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Très bon article et belle conclusion.
J’acquiesce.
Nous jouons les gros bras… avec les Etats-Unis derrière.
C’est totalement suicidaire : nous n’avons ni énergie, ni matière première. Nous allons vers l’effondrement de l’UE. Les dirigeants européens le savent : est ce le gourou de Davos qui est en fond de décor, les États-Unis les grands gagnants pour l’instant ou tous réunis ?
Car refuser de négocier aujourd’hui revient à vouloir faire la guerre.
« La Russie peut envahir l’Europe dans les 48 heures »Si la Russie décide d’envahir l’Europe, l’UE n’aurait aucune chance de contrer cette offensive. Dans le cas d’une éventuelle invasion, il ne faudrait que 48 heures aux Russes pour déployer leurs avions de guerre, navires et troupes sur notre continent. C’est ce qu’affirme Richard Barrons, ancien général en chef de l’OTAN, au Times.
Richard Barrons. © wikimedia
Les pays membres de l’OTAN, comme la France, la Grèce, l’Italie et l’Allemagne par exemple, sont davantages préoccupés par le problème de la crise migratoire que par une éventuelle « agression russe ». À en croire Richard Barrons, la Russie pourrait « envahir l’Europe dans les 48 heures » grâce à ses troupes, ses avions de guerre et ses navires. « Il faudrait deux mois à l’OTAN pour faire la même chose », prévient l’ancien général en chef de l’OTAN, dans le Times.
« Aucun plan »
« Si on dresse une liste des capacités militaires de l’OTAN, nous avons bien plus de moyens que la Russie », ajoute celui qui a pris sa retraite en avril dernier. « Mais la plus grande partie de notre capacité militaire se trouve dans un état de semi-sommeil. L’OTAN ne pourrait pas réagir face à une offensive de la Russie pour la simple et bonne raison qu’il n’existe aucun plan. En cas d’invasion, il ne se passera pas grand-chose car il n’y a pas de consensus entre les pays du nord, du centre et du sud de l’Europe. À l’heure actuelle, je crois que beaucoup de pays ont oublié ce qu’était un exercice efficace et ce qu’il lui faudrait pour fonctionner correctement. Ils considèrent que déployer une armée légère serait suffisant mais ce n’est pas le cas. »
Extrait d’analyse du Général Delawarde
»
1 – Pour la guerre de haute intensité, les évaluations se déroulent dans un grand camp militaire situé dans le Nevada : Fort Irwin.
Toutes les brigades mécanisées ou blindées de l’armée de terre US effectuent des séjours d’entraînement et de contrôle dans ce camp, à intervalles réguliers. J’ai eu le privilège d’assister à nombre d’entre eux. Après trois semaines d’entraînement intensif dans ce camp, avec tous les matériels majeurs, il y a un exercice en vraie grandeur pour conclure la période, avant que la brigade ne rejoigne sa ville de garnison. La brigade est opposée à un petit régiment équipé de matériels russes et appliquant la doctrine militaire russe. On l’appelle l’OPFOR (Opposing Force).
Statistiquement, selon l’aveu même du général commandant le camp et directeur de ces exercices militaires de haute intensité, la brigade US perd la partie 4 fois sur 5 contre l’OPFOR russe. Rares sont donc les commandants de brigades américains qui peuvent se vanter de l’avoir emporté sur « l’OPFOR russe » à Fort Irwin.
Interrogé sur cette étrangeté, le commandant du camp nous déclarait toujours : « Ce n’est pas grave, le commandant de brigade apprend de ses erreurs et ne les renouvellera pas en situation réelle. » On peut toujours rêver…
De mon point de vue d’observateur extérieur, les échecs des commandants de brigade US étaient tout simplement liés à leur formation qui consiste à suivre des schémas et des règlements à la lettre sans jamais en déroger, même si la situation se prête à la prise d’initiatives et/ou à des actions d’opportunité, en marge des règlements. Le « principe de précaution » ou « Zero defect philosophy » paralyse les leaders, retarde les prises de décision, coupe l’élan, et conduit très souvent à la catastrophe dans le combat de haute intensité.
À Fort Irwin, cette catastrophe est observée dans 80 % des cas au détriment des brigades US. C’est un fait.
2 – Pour entrainer les états-majors, et tenter d’évaluer les chances de succès dans un éventuel conflit, des exercices d’état-major de haut niveau (wargames) sont organisés chaque année. Ces wargames se veulent aussi, en fait, des répétitions d’actions militaires qui sont envisagées. Il y a, en bout de chaîne, des unités des trois armées pour matérialiser les décisions prises par les états-majors US.
