Le 5 août 2015, à quelques semaines d’un Synode qui s’annonce encore scandaleux, le pape François a abordé une fois de plus lors de l’audience du mercredi en la salle Paul VI du Vatican la question des divorcés-remariés :

Frères et sœurs, avec cette catéchèse nous reprenons notre réflexion sur la famille.

Aujourd’hui je voudrais m’arrêter aux personnes qui, à la suite de l’échec irréversible de leurs liens matrimoniaux, ont entrepris une nouvelle union. L’Église sait bien qu’une telle situation contredit le Sacrement chrétien. Mais son regard part toujours de son cœur de mère; un cœur qui cherche toujours le bien et le salut des personnes.

Il est nécessaire, par amour de la vérité, de bien discerner les situations, faisant par exemple la différence entre qui a subi la séparation et qui l’a provoquée. La conscience de la nécessité d’un accueil fraternel, dans l’amour et la vérité, a beaucoup grandi envers les baptisés qui ont établi une nouvelle vie commune après l’échec de leur mariage sacramentel.

Ces personnes ne sont nullement excommuniées, et elles ne doivent pas être traitées comme telles: elles font toujours partie de l’Église. Aussi doit-on les encourager à vivre leur appartenance au Christ et à l’Église par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, la fréquentation de la liturgie, l’éducation chrétienne des enfants, la charité, le service des pauvres et l’engagement pour la justice et la paix. Que les familles chrétiennes collaborent avec le Christ Bon Pasteur, en prenant soin des familles blessées et en les accompagnant dans la vie de foi de la communauté !

L’incise est habile et l’attaque n’est pas aisée à comprendre, ce qui l’a rend d’autant plus dangereuse.

Tout d’abord le pape parle « de l’échec irréversible de leurs liens matrimoniaux ». Certes de telles situations peuvent exister, mais beaucoup de séparations perdurent parce que l’un ou l’autre des conjoints ne souhaite pas faire l’effort de retrouver une communauté de vie. C’est aussi un des scandales depuis que le pape a décider de mettre la famille au centre des « débats » il y a deux ans, c’est qu’il n’est jamais question d’encourager les conjoints à revenir dans la fidélité à leur mariage, considérant à chaque fois le divorce comme un fait acquis et irréversible.

Certes, « ces personnes ne sont nullement excommuniées ». Tout d’abord le pape mélange un peu toutes les situations. De qui parle-t-il ? Du conjoint qui subit le divorce ? Celui-ci ne commet pas de faute s’il reste fidèle à son mariage malgré la trahison ! Ou bien parle-t-il de celui qui est parti, qui est infidèle à son mariage ? Celui-ci est en état de péché grave tant qu’il n’a pas réparé – ou fait tout ce qui était en son pouvoir pour réparer. Le divorce est-il une volonté mutuelle ? Les deux conjoints sont alors dans un état de péché mortel tant que perdure leur séparation.

La situation est simple : celui qui est en état de péché grave se détourne de la grâce du Christ et se prive volontairement de l’accès aux sacrements. Celui qui n’a pas de faute grave à se reprocher non seulement conserve l’amitié de Dieu et l’accès aux sacrements, mais a d’autant plus besoin du recours au sacrement pour tenir bon dans l’épreuve douloureuse de la trahison qu’il traverse.

L’excommunication est une peine canonique qui fait que l’Eglise interdit les sacrements suite à des fautes d’une gravité extrême, comme l’avortement par exemple. L’Eglise n’a pas estimé nécessaire d’appliquer une telle sanction à ceux qui provoquent le divorce. Cette sanction publique a pour objectif de marquer les esprits pour souligner la gravité particulière de la faute. Mais cela ne change rien de toute façon quant à l’accès à la communion, à l’Eucharistie : par son péché,  c’est la personne qui se détourne de la grâce du Christ et se prive volontairement de l’accès aux sacrements.

Mais en utilisant ce terme « excommunication » sur le sujet des divorcés, au moment où il est question de l’accès à la communion pour ces personnes, le pape introduit une confusion grave dans le sens des mots, car le terme excommunication n’a rien à faire ici. De plus, à aucun moment le pape ne rappelle l’exigence de tout faire pour rétablir la justice en rétablissant publiquement la vie conjugale. Le programme du Synode 2015 est annoncé !

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