« Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche » disait Michel Audiard (Un taxi pour Tobrouk). Les récentes révélations sur les propos privés de François Hollande et Nicolas Sarkozy (on pourrait rajouter dans le lot Hillary Clinton) montrent tous le mépris que nos zélites ont pour le menu peuple, le common people que chantait Paul Young en 1983.

Commençons par le Président en titre, François Hollande, l’homme du mariage pour tous sauf pour lui. Après avoir été abandonné en rase campagne par Marie-Ségolène (ce qui est encore plus humiliant que de se faire sortir par un club bulgare en Ligue des Champions) tel un corniaud qu’on attache à un arbre un premier d’août sur la route des vacances, il avait porté son dévolu sentimental sur Valérie Massonneau , divorcée Thurieau, divorcée Trierweiler. Le crapaud changea de princesse. La Belle au bois dormant (vêtue de rose comme il se doit, enfin quand Flora est dans les parages) a été remplacée par la Reine de Cœur (oui, celle d’Alice au Pays des Merveilles). Quand celle-ci découvrit qu’il la trompait avec une jeune actrice, elle passa en mode « pétage de plombs » et le poursuivit de sa vindicte : ce fut le scandale dit « des sans-dents ».

Hollande peut s’estimer heureux. Si Trierweiler avait été surnommée « le rottweiler » par un élu de droite (ce qui n’est pas gentil… pour le chien), ce n’est pas par hasard. Elle ne coupe pas les têtes, elle donne des claques. Elle tabassa l’ex-femme de Michel Sapin, une autre Valérie (de Senneville), alors qu’elle était saoule lors du premier anniversaire de mariage gay du cathophobe Romero. Elle gifla un jeune candidat UMP à Compiègne, Mohamed Rizki, qui lui avait demandé des nouvelles de François. Notre Flamby s’en titre bien : sa mégère se contenta de publier le 12 octobre un SMS qu’il lui avait envoyé… le 31 mai 2005 (!!!) dans lequel il utilisait une nouvelle fois le terme « sans-dents ».

Passons maintenant à son prédécesseur et lointain cousin, Nicolas Sarközy. Le vibrion, auteur du mémorable « casse toi pauv’ con » s’est mis à dos son ancien conseiller Patrick Buisson, qui partage le point commun avec la dame Massonneau de stocker les enregistrements. Dans son ouvrage La Cause du Peuple, il est habillé pour l’hiver. Buisson dresse le portrait d’un homme méprisant, prêt à toutes les bassesses pour se maintenir au pouvoir et surtout sous la coupe des femmes. On n’échappe pas à l’atavisme familial. Si papa était un Sarközy de Nagy-Bosca, maman – qui l’éleva seule –  était une Mellah. On n’échappe pas facilement à la yiddish mama, surtout quand elle est sépharade.  Sarkozy, reconnaissons-le, fut victime le 18 octobre au siège de l’Agence France Presse du même procédé que subit Jean-Marie Le Pen. On lui prêta le mot : « Mon électorat populaire, ce sont des ploucs », mais le début de la phrase « Pour les gens comme vous » avait été amputé…

Il est de ce point totalement évident que Sarkozy et Hollande se soient engagés à voter l’un pour l’autre en cas de second tour contre Marine Le Pen. Marine Le Pen  dont Hollande reconnut les mérites si on en croit le livre Un Président ne devrait jamais dire ça, Sarközy ajoutant que le Front National avait des valeurs communes avec son parti.

Hollande est un pur produit du sérail, comme l’est Sarkozy, à la différence près que ce dernier n’est pas passé par les grandes écoles. Combien de personnes sont capable de dire leur métier d’origine ? Si le fait que Sarközy ait été un jour avocat est relativement connu, qui se souvient que Hollande a été enseignant ? Ils incarnent l’élite républicaine. Et franchement, ça fait peur…  Ils vivent dans leur tour d’ivoire, ne savent le prix ni d’un pain au chocolat, ni d’un ticket de métro et méprisent le peuple bien plus que le plus hautain aristocrate ne l’aurait fait…  Patrick Buisson a évoqué sur ITélé le 12 octobre :

« Le mépris de classe entretenu par les dirigeants de ce pays à l’égard de ceux qu’ils appellent non pas les sans-dents mais les péquenauds ou les ploucs est évidemment un fait politique majeur, monsieur Galzi. Si vous ne le comprenez pas c’est dommage. Mais la coupure entre le peuple et les élites est illustré par ce mépris de classe sous lequel nos dirigeants écrasent les Français », et de rajouter : « Ce sont des gens qui ne parlent qu’argent et qui ne pensent qu’argent. »

Le plus glaçant, est qu’ils sont parfaitement conscients de la situation. Hollande, en privé, ne cache pas que l’immigration est trop massive et qu’elle doit être stoppée, que l’islam pose un problème, que l’on se dirige tout droit vers la partition territoriale… Sur le site laïcard Riposte Laïque, Marcus Graven faisait cette analyse pertinente le 13 octobre :

« Pour toutes les bonnes âmes de gauche, du centre, de droite, pour tous les politicards, pour tous les journaleux, la parole « libérée » de Hollande est un vent mauvais. Elle met en lumière leurs mensonges permanents, leur volonté de tromper le peuple français. Elle est l’aveu qu’une fois à l’abri des regards, derrière les murs du pouvoir, la caste connaît très bien la situation dramatique du pays. Elle prouve que la prétendue fachosphère a des analyses pertinentes de la situation, que sa dénonciation du discours hypocrite des gouvernants et de leurs domestiques médiatiques est juste, que sa critique de la magistrature est fondée. Elle dit que la vertu proclamée des élites est un masque, que de refuser sciemment le réel est la seule possibilité de se maintenir au pouvoir pour ces « petits hommes », tous bâtis sur le même modèle, tous clamant les mêmes bobards. »

Dans l’adaptation filmée du Crime de l’Orient Express (celle avec David Suchet dans le rôle de Poirot), Edouard Masterman dit en parlant de son maître : « prenez un rat et mettez-lui un costume. Ce sera toujours un rat, mais il aura un costume ».  Je donnais cet exemple à mes élèves de sociologie en rajoutant : « prenez un crétin malfaisant et donnez-lui un diplôme. Il aura un diplôme, mais ce sera toujours un crétin malfaisant !i ». Il ne faut pas se focaliser sur le cursus universitaire et sur les diplômes des prétendues « grandes écoles » où, sauf dans les filières scientifiques, ce n’est pas tant le plus brillant que le plus conformiste qui réussit…  Et on revient à la citation du départ : « Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche »…

Hristo XIEP

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