Paul Rignac, juriste de formation, s’est passionné pour l’ancienne Indochine et lui a consacré plusieurs ouvrages qui battent en brèche les dogmes de l’historiquement correct et de la désinformation.
Il signe une nouvelle biographie de Ngo Dinh Diem (1901-1963), mandarin catholique, nationaliste, et farouchement indépendantiste, devenu Premier ministre (1954), puis président du Vietnam (1955) jusqu’à son assassinat (1963). Ce personnage fut incontestablement un homme d’Etat et sa disparition fut une perte tragique pour le Vietnam. Après des années d’injustice à son égard, et même d’oubli, Paul Rignac revient sur des idées reçues qui nuisent à une bonne compréhension du personnage et de l’histoire de son pays, sans pour autant occulter les erreurs commises par Diem, ni certains défauts de caractère qui peuvent contribuer à expliquer son échec.
La première partie de cette biographie est consacrée à l’enfance et la jeunesse de Diem, à ses débuts en politique et sa traversée du désert avant le grand retour. Des aspects très rarement abordés dans les ouvrages francophones traitant de l’Indochine.
L’une des spécificités de la famille Ngo Dinh est d’être catholique dans un univers mandarinal. Dans une société traditionnelle vietnamienne où il existe peu de distinction entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, il était très difficile pour un catholique de parvenir à exercer des responsabilités politiques. Diem va pourtant y parvenir.
Mais devenu président, Diem affiche sa francophobie et se prive délibérément de compétences de nombreux cadres pour la seule raison que ces gens avaient été formés par les Français. Concrètement, il livre le Sud-Vietnam aux Américains et s’entoure de généraux peu fiables qui finiront par le trahir et le faire assassiner.
Ngo Dinh Diem, Paul Rignac, éditions Atelier Fol’fer, collection Xénophon, 270 pages, 27 euros
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