De nouveau, mes coreligionnaires sont dehors après les derniers semis, préparation des sols et dernières récoltes car nous n’avons pu rentrer dans les champs que depuis fin octobre pour les plus chanceux.
Ils dénoncent principalement l’accord du libre-échange du MERCOSUR entre des pays de l’Amérique du Sud et l’UE, le trop de contrôles (notamment de l’OFB[1]par les éleveurs) et de normes, les trésoreries à sec et le gouvernement qui n’a appliqué qu’une petite moitié des mesures sur les 70 promises par l’invertit Gabriel Attal.
Notre président est une girouette selon la direction du vent qui souffle, très instable, comme actuellement sur le Vendée Globe. L’an dernier, il était pour, maintenant, il est contre. Comme c’est l’UE qui décide, il pourra toujours se glorifier de dire « j’étais contre, mais, ce n’est pas moi ! C’est l’UE qui l’a voté ». Sauf que nos gouvernants ont ratifié toutes ces directives européennes qui plombent l’agriculture. Cet accord est un fourre-tout mondialiste inadmissible, c’est certain, car les normes sont différentes et ils mélangent notamment les biens de consommation avec les denrées alimentaires.
Par ailleurs, les agriculteurs ou exploitants, dernier nom peu enviable, sont pris dans le piège, la nasse, la pétole des grands de ce monde qui ont imaginé le subterfuge de la PAC[2] : l’UE vous subventionne et vous vous soumettez aux prix internationaux, européens et peu chers.
Mais la contrepartie est peu connue du quidam, notamment:
– contrôle des parcelles par satellite ou drone très régulièrement, parfois tous les trois jours ; Si cela ne correspond pas à leur déclaration, la DDT[3] intervient et sanctionne ;
– imposition des rotations de culture et/ou pâturage et/ou jachère ;
– sur transposition des directives européennes car les français, c’est bien connu lave plus blanc que blanc ;
– charges importantes des agriculteurs par l’intermédiaire de la MSA[4], « un machin » comme dirait un certain chef d’Etat créé par certains agriculteurs pour plumer les autres ;
– contrôles en tout genre (OFB, DDT, DDPP[5], contrôles PAC[6], …).
Il faut que les exploitants redeviennent des PAYSANS. Pour cela, deux moyens sont du domaine du possible.
Tout d’abord, il faut retrouver sa liberté de cultiver, d’élever. Il faut avoir le courage de quitter la PAC, vivre pour certains de manière moins confortable, ce cycle infernal de la dépendance européiste. A ce moment-là, ils pourront faire ce qu’ils veulent de leur terre même s’ils seront soumis à loi de l’offre et de la demande en nourriture. Une des solutions réside dans les niches agricoles pour s’en sortir sans les subventions, là où l’offre correspond à une demande plus forte. Il faut aussi diversifier sa ferme pour ne pas dépendre d’une seule production. Par exemple cette année, avec ces pluies incessantes en 2024 jusqu’au mois d’octobre, il n’était pas bon d’être que céréalier. Une variable importante reste aussi le consommateur qui aussi doit faire des efforts en matière de choix des achats prioritaires. Il ne pourra accepter de payer le prix des denrées un peu plus cher qu’à la condition de se priver de superflu et qu’il soit moins imposé, pressuré financièrement par un état démocratique totalitaire. Le deuxième moyen consiste à tout simplement de changer le mode de gouvernance de notre pays et de sortir de cette UE destructrice. La France par exemple, depuis le BREXIT, contribue environ à hauteur de 27 Md€ pour l’UE dont uniquement 9 Md€ reviennent pour la PAC, même si elle est la première bénéficiaire agricole. Mais les « frais divers » de l’UE (élus, personnel européen fort bien rémunérés, « autres pays bénéficiaires des aides européennes telle que la PAC », etc.) engloutissent le restant. Si cet argent était mis au profit des français en baissant les charges, de la diminution d’une partie de la dette, alors peut-être nous pourrions nous en sortir à l’avenir avec beaucoup d’efforts.
En conclusion, « pansements sur jambe de bois », les agriculteurs subventionnés n’obtiendront que des mesurettes tant que le système actuel perdurera.
Le gouvernement a déjà budgétisé le tout à 300 M€ et fera tout pour rester dans cette enveloppe. Et dans six mois, un an, le problème ne sera toujours pas réglé. 50% des exploitants agricoles vont partir à la retraite d’ici 5 ans : Par qui seront-ils remplacés ? Une partie par des jeunes pour les exploitations viables et le restant, on connaît la chanson, repris par d’autres gros et avides agriculteurs (plutôt exploitants) qui « exploiteront » les terres et laisseront le reste à l’abandon.
Anatole Castagne.
[1] OFB : Office Français de la Biodiversité, la police de l’environnement (pollution de l’environnement, faune sauvage – loup et ours par exemple).
[2] PAC : Politique agricole commune de l’UE.
[3] DDT : Direction Départementale du Territoire (et les départements côtier, DDTM, et de la Mer), qui prend la mission de l’ACC, l’Autorité de Coordination des Contrôles sous l’autorité du Préfet départemental.
[4] MSA : Mutuelle Sociale Agricole.
[5] DDPP : Direction Départementale de la Protection des Populations (anciennement DSV, Direction des Services Vétérinaires).
[6] Contrôle PAC (source, services de l’Etat) : Les organismes spécialisés en matière de contrôle PAC
Quatre corps de contrôle sont désignés par le Code Rural et de la Pêche Maritime comme « organismes spécialisés en matière de contrôle conditionnalité » :
* la Direction Départementale des Territoires (DDT) pour les exigences réglementaires relevant du sous-domaine « environnement » directive habitat/oiseaux, directive nitrate et directive cadre sur l’eau. ;
* l’Agence de Services et de Paiement (ASP) pour les normes relatives aux « bonnes conditions agricoles et environnementales des terres (BCAE) » ;
* la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt, Service Régional de l’Alimentation (DRAAF/SRAL) pour les exigences réglementaires relatives au sous-domaines « santé-productions végétales »
* la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) du Jura pour les exigences réglementaires relatives au sous-domaine « santé-productions animales et au domaine « bien-être des animaux ».
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