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Nouveau rite pour la sépulture des défunts : le Vatican autorise la crémation

cremationMgr Lefebvre, l’évêque qui a sauvé la Tradition de l’Église après le funeste et révolutionnaire concile Vatican II disait en 1988 au cardinal Ratzinger, le futur Benoît XVI, ces paroles toujours autant d’actualité aujourd’hui :

« Éminence ce n’est pas nous qui faisons une Église parallèle puisque nous continuons l’Église de toujours, c’est vous qui faites l’Église parallèle en ayant inventé l’Église du Concile, celle que le cardinal Benelli a appelé l’Église conciliaire, c’est vous qui avez inventé une église nouvelle, pas nous, c’est vous qui avez fait de nouveaux catéchismes, de nouveaux sacrements, une nouvelle messe, une nouvelle liturgie, ce n’est pas nous. Nous, nous continuons ce qui a été fait auparavant. Ce n’est pas nous qui faisons une nouvelle Église ».

La révolution conciliaire est en marche, elle continue sur sa folle lancée, institue de nouveaux rites, rien ne semble pouvoir l’arrêter et stopper cette transformation radicale de l’Église catholique en une ONG chrétienno-humaniste aux pseudos vertus sociétales et totalement en rupture avec son passé. « Du passé faisons table rase » chante l’Internationale communiste. De la doctrine passée faisons table rase pourraient tout aussi gaiment fredonner les ecclésiastiques conciliaires, pape en tête, en quête de lendemains qui chantent.

C’est aux rites traditionnels concernant les funérailles que s’attaque cette fois-ci le Vatican en publiant, mardi 25 octobre 2016, une instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi, approuvée par le pape argentin, « Ad resurgendum cum Christo » sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas de crémation. Si dans cette instruction, la congrégation rappelle que l’Église préfère l’inhumation des corps, elle permet dorénavant, de façon officielle, la crémation et établit des normes pour la conservation des cendres. Pour que Grand-Pape ne trône pas sur la cheminée renaissance du salon entre l’angelot en résine de Chine et la chaîne hi-fi japonaise !

Il est vrai que dès 1963, début de la révolution conciliaire, le Saint-Office, tout en demandant de « maintenir fidèlement la coutume d’ensevelir les corps des fidèles » a permis subversivement la crémation en utilisant de l’argument tendancieux qu’elle n’est pas « contraire en soi à la religion chrétienne », pourvu qu’elle ne soit pas la manifestation d’« une négation des dogmes chrétiens ». Pourtant jusqu’à cette date, l’incinération n’était pas permise par l’Église catholique sauf cas extrême d’épidémie ou de peste. Le Saint-Office a du prévoir des épidémies sempiternelles…

Le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, continue sur cette  lancée conciliaire. Progressiste notoire considéré, à tort, un conservateur depuis le Synode sur la Famille durant lequel il s’est opposé aux réformes bergogliennes sur la communion aux « divorcés-remariés », il s’appuie sur la hausse de cette pratique crématoire chez les catholiques pour en défendre sa légitimation nouvelle : « On peut raisonnablement dire que, dans un futur proche, dans de nombreux pays, la crémation sera considérée comme la pratique ordinaire. » a-t-il expliqué mardi 25 octobre lors de la présentation de l’instruction. La Rome moderniste accrédite ces rites crématoires pour être au diapason de pratiques tout-à-fait contraires à la doctrine catholique mais qui sont à la mode ! C’est ainsi que fonctionne la machine du progressisme : au nom d’un « progrès » pratique et considéré inéluctable, on innove et on révolutionne. Pour s’adapter aux mentalités nouvelles ! Et tant pis si cela rompt avec un passé multi-séculaire et sage. Avec un brin d’hypocrisie l’instruction précise :

« Si l’Église continue de préférer l’inhumation des corps, elle n’interdit pas la crémation et « ne voit pas de raisons doctrinales pour prohiber cette pratique. En effet, la crémation du cadavre ne touche pas à l’âme et n’empêche pas la toute-puissance divine de ressusciter le corps ». L’Église précise que « les cendres du défunt doivent être conservées normalement dans un lieu sacré, à savoir le cimetière ou, le cas échéant, une église ou un espace spécialement dédié à cet effet par l’autorité ecclésiastique compétente ». »

Pourtant la doctrine traditionnelle, qui dans le cas de la sépulture des corps remonte à l’Ancien Testament, a toujours considéré l’inhumation comme le seul rite catholique. La loi de Moïse considérait un devoir sacré d’ensevelir les morts, même les condamnés ou les ennemis. L’Ancien Testament en parle clairement avec Tobie qui, au péril de sa vie, prenait soin d’enterrer, la nuit, les morts qu’il avait cachés dans sa maison pendant le jour.

Sous Charlemagne, en 789 la crémation est interdite et par la suite réservée comme châtiment aux hérétiques.

Le 19 janvier 1926 une instruction du Saint Office affirmait :

« Puisqu’il en est beaucoup, même parmi les catholiques, qui n’hésitent pas à célébrer cette coutume barbare qui répugne non seulement à la piété chrétienne, mais encore à la piété naturelle envers les corps des défunts, et que l’Église, dès les origines, a constamment proscrite, […] il faut avertir les fidèles que cette crémation des cadavres n’est louée et propagée par les ennemis du nom chrétien qu’à la seule fin de détourner peu à peu les esprits de la médiation de la mort, de leur enlever l’espérance en la résurrection des morts, et de préparer ainsi la voie au matérialisme. »

L’Église a donc toujours condamné la pratique de l’incinération sauf exception due aux épidémies. Les motifs d’ordre économique et hygiénique invoqués aujourd’hui pour la crémation dérivent d’une pensée naturaliste et matérialiste. En 1917 l’article 1203 du code de droit canonique de l’Église catholique spécifiait fermement :

« Les corps des fidèles doivent être ensevelis ; leur crémation est réprouvée. Si quelqu’un ordonne, de quelque manière que ce soit, de livrer son corps à la crémation, il est défendu d’exécuter cette volonté. Si cette condition est opposée à un contrat, testament ou acte quelconque, on la considérera comme non avenue » et l’article 1240 : « En outre, celui qui a donné un tel ordre (certain et non excusé par la bonne foi) doit être privé de sépulture ecclésiastique (même si l’incinération n’a pas lieu par le fait d’un tiers), à moins qu’il n’ait donné avant de mourir, des signes de repentir » .

Le pape Pie XI écrit, quant à lui, en 1926 que

« la crémation est un rite barbare, impie et scandaleux, gravement illicite. »

Il est vrai que chez les protestants, les athées, dans les religions orientales et asiatiques ainsi que dans les temples occultes la crémation est particulièrement en vogue. Et a réussi à s’imposer dans le monde conciliaire soumis à la puissance des lobbies maçonniques qui ont en haine toutes les coutumes catholiques. Aujourd’hui, qu’on se le dise on a le droit d’être catholique et cramé !

Cette Instruction « Ad resurgendum cum Christo » est donc un acte funéraire de plus à inscrire dans le grand mouvement progressiste et moderniste inauguré par la révolution conciliaire pour changer l’Église, révolution poursuivie et menée tambour battant par le pape François. Qui veut réduire en cendres toute la doctrine catholique et, pourquoi pas, la caser dans une urne funéraire entre le Bouddha ventru et la statue de Luther sur une table en forniqua de la maison Sainte-Marthe …

Requiescat in pace !

Francesca de Villasmundo

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