Jean-Paul II un saint ? Il suffit pour se convaincre du contraire de rappeler certains de ses actes ou de ses paroles les plus célèbres qui illustrèrent la pensée de ce pape.
« La fonction royale de Jésus, ce n’est pas d’abord d’exercer l’autorité sur les autres, mais de révéler la royauté de l’homme », prêchait-il devant Paul VI en 1976. Tout un programme anthropocentrique à souhait qui correspond tout à fait la théologie du concile Vatican II qu’il appliquera durant 25 ans aidé de son ami le cardinal Ratzinger.
Une vision que rappelle Monseigneur Brunero Gherardini, chanoine de l’archibasilique Vaticane, après avoir été professeur d’ecclésiologie et d’œcuménisme à l’Université Pontificale du Latran dans son livre «Le concile, un débat qui n’a pas eu lieu» :
« Un activisme presque frénétique, le regard conquérant et le refrain conciliaire en permanence sur les lèvres : tout cela caractérise le pontificat de Karol Wojtyla. Oui, c’est lui. Bien sûr, jamais aveugle face à la réalité du printemps espéré et qui ne vient pas ; mais toujours tendu, indomptable vers la réalisation impérieuse du concile Vatican II.
Mais il ne s’est pas bien rendu compte que c’est lui-même qui a empêché à ce printemps tant attendu d’arriver, par des décisions de rupture, par des comportements dans ce même esprit : des liturgies sous le signe du tribalisme ; la rencontre d’Assise et le triomphe du relativisme religieux ; la participation active et passive à des rites africains, indiens, brésiliens, que tous connaissent comme des rites animistes, naturalistes et même satanistes. C’est avec Karol Wojtyla que Vatican II est devenu, pratiquement, si ce n’est théoriquement, la porte ouverte à toutes les manifestations de religiosité, même si cette religiosité était irréductiblement éloignée de la religion révélée et du patrimoine de ses vérités.
A cela s’ajoute aussi un magistère tout orienté vers l’homme, sa dignité, sa prééminence dans le domaine créé. On en viendrait à se demander si, en agissant comme il a agi, sans toutefois d’intentions perverses, et peut-être même des intentions droites, il n’aurait pas confié à Vatican II et à l’application de ses seize documents, le devoir de faire choir le Christ du trône de sa réalité surnaturelle pour l’abaisse au niveau naturel : un homme comme tous, pour tous, avec tous.
C’est comme si le programme adopté par saint Pie X à partir de la formule de saint Paul « instaurare omnia in Christo » avait été irréductiblement inversé en « instaurare omnia in homine » aussi bien par le concile œcuménique Vatican II que par le post-concile. »
Découle de cette théologie erronée les scandales les plus retentissants comme la réunion inter-religieuse d’Assise, manifestation apostate et relativiste extrême. Assise que résumait pour le dénoncer Jean Madiran dans le journal Présent du mercredi 12 octobre 2011, écrit en prévision de la commémoration des 25 ans d’Assise I qui eut lieu le 27 octobre 2011 :
La plupart des catholiques n’étaient évidemment point, le 27 octobre 1986, présents dans la ville d’Assise, et même s’ils en ont entendu parler à la télévision ou dans leur journal, ils n’ont pas toujours su au juste, et avec précision, ce qui s’y est réellement passé.
Au début de cette année [NDLR : 2011], la Correspondance européenne que dirige Robert de Mattei a publié un témoignage collectif sur « Assise 1986 ». On y lit notamment :
« Nous nous souvenons des représentants de toutes les religions réunis dans une église catholique, l’église Sainte Marie des Anges, avec un rameau d’olivier à la main : comme pour signifier que la paix ne passe pas par le Christ mais, indistinctement, par tous les fondateurs d’un credo quel qu’il soit (Mahomet, Bouddha, Confucius, Kali, le Christ…). »
Tel est bien l’essentiel de ce qui est mis en cause.
« L’esprit d’Assise souffle déjà », nous annonce La Croix : elle nous décrit la mise en place, un peu partout, d’un programme de processions religieuses polyvalentes, un rameau d’olivier à la main, et de « lecture des textes sacrés des différentes religions », bien sûr « en lien » (anticipé) avec la commémoration du 27 octobre.
En somme l’« esprit d’Assise » nous est présenté comme l’obligatoire croyance commune des hommes de bonne volonté, tandis que Jésus-Christ devient facultatif, une croyance particulière parmi les autres.
