Janvier 2015, les grands quotidiens français claironnent : « Première mondiale », le Pr Menasché de l’hôpital Georges Pompidou a « réparé » le cœur d’une femme de 68 ans atteinte d’insuffisance cardiaque. Il a injecté des cellules souches embryonnaires dans les artères coronaires qui vascularisent le cœur. Il est bon de savoir que ce cardiologue est un des derniers tenants de l’usage de cellules souches embryonnaires ce qui suppose la destruction d’embryons. En fait l’intervention remontait à octobre 2014. Apparemment l’amélioration fut constatée début 2015 : trompettes de la renommée. Intox médiatique.
Mais comme avec les greffes d’embryons effectuées par Peschanski dans le cerveau de personnes atteintes de la maladie de Parkinson, un grand coup de clairon est toujours donné au départ ; ceci a pour effet pour donner espoir au bon peuple qui ne demande qu’à croire. Pourtant ensuite, les échecs ultérieurs sont ensuite mentionnés par des entrefilets par la presse médicale spécialisée.
Le « résultat des courses » sur ce type de travaux a été donné par le congrès de la société de cardiologie qui vient de se tenir fin août à Rome. Le Pr J. Bartunek (université l’Alost en Belgique) dans la ligne des travaux effectués par Menasché, a diligentée une étude appelée CHART-1. Celle-ci donne la conclusion suivante : « une différence statistiquement significative entre le groupe traité et le groupe témoin (procédure de contrôle) n’a pas été atteinte ». Manière élégante de dire que le Pr. Menasché a fait un gros flop. Le Dr Anaïs Kervadec, chercheuse dans le service de cardiologie du professeur, ne s’y est pas trompée dans la mesure où elle s’oriente vers une recherche sur la souris ; elle essaye un autre type de cellules. Ce que le Quotidien du médecin du 5 septembre appelle « la bonne soupe » du professeur.
À noter que le mot de « cellules souches embryonnaires », n’est plus utilisé par Menasché car il fait peur : en effet se servir d’embryon pour se soigner, rappelle un peu trop le cannibalisme qui incorpore de la chair humaine. Il faut désormais parler désormais parler de « cellules progénitrices ». Le mot change mais pas la destruction d’embryons d’où elles sont extraites.
Afin de ne pas faire déprimer nos lecteurs, il est bon de savoir qu’au CHU de Toulouse, le Dr Roncalli a utilisé avec succès dans l’insuffisance cardiaque des cellules souches dites mésenchymateuses ; celles-ci provenant de la moelle osseuse des patients eux-mêmes ; ce qui a pour effet d’éviter les rejets occasionnés par des cellules extraites d’embryons.
Jean-Pierre Dickès
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