Dans la Simandre de novembre-décembre 2019,  la Fraternité de la Transfiguration disait NON au livre-thèse de l’abbé Pierre-Marie BERTHE qui semblait accréditer l’idée que le combat de Mgr Lefebvre n’était pas tellement doctrinal mais qu’il avait des raisons surtout d’ordre psychologique. Et la Transfiguration d’interpeler le dit-abbé en écrivant : « Le combat pour la messe de toujours et contre la nouvelle messe est doctrinal. J’ose espérer que vous en êtes convaincu. Mgr Lefebvre déclarait ce nouvel Ordo « équivoque » et « dangereux pour la foi ». Le combat contre les erreurs de Vatican II est doctrinal. Là aussi j’ose espérer que vous en êtes convaincu. »

Dans son édition de janvier-février 2020, la Simandre revient sur le livre-thèse (1) « litigieux » et aborde avec force et netteté le problème de l’oecuménisme mal compris par M. l’abbé Pierre-Marie Berthe ou, plutôt, « digéré » par son auteur avec un esprit propre à ne pas se mettre à mal avec l’Eglise dite « conciliaire » …

Pour notre part, nous préférons en rester à ce que déclarait Don Davide Pagliarani, l’actuel Supérieur Général de la FSSPX  à laquelle appartient toujours M. l’abbé Pierre-Marie Berthe,  dans la conférence qu’il a donnée le 18 janvier dernier « La réponse de la Tradition au naufrage conciliaire » et que l’on peut écouter sur La Porte Latine , le site du District de France.

Christian LASSALE

Intégralité de l’article de La Simandre de janvier-février 2020

« En cette période de l’année durant laquelle l’Église nous demande de prier, du 18 au 25 janvier, pour le retour à l’unité catholique des chrétiens séparés, nous lisons dans le livre ci-dessus mentionné, écrit récemment, (p. 800) sous le chapitre ni : « Comment préparer des réconciliations futures » (p. 794) et au paragraphe C : « Des lois qui manifestent et suscitent le désir de l’unité entre chrétiens », les propos suivants : «… Pour que le désir d’unité entre chrétiens ait une forme concrète, il revient au législateur de prévoir rencontres, échanges, prières… Lorsque catholiques et chrétiens non catholiques adressent ensemble des prières, ils doivent demander la grâce de parvenir à dépasser leurs divergences pour être unis dans la foi et la charité autour du successeur de Pierre… De plus, ces prières communes de supplication doivent se faire loin de l’autel pour rappeler la distance qui reste à parcourir, avant d’envisager une réconciliation formelle ».

Ces lignes sont quand même surprenantes lorsqu’elles émanent d’un prêtre de Tradition, car jusqu’à la révolution conciliaire, il était demandé aux catholiques de ne pas s’associer à des chrétiens non catholiques, et à plus forte raison de ne pas prier avec eux.

L’encyclique « Mortalium animos » de Pie XI précise, à l’opposé, de ce qui est écrit ci-dessus : « On comprend donc, Vénérables frères, pourquoi ce Siège apostolique n ‘a jamais autorisé les fidèles à prendre part aux congrès des non-catholiques : il ‘n’est pas permis en effet, de procurer la réunion des chrétiens autrement qu’en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Eglise du Christ… ».

Mais alors, puisqu’il y a contradiction entre les propos de notre auteur et ceux du Pape Pie XI – qui est pourtant l’expression du magistère pérenne de l’Église – on est en droit de se poser la question : où notre auteur a-t-il trouvé l’inspiration de ce qu’il écrit ? La réponse ne se trouverait-elle pas dans deux documents :

Dans « Unitatis Redintegratio » du 21 novembre 1964 (texte du Concile Vatican II) :

§ 8 : « En certaines circonstances particulières, par exemple lors des prières prévues « pour l’unité » et lors des réunions œcuméniques, il est permis, bien plus il est souhaitable, que les catholiques s’associent pour prier avec les frères séparés. De telles supplications communes sont assurément un moyen efficace de demander la grâce de l’unité… ».

Dans l’encyclique de Jean-Paul II « Ut unum sint » du 25 mai 1995, sous le titre : la priorité de la prière :

§ 21 : « Cet amour trouve son expression la plus accomplie dans la prière commune. Quand les frères qui ne sont plus dans une parfaite communion se réunissent pour prier, le Concile Vatican II définit leur prière comme l’âme de tout le mouvement œcuménique ».

D’ailleurs notre auteur propose aussi le dialogue comme moyen de résoudre les dissensions (p. 781 -782-783-784). Or c’est justement ce même dialogue que propose, avant lui, le Pape Jean-Paul II dans « Ut unum sint » sous le titre « Le dialogue pour résoudre les divergences ». (§ 36 à 39).

Remarquons que « dissensions », « divergences » ou d’autres termes semblables sont des expressions utilisées pour ne pas heurter les chrétiens non catholiques, précise notre auteur, contrairement à schismes ou hérésies (p. 13-14, 25).

Rappelons que l’œcuménisme actuel, prôné officiellement depuis Vatican n jusqu’à aujourd’hui, est un faux œcuménisme qui est en rupture avec l’attitude qu’a toujours tenu l’Église. Il rejette le principe du retour à l’Église catholique.

Il est par conséquent extrêmement surprenant de découvrir sous la plume d’un auteur, qui est censé refuser le dernier concile atypique et son côté novateur, des propositions qui sembleraient issues de Vatican II et de ses développements. »

La Simandre de janvier-février 2020

Fraternité de la Transfiguration. Maison Saint-Joseph. “Le Bois”. 36220 – Mérigny

(1) Les dissensions ecclésiales, un défi pour l’Église catholique, Ed. du Cerf 2019, p. 711.

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