Décidément, il n’est pas très avantageux en ce moment de militer en faveur de l’UE! Alors qu’il a déjà perdu sa majorité absolue au Parlement écossais (qui dispose d’une certaine autonomie par rapport au gouvernement central de Londres), le SNP perdrait, selon les sondages effectués à la sortie des urnes, environ un tiers de ses élus au parlement du Royaume-Uni (34 élus au lieu de 50 aux élections législatives de 2015).
Pour le Conservative party (CP) de Theresa May, ce n’est guère mieux: il arrive certes en tête, en progressant en voix même, mais du fait de la plus forte progression du Labour party, il perdrait sa majorité absolue. Pourtant, Theresa May avait justement provoqué ces élections anticipées pour accroître cette majorité absolue afin de négocier plus à l’avantage du Royaume-Uni le Brexit. Toutefois, le CP n’est pas très loin de cette majorité absolue selon les premières estimations (314 élus alors que la majorité absolue est de 326 élus (sur 650 députés en tout). Il peut encore espérer conserver cette majorité absolue.
On peut remarquer que provoquer des élections anticipées est rarement, peut-être même jamais, une bonne idée.
Sur proposition de Juppé, Chirac avait provoqué des élections anticipées en 1997… et perdu sa majorité au profit des socialistes et de leurs alliés.
En 2007, le PiS (Droit et Justice), en Pologne, avait dissous le Parlement pour espérer mettre fin aux dissensions entre ses deux alliés au gouvernement, la Ligue des familles polonaises et Samoobrona (mouvement nationaliste) en obtenant la majorité absolue à leurs dépends et grâce à une modification du mode de scrutin… qui avait finalement bénéficié à leurs adversaires libéraux de PO (Plate-forme civique) qui avait pris le pouvoir, rejetant le PiS dans l’opposition jusqu’en 2015. Le pire, c’est que le deuxième objectif du PiS, celui d’affaiblir ses alliés, avait, lui, bien été atteint, puisque la Ligue des familles polonaises et Samoobrona n’avaient gardé qu’entre 1 et 2% des voix chacun.
Revenons au Royaume-Uni. L’UKIP qui avait été fondé pour obtenir la sortie du Royaume-Uni de l’UE, subit comme prévu le vote utile en faveur du CP. Il pourrait n’obtenir que 4 à 5% des voix contre 12,6% en 2015 et 3,1% en 2010 et perdre son unique élu.
Quant aux libéraux-démocrates, ils progressent moins qu’ils ne l’espéraient: ils obtiendraient seulement 14 élus contre 8 dans l’assemblée précédente. Le Plaid Cymru, parti régionaliste gallois, garderait ses 3 élus. Enfin, les verts peuvent espérer garder leur unique élu.
G. Paume
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