et naturelles.
Le Rhin se jette toujours dans le Tibre….
Francesca de Villasmundo
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