La haine des églises chrétiennes y est décidément récurrente.
Une des premières conséquences de la reconnaissance irréfléchie de Donald Trump, de légitimer par le transfert d’ambassade la prétention des sionistes à faire (enfin !) de Jérusalem – illégalement occupée depuis l’envahissement consécutif à la guerre de 1966 – la capitale reconnue de l’état d’Israël, est de donner des ailes au maire juif de la ville pour s’en prendre une nouvelle fois aux différentes églises chrétiennes présentes sur place depuis leur origine, soit pour certaines, près de deux mille ans …
Rappelons au passage – aussi incroyable que cela puisse paraître encore aux yeux de certains, trop crédules et trop sensibles au matraquage des fake news – qu’en dehors de la période biblique très éphémère Salomon/David, jamais avérée ni archéologiquement ni historiquement – il n’a jamais existé jusqu’à ce jour d’entité territoriale et politique juive, indépendante, de nom d’Israël, ayant eu Jérusalem pour capitale !
C’est autant l’Ancien Testament que l’archéologie et l’Histoire qui l’attestent !
Ce qu’il ne faut évidemment pas confondre avec la négation d’une présence juive à Jérusalem, tant à l’époque du Royaume de Juda, qu’à celle de la province perse de Yeoud Medinata, ou du royaume colonial grec et hasmonéen puis romain et hérodien et enfin qu’à celle la province romaine hadrienne de Syro-Palestine…
Cette présence juive – qu’il ne faut pas associer à une quelconque indépendance politique et territoriale répétons-le – est patente, jusqu’au bannissement des juifs de la ville par l’empereur Hadrien après la défaite finale de Bar-Kokhba à Bétar (135)…
Depuis cette période la présence juive dans la région n’excédera pas quelques dizaines de milliers de personnes jusqu’au fameux « mouvement du retour » initié par Hertzl et le sionisme naissant… donc au milieu du XIXeme siècle !
Dès sa création, l’état d’Israël va manifester sa méfiance, pour ne pas dire son hostilité, au monde chrétien en général et à la catholicité en particulier.
Après la conquête militaire de 1966, et l’occupation de Jérusalem, les choses ne se sont pas améliorées !
On se souviendra de l’incroyable affaire des factures d’eau du Saint Sépulcre en 2012 et du gel des avoirs du patriarcat grec orthodoxe, première cible des occupants qui lorgnent depuis des années sur son important patrimoine foncier, en vue de lucratives opérations immobilières…
http://fr.lpj.org/2012/11/05/la-facture-deau-qui-pourrait-voir-le-saint-sepulcre-fermer-ses-portes/
Plus récemment, la propagande antichrétienne atteindra des sommets lors de l’affaires récentes des résolutions de l’ONU sur « l’esplanade des mosquées » : on avait oublié de mentionner explicitement que ladite esplanade comportait un temple juif détruit il y a deux mille ans, ce qui provoquera un tollé invraisemblable chez les sionistes, et surtout une vague d’imprécations hystériques contre l’archevêque du patriarcat grec, Hanna, qui avait osé s’émouvoir des risques que courraient les Lieux Saints, chrétiens comme musulmans…
Dans un ensemble parfait, les médias juifs francophones, israéliens comme français, titrèrent alors avec la modération et le discernement qu’on leur connaît : « Haine du juif : l’archevêque Hanna appelle à la protection des Lieux saints chrétiens et musulmans » (sic !)
(Si quelqu’un a la charité de m’expliquer où il y a une « haine du juif » dans cette démarche, je lui en serais très reconnaissant…)
Aujourd’hui le maire de Jérusalem – qui va ainsi placer les responsables politiques de l’état israélien dans une position délicate sur le plan international – fait de la surenchère en prenant les églises chrétiennes en otage pour faire pression sur le ministre israélien de l’économie Mosché Khalon.
« Jérusalem gèle des millions de dollars sur les comptes de l’ONU et des églises.
Le maire semble entraîner les organisations internationales dans un conflit budgétaire avec le ministère des Finances. La ville va lever 650 M de shekels en impôts fonciers »
« La municipalité de Jérusalem a infligé des amendes totalisant des millions de dollars à des propriétés appartenant à l’ONU et aux églises, citant un nouvel avis juridique selon lequel les propriétés ne sont pas juridiquement définies comme des lieux de culte et n’ont donc pas droit à des exonérations de taxes foncières.
L’équipe municipale a déclaré dimanche dans un communiqué qu’elle avait commencé à collecter plus de 650 millions de shekels (188 millions de dollars) sur quelque 887 biens à Jérusalem appartenant à diverses églises et agences des Nations unies, après avoir informé le bureau du Premier ministre ainsi que les ministères des Finances, de l’Intérieur et des Affaires étrangères de sa décision il y a environ deux semaines.
La semaine dernière, la municipalité a condamné l’Église catholique à des amendes de près de 12 millions de shekels, l’Église anglicane à plus de 7 millions de shekels, l’Église arménienne à 2 millions de shekels et l’Église orthodoxe grecque à environ 500 000 de shekels. La mairie a pris les sommes en plaçant un privilège sur les comptes bancaires des églises, et a dit que ce n’était que la première étape, et que d’autres allaient suivre…/…
Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, lors d’une conférence de presse à la municipalité de Jérusalem au sujet de son différend avec le ministère des Finances sur le budget de la ville, le 1er janvier 2018.
Pendant des années, l’État a empêché la municipalité de percevoir l’impôt foncier sur les biens, à la suite d’un accord avec les églises qui les exemptaient d’impôts. Cependant, un avis juridique de Gabriel Hallevy, que la municipalité décrit comme un expert en droit international, a conclu que l’accord n’est pas valide en ce qui concerne l’impôt foncier et que la municipalité est obligée de le percevoir.
« Nous n’accepterons plus que les habitants de Jérusalem financent ces sommes énormes », a déclaré Barkat. « L’État doit faire face aux conséquences de ses décisions. Soit l’État nous dédommage et nous rembourse l’argent destiné au développement de la ville, soit nous le percevrons conformément à la loi. Nous avons l’intention de mener des actions administratives et judiciaires, et si besoin est, nous n’hésiterons pas à saisir la Haute Cour de Justice. »
Les employés de la municipalité ont entamé une grève illimitée le mois dernier pour protester contre le licenciement de quelque 2 150 travailleurs dans le cadre du conflit budgétaire avec le ministère des Finances. Le 7 janvier, la municipalité a convenu d’un délai de grâce de 45 jours au cours duquel une équipe composée de représentants de la municipalité, du ministère des Finances et du ministère de l’Intérieur élaborera un cadre financier négocié pour combler les déficits budgétaires de la ville.
Barkat avait ordonné les licenciements en raison de la crise budgétaire avec le ministère, qui, selon lui, refusait de verser des centaines de millions de shekels à la ville la plus pauvre d’Israël.
Jérusalem bénéficie d’une « subvention » annuelle du ministère qui l’aide à compenser la faiblesse des recettes fiscales due à une partie importante de la population de la ville qui n’est pas imposable, dont environ un tiers est composée de Juifs ultra-orthodoxes et un autre tiers d’Arabes palestiniens.
Un tas d’ordures laissé par les employés de la ville de Jérusalem devant le ministère des Finances dans le cadre du différend entre la municipalité et le ministère au sujet du financement, le 31 décembre 2017.
En 2016, la subvention s’élevait à quelque 500 millions de shekels, et en 2017 à 700 millions de shekels. Barkat a fait valoir que les défis uniques de la ville – tels que sa division ethnique et le pourcentage élevé de ses terres occupées par les institutions gouvernementales – méritent une subvention plus importante de la part de l’Etat.
Dans le cadre de la campagne pour la subvention en question, il a annoncé le mois dernier que la ville devrait réduire ses principaux services municipaux et licencier des milliers d’employés. Il a également lancé une campagne d’affichage financée par la ville pour faire pression sur Kahlon afin qu’il accepte d’augmenter la subvention, et a payé de sa poche des annonces contre Kahlon dans les journaux du week-end.
Avec l’annonce de dimanche, Barkat semble faire pression sur l’État pour soit financer la mairie ou soit faire face à une crise avec les Nations unies et les organismes religieux.
« L’Etat a agi aux dépens des habitants de Jérusalem et a illégalement exempté les églises et l’ONU de payer des impôts fonciers dans des endroits qui ne sont pas des lieux de culte et sans base légale », a déclaré la municipalité de Jérusalem dimanche.
« Les dommages financiers causés au fil des ans à Jérusalem par la politique de l’État s’élèvent à près d’un milliard de shekels. Il est absurde que les habitants de Jérusalem financent seuls des services municipaux pour les églises et l’ONU, et que la municipalité ne soit pas empêchée de collecter des sommes énormes qui pourraient améliorer considérablement le développement et les services de la ville », a-t-elle ajouté.
« Si l’État veut que la situation actuelle perdure, nous exigeons qu’il nous indemnise entièrement pour ces sommes. »
Aussi approximative que soit la traduction officielle, on notera la façon dont, à la suite d’une argutie juridique qui sera certainement contestée même par l’ONU, partie également visée dans cette affaire, le Time of Israël expose – et cela en dit long – que l’avis de « l’expert Gabriel Hallevy » implique que « la municipalité est obligée de percevoir » l’impôt foncier…
Ce qui n’empêche pas les médias israéliens d’invoquer cyniquement le « judéo-christianisme » quand cela les arrange…
Gabriel Hallevy est un professeur de droit pénal israélien très influent dans les milieux politiques et, plus inquiétant, auprès de la Cour Suprême…
https://en.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Hallevy
On peut se demander à quel titre une municipalité, en Israël, est à même juridiquement d’infliger des amendes ou de geler des avoirs financiers, sans procédures juridiques relevant de l’état !
La situation devient donc critique et il est grand temps que le monde prenne les mesures qui s’imposent pour rabattre certaines prétentions sionistes, consécutives à l’expansion illégale d’Israël, qui menacent maintenant directement les chrétiens dans leur ensemble, et sans doute aussi les musulmans !
Claude Timmerman
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