Tout le monde pense à Angelina Jolie qui, porteuse de deux gènes favorisant l’apparition le cancer du sein, s’est fait ôter les deux seins et pratiquer l’ablation des ovaires. Toutefois les médias ignorent qu’entre les gènes existent des relations plus ou moins connues à ce jour ; et que pour les cancers du sein sont concernés rn fait 83 d’entre eux. C’est d’ailleurs tout le problème de la « chirurgie du gène » par les CRIPSCas9 que les dits médias semblent découvrir récemment, alors que j’expliquais déjà cette technique il y a trois ans dans mon ouvrage L’Ultime Transgression.
Toutefois les progrès en matière de thérapeutique sont spectaculaires dans la mesure où l’espérance de vie à cinq ans est estimée entre 80 et 90 % selon le stade où la maladie est prise en charge. Ceci dans la mesure où de nouvelles classes de médicaments ont été découverts récemment.
Toutefois le traitement est guidé à ce jour par des classifications précises aboutissant à un arbre de décision. Cependant la génétique permet désormais d’apprécier l’évolutivité de la maladie, les risques de rechutes, l’utilité de la radiothérapie et de la chimiothérapie souvent mal supportée. Laquelle, il faut le reconnaître, reste très agressive et a mauvaise réputation et interprétée souvent comme une condamnation à mort.
Le ministère de la Santé vient de donner son accord au remboursement de ces tests génétiques permettant d’évaluer le pronostic du cancer du sein ; ceci dans la limite de 1850 euros. Jusqu’à ce jour ils n’étaient remboursés que dans le cadre des essais thérapeutiques. Ils détectent un certain nombre de gènes permettant de juger l’opportunité de la chimiothérapie et même de son efficacité. L’Association américaine pour la recherche sur le cancer a annoncé qu’une diminution, voire l’absence de chimiothérapie n’obérait en rien les chances de survie à cinq ans dans le cadre du pronostic donné par ces tests génétiques.
Ce succès est imputable à un test appelé MammaPrint. Il prend en charge une grande partie des groupes de gènes concernés par ce cancer. Il est utilisé dans les formes tout à fait débutantes et permet dans ces cas d’éviter totalement le traitement de chimiothérapie. Théoriquement il pourrait être utilisé dans les formes infra-cliniques (cancers non décelbles). Il s’agirait alors d’un dépistage systématique comme il en est ainsi dans les cancers du colon et aussi les mammographies. Mais le coût en serait astronomique et ingérable à ce jour. Toutefois, il est évident qu’il va chuter très rapidement. Rappelons que le décryptage de l’ensemble du génome « utile » est estimé à trois milliards de dollars et a demandé 11 années de travail de recherches. Actuellement il coûte entre 400 et 900 euros. Le professeur Monod en son temps estimait que le séquençage complet du génome interviendrait vers 2050. Il l’a été en 2003.
Dr Jean-Pierre Dickès
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