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Œcuménisme conciliaire : la doctrine des apôtres Saint Pierre et Saint Paul revisitée par le pape François

Tout est permis au nom de l’œcuménisme conciliaire : même le révisionnisme historique.

Afin de promouvoir le retour « à la pleine communion » entre orthodoxes et catholiques, le pape François revisite à sa manière la doctrine des apôtres Saint Pierre et Saint Paul. A l’entendre l’un aurait été un précoce orthodoxe et l’autre un moderne catholique, cette division aurait toujours existé sous cette forme pré-conciliaire, née avant l’heure même si non reconnue, de « l’unité dans la diversité »!

A l’occasion de la venue à Rome d’une délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople afin de prendre part dans la basilique Saint-Pierre de Rome à la célébration de la solennité des Saints Pierre et Paul du 29 juin, l’actuel détenteur du trône pétrinien a exposé, dans ce but œcuménique, une relecture innovante du premier millénaire du christianisme et de la vie des deux disciples du Christ.

« L’échange de délégation entre l’Église de Rome et l’Église de Constantinople, à l’occasion des respectives fêtes patronales, accroît en nous le souhait de rétablir pleinement la communion entre catholiques et orthodoxes, que déjà nous goûtons dans cette rencontre fraternelle, dans la prière partagée et dans le service commun envers l’Évangile »

a énoncé Jorge Maria Bergoglio en recevant au Vatican, hier mercredi 28 juin, les représentants de Bartolomé Ier, patriarche de Constantinople.

« L’expérience du premier millénaire, dans lequel les chrétiens d’Orient et d’Occident participaient au même repas eucharistique, d’un côté en gardant ensemble les mêmes vérités de foi et de l’autre en cultivant différentes traditions théologiques, spirituelles et canoniques compatibles avec l’enseignement des Apôtres et des Conciles œcuméniques, est un point de référence nécessaire et source d’inspiration pour la recherche du rétablissement de la pleine communion dans les actuelles conditions, communion qui ne soit pas une uniformité homologuée. »

« Pierre et Paul, a continué le pape François, et c’est là où il revisite l’histoire à sa façon, disciples et apôtres du Christ, ont servi le Seigneur avec des styles différents. Cependant, même dans leur diversité, ils ont tous les deux témoigné de l’amour miséricordieux de Dieu le Père, duquel chacun, à sa manière, a eu une profonde expérience, jusqu’à offrir en sacrifice sa propre vie. Pour cela, depuis des temps anciens, l’Église en Orient et en Occident [à noter que François dans ce discours adressé à des Orthodoxes ne parle que d’une seule Église en Orient et en Occident qui semble donc perdurer à travers les siècles et le schisme (sic)] réunit en une seule célébration la mémoire du martyr de Pierre et de Paul. Il est juste en effet de célébrer ensemble leur offrande pour l’amour du Seigneur, qui en même temps fait mémoire de l’unité dans la diversité. Comme vous le savez bien l’iconographie représente les deux apôtres embrassés, prophétie de l’unique communion ecclésiale dans laquelle les légitimes différences doivent coexister. »

Dans le contexte de cette visite œcuménique des orthodoxes au Vatican, ce discours ambigu laisse planer le doute sur l’unité de foi entre les deux apôtres, le premier pape et l’Apôtre des Gentils. Jorge Maria Bergoglio ne s’avise pas à nier frontalement l’unité de foi entre Pierre et Paul mais, opportuniste, il sous-entend des « diversités » de doctrine et de pratique chez ces deux piliers de l’Église naissante. En usant d’un langage flou et imprécis, le pape argentin avance l’idée qu’entre les martyrs Pierre et Paul existaient des divergences doctrinale, théologique et spirituelle qui seraient la source des différences entre les orthodoxes et les catholiques d’aujourd’hui. Pour asseoir son message œcuménique dans une Tradition revisitée ! Une telle vision œcuménique de la vie des deux apôtres sert en somme à relativiser et à minimiser la désunion doctrinale profonde entre les deux communautés chrétiennes.

S’il est exact que Saint Pierre et Saint Paul ont eu chacun leur charisme propre, une spiritualité personnelle, des dons spécifiques, des chemins différents pour aller au Christ et témoigner de Lui, préfiguration de la diversité des Ordres et Congrégations religieuses au sein de l’Église catholique, l’enseignement des disciples du Christ se fondait en revanche sur une même profession de foi, une unité de doctrine, sur Une seule Église, Sainte, Catholique et Apostolique. Ce qui n’est pas le cas entre les catholiques et les orthodoxes hérétiques et schismatiques, ces derniers niant certains des dogmes de la foi catholique et la primauté de Pierre.

Saint Pierre et Saint Paul furent les deux colonnes de l’Église romaine naissante et non les précurseurs de deux branches d’une Église post-conciliaire unie dans les diversités orthodoxe et catholique, comme le laisseraient supposer les insinuations du message bergoglien.

Francesca de Villasmundo

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