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Notre-Dame de Paris nous est rendue ! Deo gratias !, par Louis Flétenchard

« Sonnez fanfares triomphales,
Tonnez canons, battez tambours !
Et vous, cloches des cathédrales,
Ébranlez-vous comme au grand jour ! »

Deo gratias ! La Cathédrale Notre-Dame de Paris va enfin être rendue au culte et à l’admiration du monde entier après cinq ans de triste fermeture !

Le cœur battant de la France, qui est le royaume de Marie, ouvre à nouveau ses portes au milieu d’une constellation de célébrations en l’honneur de la Sainte Vierge ! D’abord le 21 novembre pour la Présentation de la Très Sainte Vierge Marie au Temple, suivie du 27 novembre, où l’Eglise fête une des nombreuses apparitions de Marie sur le sol de France à la rue du Bac pour nous donner la Médaille Miraculeuse, le lendemain de sa réouverture sera le 8 décembre, fête de son Immaculée Conception, suivie de la fête de la Translation de sa Maison, aujourd’hui à Lorette le 10 décembre, et enfin par la célébration de Notre-Dame de Guadalupe le 12 ! Tout cela dans la grande montée vers Noël, où cette Mère donnera son sauveur au monde !

« Le Royaume de France est le royaume de Marie », disions-nous, car c’est ce que s’exclamait déjà le Pape bienheureux Urbain II au XIè siècle ! Cela fut officialisé par Louis XIII qui consacra officiellement le royaume de France à Marie sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption :

« Tant de grâces si évidentes font que pour n’en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra sans doute de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l’accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son fils rabaissé jusqu’à nous, et à ce fils par sa mère élevée jusqu’à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte-Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n’étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c’est chose bien raisonnable qu’ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.

A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et de défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, que, soit qu’il souffre du fléau de la guerre ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cour, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de la cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne dans ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix, et où nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre. » 

Dans le premier grand document de son pontificat Pie XI ratifia cette consécration et rappela l’antique dévotion de la France à Notre-Dame :

« Bien plus, les principaux et les chefs de la nation se sont fait gloire longtemps d’affirmer et de défendre cette dévotion envers la Vierge. Converti à la vraie foi du Christ, Clovis s’empresse, sur les ruines d’un temple druidique, de poser les fondements de l’église Notre-Dame, qu’acheva son fils Childebert. Plusieurs temples sont dédiés à Marie par Charlemagne. Les ducs de Normandie proclament Marie Reine de la nation, Le roi saint Louis récite dévotement chaque jour l’office de la Vierge. Louis XI, pour l’accomplissement d’un vœu, édifie à Cléry un temple à Notre-Dame. Enfin Louis XIII consacre le royaume de France à Marie et ordonne que chaque année, en la fête de l’Assomption de la Vierge, on célèbre dans tous les diocèses de France de solennelles fonctions ; et ces pompes solennelles, Nous n’ignorons pas qu’elles continuent de se dérouler chaque année. » (Lettre apostolique Galliam, Ecclesiæ filiam primogenitam, 2 mars 1922 – Sainte Jeanne d’Arc proclamée patronne secondaire de la France)

Et 25 ans plus tard, son successeur Pie XII déclarait encore :

« Toute terre chrétienne est une terre mariale, et il n’est pas de peuple racheté dans le sang du Christ, qui n’aime à proclamer Marie sa Mère et sa Patronne. Cette vérité prend toutefois un relief saisissant quand on évoque l’histoire de la France. Le culte de la Mère de Dieu remonte aux origines de son évangélisation et, parmi les plus anciens sanctuaires marials, Chartres attire encore les pèlerins en grand nombre et des milliers de jeunes. Le Moyen Age qui, avec saint Bernard notamment, chanta la gloire de Marie et célébra ses mystères, vit l’admirable efflorescence de vos cathédrales dédiées à Notre-Dame : Le Puy, Reims, Amiens, Paris et tant d’autres… Cette gloire de l’Immaculée, elles l’annoncent de loin par leurs flèches élancées, elles la font resplendir dans la pure lumière de leurs vitraux et l’harmonieuse beauté de leurs statues ; elles attestent surtout la foi d’un peuple se haussant au-dessus de lui-même dans un élan magnifique pour dresser dans le ciel de France l’hommage permanent de sa piété mariale.

Dans les villes et les campagnes, au sommet des collines ou dominant la mer, les sanctuaires consacrés à Marie – humbles chapelles ou splendides basiliques – couvrirent peu à peu le pays de leur ombre tutélaire. Princes et pasteurs, fidèles innombrables y sont accourus au long des siècles vers la Vierge Sainte, qu’ils saluèrent des titres les plus expressifs de leur confiance ou de leur gratitude. Ici l’on invoque Notre-Dame de Miséricorde, de Toute Aide ou de Bon Secours ; là, le pèlerin se réfugie auprès de Notre-Dame de la Garde, de Pitié ou de Consolation ; ailleurs, sa prière monte vers Notre-Dame de Lumière, de Paix, de Joie ou d’Espérance ; ou encore il implore Notre-Dame des Vertus, des Miracles ou des Victoires. Admirable litanie de vocables, dont l’énumération jamais achevée raconte, de province en province, les bienfaits que la Mère de Dieu répandit au cours des âges sur la terre de France. » (Encyclique Le Pèlerinage de Lourdes, 2 juillet 1957)

C’est donc ce point zéro de toutes les routes de France, dont le Pape Alexandre III en personne posa la première pierre ne 1163 et où saint Louis fit y déposer la Sainte Couronne du Christ, en attendant l’achèvement de la construction de la Sainte-Chapelle, qui sera réouverte au monde, pour la plus grande gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de sa Sainte Mère, de sa sainte épouse qu’est l’Eglise et de la fille aînée de cette dernière qu’est la France ! Prions pour que les grâces de la Mère de Dieu descendent sur tous ceux qui en passeront la porte et rendons grâce pour ce cadeau qui nous est fait !

Nous invitons tous ne lecteurs à lire ou à relire le Discours sur la vocation de la France prononcé le 13 juillet 1937 dans la chaire de Notre-Dame de Paris par Son Eminence le Cardinal Eugenio PACELLI, futur Pie XII : cliquer ici

Louis Flétenchard

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