L’affaire Michel & Augustin en est encore l’illustration, montrant que les procédés de la gauche sont exactement les mêmes que ceux des polices politiques des pays de l’Est. Ce qui en soit n’est pas une surprise, les liens entre les « bien-pensants » et les dictatures communistes étant plus que notoires.
Je n’ai – à titre personnel – pas l’ombre d’une sympathie pour la société en question. Je déteste leur publicité, leurs produits sont exorbitants et entendre les rares fois où je prends le TGV l’annonce publicitaire du wagon-bar me présenter leurs gâteaux comme s’ils venaient de chez Hédiard, me mettent dans un état de crispation certain. Je suis donc totalement à l’aise pour prendre leur défense sur cette affaire.
Michel & Augustin est une société de pâtisserie, créée par Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont en 2004, qui s’est lié à la multinationale américaine Starbucks (spécialisée en café hors de prix) et dont Danone a acquis 40 % des parts en 2016. C’est le prototype de la start-up qui tourne. Les campagnes publicitaires, la stratégie de communication, les alliances, les tarifs, m’avait fait estampiller Michel & Augustin comme « machin snobinard pour bobos », à tel point que je m’étais promis par principe de ne rien acheter chez eux (à ceux que cela chiffonne, je précise que n’étant pas de gauche, la tolérance n’est pas censée faire partie de mes valeurs). Visiblement, je n’avais pas été le seul à le penser. Dans leurs luxueuses datchas, les flics de la pensée grignotaient en toute innocence leurs biscuits Michel & Augustin, pensant qu’ils avaient la cacherout de la pensée unique. Mais voilà, les tweets de dénonciations arrivèrent un beau matin d’octobre sur leur bureau.
Comme toutes les campagnes de haine, elle se déroula en plusieurs étapes, toujours les mêmes. Que l’offensive vienne de la gaystapo, de la judapo, des féminazies ou des Verts de gris, c’est la sinistre répétition des basses œuvres des Fouquier-Tinville, des Vychinski et autres. Tout d’abord, on fait monter en mayonnaise une chose marginale, présentée comme si elle était un crime abominable. Dans le cas de Michel & Augustin, il s’agit d’un soutien en mars et mai 2016 à François Fillon, l’ancien premier ministre plus blanc que blanc (oui, transparent !). Or, François Fillon a reçu le soutien lors des primaires des Républicains de Sens Commun, sous-marin régimiste dans le milieu catholique. Cris d’orfraie chez les bobos : Augustin est un social-traître ! Lynchons, lynchons !!!
Le dossier étant ouvert, arriva la phase deux : « l’enquête » des flics de la pensée. Les basses-œuvres furent confiées à Libération qui, ne pouvant plus publier de lettres sur le « plaisir de sodomiser les petits garçons » comme lors de l’affaire Dugué, se console en traquant les prétendus « homophobes » dans l’espace intersidéral. Qui dit Sens Commun, dit évidemment La Manif pour tous. Phase deux des procès stalinien : drugar Dimitrov, tu connais le drugar Ivanov qui est accusé de lien avec le vrag na naroda Petrov, tu es donc toi-même un ennemi du peuple ! Les torchons antifas ne procèdent pas autrement. Donc Libération, l’employée aux écritures Camille Gévaudan, fait sa petite lettre de dénonciation sur twitter : « les charmants amis de Michel & Augustin » et de pointer leur soutien à une start-up, Gens de confiance, dont un des cadres Nicolas Davoust serait proche de la Manif pour tous. Quand on s’appelle Gévaudan, c’est une sorte de prédisposition à la bêtise. A la bêtise bestiale, cela va de soit. Bêtise bestiale de gauche, redondance. C’est la seconde phase, celle où les délateurs pointent leur mufle hideux pour montrer du doigt le « coupable ».
Une fois la phase deux achevée, on passe à la phase trois. La campagne cette fois passe de Libération au Nouvel Obs’, de l’aberration à la, poubelle obs’, de la presse Pigasse-Drahi à la presse Pigasse-Bergé, du gros fric au gros fric… Petit rappel historique pour ceux qui ne seraient pas familiarisés avec l’histoire de la Bulgarie. Le 5 juin 1947, le chef de l’opposition de centre-droit bulgare (en gros, le Fillon de l’époque) Nikola Petkov, est arrêté en plein parlement pour espionnage et activités réactionnaires, sommairement jugé et tout aussi sommairement exécuté le 23 septembre. Des manifestations « spontanées » d’«ouvriers » se tinrent devant chez lui lors de sa disgrâce, appelant à « sa mise à mort ». C’est toute proportion gardée la campagne du Nouvel Obs’ qui relaient des tweets de (prétendus ?) clients qui appellent au boycott de la marque. La délation étant la seconde nature de la gauche, le message est repris par tous ses canaux médiatiques. Europe 1 a suivi, Le Monde le fera à son tour dans les heures qui viennent…
L’affaire Michel & Augustin pourrait aussi bien être l’affaire Trump. Ou l’affaire Femen/Civitas. Ou l’affaire des amateurs de quenelles. La gauche n’est pas à un détail près. On est toujours dans le même triptyque : 1 –création d’un crime à partir d’une non-affaire, 2 – constitution d’un dossier d’accusation en ne collectant que les éléments à charge (« réels ou inventés »), 3 – lynchage publique à base de déduction/amalgame et de « réactions spontanées » aussi naturelles qu’un bonbon Haribo. Et tel le Zorro, ou plutôt le Lisitsa du pauvre, je vole au secours du proscrit et mangerait un biscuit Michel & Augustin avec mon prochain yaourt. On a les actes de résistance que l’on peut…
Hristo XIEP
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !