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Nouveaux revers pour les partisans de l’Union européenne au Pays de Galles et en Ecosse

Le même jour que se déroulait les élections municipales au résultat si dramatique à Londres (le jour de l’Ascension!), se déroulait les élections des Parlements du Pays de Galles, de l’Ecosse et de l’Irlande du Nord, ainsi que le renouvellement de 124 conseils municipaux en Angleterre (dont celui de Londres).
Notons que l’UKIP réussi à entrer au conseil municipal de Londres (2 élus sur 25). C’est une consolation pour les nationalistes britanniques. Malgré la victoire du candidat travailliste musulman, il ne dispose pas de la majorité absolue au conseil municipal de Londres, mais de seulement 12 élus (comme dans le conseil municipal précédent). Il va probablement diriger la ville avec l’aide des 2 conseillers « vert » ou/et du conseiller libéral-démocrate. Les 8 élus restant vont au parti conservateur.
Aux Pays de Galles, l’UKIP fait également une entrée remarquée au Parlement, avec 7 élus sur 60 (13% des suffrages pour le vote en faveur de listes régionales (contre 4,5% en 2011) et 12,5% pour le vote dans les circonscriptions ou le scrutin majoritaire uninominal est appliqué (l’UKIP n’avait pas présenté de candidat dans ces circonscriptions en 2011). Le parti travailliste recueille (si on cumule les résultats des deux modes de scrutin) 33,1%, en net recul par rapport à 2011 (39,6%) et n’a plus que 29 élus au lieu de 30. Le parti conservateur a 11 élus (20,0% des voix), contre 14 en 2011 (23,7% des voix). Les libéraux-démocrates n’ont plus qu’un élu au lieu de 5 (7,1 % au lieu de 9,3% des voix à l’élection précédente).
L’autre bénéficiaire des élections aux Pays de Galles est le parti régionaliste Plaid Cymru (PC, à ne pas confondre avec le parti communiste) qui obtient 20,7% des voix et 12 élus contre 18,5% et 11 élus en 2011.
En résumé, les partis nationalistes et régionalistes progressent aux dépends des libéraux-démocrates, conservateurs et surtout des travaillistes.
En Ecosse, le Scottish nationalist party (SNP), parti indépendantiste mais très favorable à l’Union européenne, perd sa majorité absolue: il n’est donc plus assuré de pouvoir organiser un nouveau référendum en faveur de l’indépendance de l’Ecosse, ce qu’il veut faire si les Britanniques choisissent le 23 juin de quitter l’UE. Il est passé de 44,7% à 44,1% des voix, mais cette petite baisse lui fait perdre 6 élus; il n’en a plus que 63 (au lieu de 69) sur les 129 que compte le Parlement écossais. Le SNP prendrait d’ailleurs des risques à tenter d’organiser un nouveau référendum, car le parti conservateur a fortement progressé en Ecosse: avec 22,5% des voix contre 13,1% en 2011, il devient le deuxième parti écossais et obtient 31 élus. Or, il est hostile à l’indépendance de l’Ecosse. De plus, bien que Cameron souhaite le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, plusieurs de ses ministres, une partie des députés conservateurs, le maire sortant de Londres, Boris Johnson et probablement la grande majorité des électeurs conservateurs souhaitent que le Royaume-Uni sorte de l’UE. Le parti travailliste passe de 29,0 à 20,9% et n’a plus que 24 élus (au lieu de 37). 
 
Le léger recul du SNP, accompagné du fort recul du parti travailliste (favorable à l’UE), et la progression du parti conservateur montrent que l’Ecosse n’est plus aussi favorable à l’UE qu’elle ne l’a été par le passé.
 
En Irlande du nord enfin, les deux partis « catholiques », mais qui sont loin tous les deux de défendre la doctrine catholique, puisque leurs élus ont en majorité voté en faveur du soi-disant « mariage » homo. ont été sanctionnés, peut-être à cause de leur trahison: ils ne totalisent plus que 36,0% des premières préférences contre 41,1% en 2011. En effet, les 4 partis protestants, majoritairement hostiles au prétendu « mariage homo. sont, eux, restés stables à 46,1%. 
Précisons ici, pour les lecteurs qui ne connaissent pas ce mode de scrutin, qu’en Irlande du nord comme en Irlande indépendante, le vote unique préférentiel transférable est utilisé (Single transferable vote, STV, en anglais). Les électeurs classent tout ou partie des candidats en désignant le 1er, le 2e, etc. qu’ils souhaitent voir élus. 
Les candidats atteignant le quota (nombre de votes divisé par le nombre de candidats à élire plus 1, auquel on rajoute 1 ensuite (ou qu’on arrondit au nombre supérieur) sont élus. Ensuite, s’il reste des candidats à élire, un deuxième décompte à lieu: on transfère les votes obtenus par le candidat arrivé dernier, qui est éliminé, aux autres candidats en utilisant pour cela les 2e préférences indiquées sur les bulletins de votes du candidat éliminé. On calcule par ailleurs la proportion des deuxièmes préférences indiquées sur les bulletins des candidats élus après le 1er décompte qui est allée à chacun des candidats non élus et non éliminé. On applique cette proportion au surplus obtenu par le(s) candidats élus, c’est-à-dire au nombre de voix qu’il a obtenu en plus du quota, et on l’ajoute à chacun des candidats. A l’issue de ses opérations, le(s) candidats ayant atteint le quota est (sont) élus et le candidat en dernière position est éliminé.
On procède ainsi jusqu’à ce qu’on ait le nombre d’élus prévus. 
A compte de la longueur des opérations (évidemment manuelles) de dépouillement, ce système n’est utilisé que par très peu de pays au monde.
Le système a été inventé par le mathématicien Henry Richmond Droop.
G. Paume

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