8.200 personnes selon les estimations du Haut-Commissariat – plus de 10.000 selon les organisateurs -, ont manifesté ce vendredi pour refuser le largage de la Nouvelle-Calédonie par les autorités socialistes. Il s’agit d’une très importante mobilisation pour une ville qui ne compte même pas 80 000 habitants. Avec le Grand Nouméa, la population reste inférieure à 100 000 habitants, alors que la population totale de l’archipel est encore loin des 300 000 habitants pour une superficie totale de 20 000 km2.
Un peu d’Histoire
Pour comprendre cette volonté de larguer la Nouvelle-Calédonie de la part des socialistes il faut faire un peu d’Histoire afin de comprendre que le largage de l’archipel est un engagement du Grand-Orient auprès de certaines tribus kanakes (Mélanésiennes). Depuis le premier gouverneur de Nouvelle-Calédonie, sous Napoléeon III, les Francs-maçons se sont installés dans l’archipel: le premier gouverneur, Charles Guillian, était saint-simonien (une secte maçonnique). Dés son installation il a mené une guerre sans merci aux missionnaires, qui sont pourtant à l’origine de la reconnaissance par la France de la Nouvelle-Calédonie. C’est lui qui a installé en grande pompe les premières loges maçonniques pour combattre les catholiques.
Pendant que Claude Bartelone, le président de l’Assemblée nationale, prononçait un discours devant le Congrés de l’archipel, Le Front pour l’Unité (FPU), et l’Union pour la Calédonie dans la France (UCF), l’ont boycotté, préférant rester à la manifestation qui s’est déroulée au centre-ville de Nouméa, près du Congrès et du Haut-Commissariat.
Des Français privés du droit de vote
« Non au largage de la Nouvelle-Calédonie », « Non à la marche vers l’indépendance » ou « Non à l’apartheid électoral », peut-on lire sur les banderoles portées par les manifestants.
Ce qui scandalise le plus les néo-calédoniens blancs c’est d’être nés sur l’archipel, être citoyen français, et n’avoir cependant pas le droit de voter pour l’avenir de leur terre natale. La question du droit de vote est en effet une préoccupation majeure chez les manifestants.
« Je suis de la cinquième génération ici », commente Steve. « Je pense à toute la génération qui n’a pas pu voter en 1998, qui a plus de dix-huit ans maintenant. Je ne vois pas pourquoi ces gens-là devraient effectuer toutes les démarches qui vont sans doute être très lourdes ».
« Je suis là aussi pour dire non à l’indépendance », poursuit-il. « Parce que c’est mon pays et j’en suis fier, et je ne me vois pas vivre ailleurs ». Les « Caldoches », en particuliers, craignent non seulement de ne plus être Français, mais aussi d’être traités comme des citoyens de seconde zone par les kanaks socialistes, ceux, parmi les Mélanésiens, qui sont partisans de l’indépendance.
Pour de nombreux participants, cette manifestation ne doit pas rester la dernière et beaucoup se disent prêts à redescendre dans la rue. « Je pense qu’il faut continuer », insiste une autre participante. « Il y a une pétition qui circule sur Internet, il faudrait que tout le monde aille la signer ».
Le syndrome de la Constitution européenne
Certains se montrent toutefois un peu plus pessimistes quant aux chances de faire entendre leur voix. « Moi, je ne crois pas grand-chose », commente Guy, un autre manifestant. « Ce sont les députés qui vont voter. Alors, on est là mais je ne sais pas si le nombre de personnes avec un drapeau bleu, blanc, rouge va faire quelque chose ».
En effet les Calédoniens ont refusé par référendum le largage de leurs îles sous Mitterrand. Ce qui n’avait pas empêché le ministre de l’Outre-mer de l’époque, Georges Lemoine, de déclarer: « ce référendum n’est qu’une étape dans la marche de la Nouvelle-Calédonie vers l’indépendance! ». Au lieu de respecter la volonté populaire, l’Etat, avec à sa tête le redoutable haut-commissaire Edgar Pisani, véritable ayatollah, avait accablé les Calédoniens d’une propagande mensongère éhontée, encourageant les mélanésiens socialistes à persécuter par tous les moyens, les blancs et les Kanaks récalcitrants.
Malgré ce traitement inique, les Calédoniens avaient cependant finalement obtenu un report de leur largage. Le désaveu des socialistes aux élections présidentielles qui ont suivi, allait leur faire gagner du temps. Mais on le voit, alors que la pérennité des socialistes à la tête de la France est fort compromise en 2017, ils s’empressent d’organiser de nouveau le largage de cet archipel qui, en plus d’être français, recèle d’immenses richesses sous-marines et de longues côtes qui permettent à la France d’être une grande puissance maritime.
De même que la constitution européenne, refusée par les urnes, avait été ensuite avalisée subrepticement par les députés européens, de même, le largage de la nouvelle-Calédonie, refusée par la population sous Mitterrand, risque d’être confiée cette fois-ci à des députés.