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On vaccine bien les poissons…

Ces dernières semaines, on a vu fleurir sur les réseaux sociaux différents messages et vidéos au sujet de la vaccination… des poissons. Information à ce point étonnante que beaucoup se demandaient si elle était fondée. Or, après quelques recherches, il apparaît incontestable que les vaccins ARNm ne concernent pas que les humains. Les poissons et même les crevettes y passent également.

Ainsi, c’est l’Agence Nationale de Recherche (ANR) qui, considérant que l’aquaculture est menacée par de multiples maladies, notamment celles causées par des virus, estime que la situation nécessite de nouveaux vaccins à ARN messager (ARNm) destinés aux poissons. « Nous venons d’obtenir un vaccin ARNm à LipoNanoParticules (LNP) contre un virus de la carpe, basé sur les résultats de notre précédent financement ANR, FishRNAvax. Ce vaccin induit une protection efficace avec une relativement faible dose d’ARNm. « , peut-on lire sur le site de l’Agence Nationale de Recherche.

Des recherches se poursuivent donc concernant les corrélats de la protection induite par les vaccins LNP-ARNm chez la carpe et la truite, « afin d’optimiser la formulation des vaccins ARNm avec une faible quantité d’ARNm« .

L’Agence Nationale de Recherche précise que le consortium réunit quatre partenaires ayant une expertise complémentaire en chimie, immunologie moléculaire des poissons et vaccinologie, afin d’optimiser la nanoformulation des vaccins ARNm LNP et d’explorer les particularités des réponses des poissons à ces « vaccins innovants« . Et d’ajouter, tel un aveu, que « le développement récent de vaccins ARNm contre le COVID19 a mis en évidence le manque de connaissances sur les caractéristiques de ces vaccins, en termes de qualité et de durée, ainsi que sur leur biodistribution, et l’importance des doses d’ARN« .

Mais la vaccination des poissons ne date pas d’hier. Sur le site site CORDIS qui traite des Résultats de la recherche de l’UE, on peut lire que les recherches concernant la vaccination des poissons ont débuté en 2012.

Il s’agissait du projet TARGETFISH, financé par l’UE. « Le caractère révolutionnaire de TARGETFISH ne se limite pas au fait qu’il a produit des connaissances fondamentales pour mettre au point une nouvelle génération de vaccins et de méthodes d’administration. Il a également validé ces connaissances en travaillant à la mise en œuvre rapide de meilleurs vaccins ou de nouveaux prototypes de vaccin », déclarait déjà Geert Wiegertjes, coordinateur du projet.

TARGETFISH visait officiellement « à apporter une contribution à long terme pour la prévention d’importantes maladies touchant les poissons élevés en Europe. Plus précisément, ses travaux ont cherché à étendre nos connaissances sur les antigènes concernés, et à mettre au point de nouveaux systèmes pour l’administration orale de ces antigènes vers des sites muqueux du corps ainsi que de nouveaux adjuvants pour prolonger la durée de l’immunité. Ces informations ont été évaluées en fonction des réponses des muqueuses et des réponses immunitaires protectrices systémiques« .

Ici encore, retenons cette petite phrase : « même si l’efficacité de la vaccination par injection d’ADN est déjà avérée, les débats sur la sécurité de ces vaccins ont bloqué leur utilisation en Europe« .

Ce qui n’empêchait pas M. Wiegertjes de déclarer : « En attendant, plusieurs groupes de recherche ont confirmé l’efficacité de cette forme de vaccination, ce qui fait qu’une vaccination par ADN contre la maladie du pancréas du saumon de l’Atlantique pourrait bientôt devenir une réalité en Europe. »

Vous reprendrez bien un peu de crevettes à ARN

Allant de surprise en surprise, nous avons découvert qu’il existait même un nouveau nanovaccin à ARN contre le virus du syndrome des points blancs chez la crevette ! Ses concepteurs se félicitent bien évidemment « du potentiel d’une technologie de nanoparticules pour fournir des antiviraux dsARN aux animaux aquatiques comme les crevettes. Ce nanovaccin sûr, efficace et applicable sur le terrain peut être développé contre diverses maladies infectieuses affectant l’aquaculture« . S’ils vous le disent…

A la lecture de tout ceci, il y a de quoi se poser de plus en plus de questions sur ce que nous mangeons !

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