Mais justement, poursuivons notre lecture du témoignage paru dans la Correspondance européenne, venons-en aux faits du 27 octobre 1986 :
« Nous nous souvenons de la prière des musulmans à Assise, la ville d’un saint qui avait fait de la conversion des musulmans l’un de ses objectifs.
« Nous nous souvenons de la prière des animistes, de leur invocation aux esprits des éléments, et de celle d’autres croyants ou représentants de “religions athées” comme le jaïnisme. »
Voici plus grave encore :
« Nous nous rappelons avec consternation les poulets décapités sur l’autel de Sainte-Claire selon des rituels tribaux, et le sanctuaire de l’église Saint-Pierre profané par une statue de Bouddha placée sur l’autel, au-dessus des reliques du martyr Vittorino… Nous nous rappelons les prêtres catholiques qui se sont prêtés à des rites d’initiation d’autres religions… »
Comment ne pas évoquer non plus les paroles délirantes le 21 mars 2000 du pape polonais sur l’Islam à WADI AL-KHARRAR en Jordanie où il avait dit : « Que saint Jean-Baptiste protège l’Islam, tout le peuple de la Jordanie » !!! Sans oublier le baiser du Coran…
D’un point de vue plus théologique, il est utile également de lire l’ouvrage de monsieur l’abbé Patrick de la Rocque « Jean-Paul II, doutes sur une béatification », ainsi que la brochure « Un saint nouveau ? » élaboré par le séminaire d’Ecône et imprimé par le District d’Asie de la FSSPX. Ce document conclue ainsi :
Si Jean-Paul II est déclaré saint, les fidèles catholiques doivent reconnaître les anglicans comme des frères et des soeurs dans le Christ, et exprimer cette reconnaissance par la prière commune. Ils doivent donc aussi réprouver l’exemple d’Edmund Campion ( 1540- 1581 ), qui refusa de prier avec le ministre anglican, au moment de son martyre.
Si Jean-Paul II est saint, les fidèles catholiques doivent considérer que ce qui divise les catholiques et les protestants – c’est-à-dire la réalité du Saint Sacrifice propitiatoire de la messe, la réalité de la médiation universelle de la Très Sainte Vierge Marie, la réalité du sacerdoce catholique, la réalité du primat de juridiction de l’Évêque de Rome – est minime par rapport à ce qui peut les unir. Ils doivent donc réprouver l’exemple du capucin Fidèle de Sigmaringen ( 1578- 1622 ) qui fut martyrisé par les réformés protestants, auprès desquels il avait été envoyé en mission et qui composa une Disputatio contre les ministres protestants, au sujet du Saint Sacrifice de la messe.
Si Jean-Paul II est reconnu comme saint, les fidèles catholiques doivent reconnaître la valeur du témoignage religieux du peuple juif. Ils doivent donc réprouver l’exemple de Pierre d’Arbués ( 1440-1485 ), Grand Inquisiteur d’Aragon, qui fut martyrisé en haine de la foi par les juifs.
Si Jean-Paul II est élevé sur les autels, les fidèles catholiques doivent reconnaître qu’après la résurrection finale, Dieu sera satisfait des musulmans, et que les musulmans seront satisfaits de Lui. Ils doivent donc réprouver l’exemple du capucin Joseph de Léonessa ( 1556- 1612 ), qui se dépensa sans compter à Constantinople auprès des chrétiens réduits en esclavage par les adeptes de l’Islam : ce zèle lui valut d’être inculpé auprès du sultan pour avoir outragé la religion musulmane, et on lui appliqua le supplice du gibet : il y resta trois jours suspendu à une chaîne, une main et un pied percés d’un crochet. Les fidèles catholiques devraient aussi réprouver l’exemple de Pierre Mavimène, mort en 715 et après avoir été supplicié pendant trois jours pour avoir insulté Mahomet et l’Islam.
Si Jean-Paul II est saint, les fidèles catholiques doivent reconnaître que les chefs d’État ne peuvent s’arroger le droit d’empêcher la profession publique d’une religion fausse. Ils doivent donc réprouver l’exemple du roi de France Louis IX, qui limita autant qu’il le put l’exercice public des religions non chrétiennes.
Que les catholiques honorent de tels « saints », ils continueront de creuser la tombe de leur civilisation. Nous n’honorons pas Jean-Paul II et nous lui refusons ce titre de saint.
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