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Notre-Dame de Paris et les nouveaux marchands du temple – L’avis du Père Vivarès

Au sujet des marchands du temple qui s’agglutinent autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une lectrice nous signale ce commentaire du Père Vivarès, curé de la paroisse Saint-Paul Saint-Louis :

La maire de Paris a « vendu » le parvis de Notre Dame à Auchan et Unibail pour créer le projet des deux îles, après le départ du Palais de justice, du quai des Orfèvres et de l’appauvrissement de l’Hôtel Dieu.
Le groupement des architectes des 4 premiers arrondissements de Paris a plusieurs fois alerté les pouvoirs publics sur ce projet.
Un trou dans le parvis sur trois niveaux, genre Les Halles, des barges pour des boites de nuit sur la Seine, et d’autres réalisations au service de l’Homo Festivus hidalgien sont prévues.
L’île de la cité au XIIIe siècle était le siège de trois signes fondateurs : le roi, qui avait son palais à côté de la Sainte Chapelle, l’Église, avec la cathédrale, et l’Hôtel Dieu pour que la charité chrétienne, inconditionnelle, fût au cœur des pouvoirs.
Le palais a disparu, la cathédrale est abimée, l’Hôtel Dieu n’est plus que l’ombre de lui-même.
C’est ainsi le cœur de la France qui s’est vidé pour être remplacé par un Disneyland touristique, festif et économique.
Le Président de la République nous explique avec des trémolos dans la voix la grandeur de cette France de bâtisseurs, mais ces bâtisseurs avaient un projet : ils ne construisaient pas pour construire.
Ils élevaient des lieux au service du bien commun, de la spiritualité et de l’unité nationale.
C’est cela la France, pas le génie des bâtisseurs pour un lieu touristique mondial.
Vouloir rebâtir en cinq ans manifeste le cœur de la philosophie présidentielle et de la mairie : Paris doit être au service de la fête, des jeux, du tourisme…
L’absence de temps est le signe de l’absence d’une maturité spirituelle et d’un projet qui dépasse les temps électoraux et les rendez-vous opportunistes, les générations et les circonstances.
On ne fonde pas une nation sur ces valeurs festives, certes utiles, mais légères.
On la fonde sur ce qui éduque, ce qui élève, ce qui fait grandir.
J’ai peur que Notre Dame avec cette hâte soit une fois de plus nationalisée pour le service d’une idéologie politique communale et nationale pauvre et non au service du beau, du bien et du vrai, ce pour quoi elle fut construite il y a 850 ans.
Si Notre Dame est un peu l’âme de la France c’est parce qu’elle est le signe de ce qu’il y a d’éternel en l’homme.
Il faut que la mairie reprenne à zéro ce projet pour l’île de la Cité et propose ce qui fait l’âme de la France et que la terre entière attend, regarde et copie.

Père Pierre Vivarès

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Pour Notre-Dame et sainte Jeanne d’Arc,
tous à Paris le dimanche 12 mai 2019 !

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