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Non à la dissolution de la liberté d’opinion

Non à la dissolution de la liberté d'opinion

Sébastien Recchia, auteur et comédien, Luc Finella, auteur-compositeur et chanteur, Virginie de Araújo-Recchia, avocate, Thierry Marignac, écrivain, Alain Yves Noblet, artiste peintre et graveur, et Mehdi Belhaj Kacem, écrivain et philosophe, ne sont membres ni des Soulèvements de la Terre ni de Civitas. Mais ils ont signé un manifeste intitulé « Non à la dissolution de la liberté d’opinion » qui désapprouve l’intention exprimée par Gérald Darmanin de dissoudre ces deux organisations et met en garde contre la tentation totalitaire qui anime le gouvernement.

Voici le texte de ce manifeste qui peut être signé ici.

Les procédures de dissolution engagées contre des mouvements politiques qui n’ont rien à voir, à savoir Les soulèvements de la terre, écologie radicale, et Civitas, catholicisme radical, soulignent l’incapacité manifeste de l’équipe managériale au pouvoir en France à répondre aux attentes de ses concitoyens sur les vraies questions d’actualité (inflation, sécurité, écologie, égalité, politique étrangère…).

L’impossibilité chaque jour plus sensible, d’emporter l’adhésion, pousse le pouvoir managérial à compenser son impuissance croissante par des mesures autoritaires. Celles-ci visent, sous prétexte de « démocratie », à brider, voire supprimer, toute expression indépendante de ce régime qui, nous le savons, bat aujourd’hui des records d’impopularité jusque dans son électorat. Ces mesures sont inspirées en droite ligne de l’ahurissant projet de « loi Avia » (24 juin 2020), cherchant à interdire la haine, alors qu’il en était, par un audacieux renversement de la réalité, lui-même une manifestation à peine déguisée. Il avait été en son temps et à juste titre jugé inconstitutionnel.

L’équipe managériale au pouvoir cherche à réintroduire cette loi inconstitutionnelle par une politique du coup par coup, établissant une jurisprudence qui permettra bientôt tous les abus.

Il semble que dans l’affaire Des Soulèvements de la Terre, le Conseil d’État ne s’y soit, dans un premier temps tout au moins, pas trompé. La protestation de ce mouvement, qu’il ne nous appartient pas de juger ici, visait à freiner la politique d’appropriation des ressources — en particulier celle de l’eau, un enjeu majeur du siècle — par les multinationales. Une politique favorisée par le gouvernement français, en contradiction flagrante avec son « tournant écologique » annoncé à grands renforts de déclarations ronflantes. Au plan international, la situation explosive du continent africain témoigne aux yeux de tous du refus qu’elle provoque et de son échec patent.

Le mouvement Civitas, que nous ne jugerons pas plus, s’attache à des valeurs traditionnelles, à un sens commun et à des idées qui étaient encore, il y a une génération à peine, partagés par un grand nombre de nos concitoyens. En ce sens, quelle que soit l’hystérie contemporaine, elle fait partie intégrante de la pluralité d’opinion. Sa position d’avant-garde dans le récent combat contre les politiques covidistes — dont les absurdités et les abus font ces temps-ci l’objet de révélations quotidiennes — ne lui a pas valu la faveur du pouvoir managérial. De plus Civitas possède un statut de parti politique officiel. Sa dissolution serait une première dans l’histoire de France.

Dans l’affaire qui est reprochée à Civitas, un dirigeant de l’opposition, si prompt d’habitude à monter au créneau pour défendre les « libertés », a fait preuve de l’indignité la plus flagrante en réclamant l’interdiction d’un mouvement pacifique, composé d’un grand nombre de notables, de fonctionnaires, de militaires et de policiers.

Dans l’opération politico-médiatique qui a suivi, les journalistes non plus ne se sont pas couverts de gloire. Ils ont fait d’un engagement au côté d’une église traditionnaliste, d’un attachement patriote à la terre de France, d’une opposition à la prise de pouvoir multiforme par la médecine sur la société — du reste elle aussi « écologique » par bien des aspects — l’équivalent d’une menace absolue pour la démocratie.

Le procédé qui consiste à isoler moins d’une minute d’une prise de parole qui a duré près d’une heure, transformer une simple boutade sous forme de référence historique dans une réunion privée en appel aux camps d’extermination, relève d’une falsification des faits et gestes, dont nous n’avons que trop pris l’habitude. Dans cette affaire, il importe de remarquer que les réseaux sociaux, si décriés lorsqu’ils portent une voix dissidente, ont été l’instrument élu et ultra-rapide d’une cabale contre Civitas. Si l’instantanéité des réseaux sociaux entraîne leur hystérie, que dire d’un régime dont c’est le canal privilégié, orientant les décisions ?

C’est une mesure de la faiblesse du pouvoir managérial, régnant sans gouverner, que cette incapacité à tolérer la moindre voix contradictoire en dehors du cirque politicien. De ne tolérer comme opposition, que ceux qui l’ont, très concrètement en l’occurrence, élu.

Cette dérive, ce dérapage, selon l’expression en vigueur, du pouvoir appelle à la plus grande vigilance et suscite les inquiétudes les plus justifiées. Si éloigné qu’il s’en prétende, celui-ci devient de plus en plus soviétique. C’est à signifier formellement notre défiance à l’égard de ce régime à la manœuvre et à soutenir, si différents qu’ils puissent être, les deux mouvements menacés de dissolution dans leur combat pour la survie de la liberté d’expression en démocratie que nous appelons les signataires de cette pétition.

Sinon, les professionnels de la politique et de la désinformation médiatique auront gagné le monopole éternel de la parole au détriment du peuple souverain.

C’est pourquoi, nous, simples citoyens et/ou personnalités publiques condamnons ces décisions arbitraires et demandons sans réserve ni condition leur annulation.

Il ne s’agit pas ici de défendre Les Soulèvements de la Terre, Civitas ou d’autres mais de prendre fait et cause pour la liberté d’expression qui est, et doit le rester, un droit garanti par la constitution. Le parfum ambiant de totalitarisme nous oblige à dire non car nous savons plus que jamais que l’on commence par des groupes dits « extrémistes » puis on étend l’oppression au plus grand nombre. L’histoire regorge d’exemples jusqu’aux heures les plus sombres et nous refusons que cela puisse se reproduire.

C’est pourquoi nous disons non aux dissolutions et oui à la liberté d’opinion pour tous.

https://liberte-d-opinion.fr/

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