Je n’évoquerai pas ici les wargames contre les forces russes parce que je n’en connais pas les résultats.
Si l’on rajoute à tout ce qui précède toutes les guerres perdues par les USA depuis la guerre du Vietnam jusqu’au piteux retrait d’Afghanistan d’octobre 2021, on ne peut être que très dubitatif sur la qualité du leadership US, donc Otanien.
Général DElawrde
Le leadership occidental a également sous-estimé les soutiens sur lesquels pouvait compter la Russie dans la guerre économique qui lui est faite (soutien de l’OCS, des BRICS, de très nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et même des pays du Golfe, producteurs de gaz et de pétrole). Tous ces pays qui refusent de sanctionner la Russie sont souvent des pays exaspérés par l’hégémonisme du monde unipolaire occidental et par les sanctions qui leur sont unilatéralement appliquées au moindre écart de conduite par rapport aux règles fixées par les USA pour servir leurs intérêts.
Sur le plan militaire et dans la perspective d’une guerre nucléaire, les Occidentaux gagneraient enfin à ne pas sous-estimer les performances des vecteurs et des technologies russes.
Il faut être prudent avant de prendre pour argent comptant et de relayer les déclarations péremptoires et les analyses des services de renseignement occidentaux et garder à l’esprit la superbe déclaration de Mike Pompéo, ex-secrétaire d’État américain :
J’ai été directeur de la CIA et nous avons menti, triché, volé. C’était comme si nous avions eu des stages entiers de formation pour apprendre à le faire.
Pour ma part, je préfère partager/relayer le bel article du général Jacques Guillemain sur la crise ukrainienne qui me paraît rappeler quelques vérités toujours bonnes à entendre.
Général (2S) Dominique Delawarde
La guerre du Vietnam (1955-1975)
Le général William Westmorland (1914-2005) sera en retard d’une guerre (il joue et perdra comme Nang Wa), il n’a pas d’objectifs fixes, ni d’unités fixes à détruire.
Devant lui se tient le général Vô Nguyen Giap (1911-2013) qui pratique des attaques Hit and run (attaques puis fuite dans l’ensemble du pays) et cela est similaire avec la technique de Sun-Tzu dans sa guerre contre Chu car il est important de dépasser son adversaire en stratégie, plutôt qu’en force brutale.
Ce sont les tactiques et la stratégie qui entraîneront la défaite des USA.
Sun Tzu dit :
«A la guerre, le nombre seul ne confère pas d’avantages »
et aussi :
« N’avance pas en comptant seulement sur la pure puissance militaire ».
Westmoreland veut tuer un maximum d’ennemis, Giap veut gagner le plus de territoires possible, il appliquera alors le premier précepte :
« Qui connait son ennemi, en cent combats, il ne sera pas défait ! ».
Dans cette position de mort les hommes deviennent des combattants valeureux et donnent tout ce qu’ils ont afin de gagner.
a. La stratégie USLes américains sont prévisibles et agissent toujours selon la même tactique :
– bombardements intensifs (les bombes ne détruisent pas l’ennemi mais indiquent que les américains arrivent…),
– puis construction d’une piste d’atterrissage pour débarquer hommes et artillerie.
Giap pense que devant les frappes d’artillerie ses troupes doivent tenir, et lorsque que les troupes US débarquent.
Il prépare des embuscades pour les éliminer, il ordonne à ses soldats de rester au contact (il n’a pas de soutien aérien), mais il comprend qu’en accrochant à la ceinture, il prive son adversaire du soutien aérien car les forces ennemies sont mêlées aux leurs (Hamburger Hill).
Privant son adversaire de soutien aérien, il applique ensuite les techniques de guérilla.
Notamment grâce au « hit and run » ce qui oblige l’ennemi à montrer sa force et ses faiblesses, et la plus grande faiblesse des américains fut celle du peuple américain qui avait perdu la réalisation de gagner la guerre.
Giap a réalisé cela dès le début, il n’a pas essayé de gagner sur le terrain mais de gagner sur le territoire des Etats-Unis (Woodstock, subversion des juifs, Joan Baez, Allen Ginsberg, Léonard Cohen, Bob Dylan) en retournant le peuple américain contre la guerre et il l’a gagnée.
Les américains n’ont jamais été défaits sur le terrain
Mais Sun Tzu dit :
« On ne gagne pas une guerre en gagnant des batailles »
Les Romains l’ont appris à leur dépens, ils se sont battus 40 ans en Espagne et 30 ans en Angleterre sans succès.
L’erreur de Westmoreland est là : les batailles deviennent des fins et les militaires ne se demandent pas si cela mène au but ultime : BRISER LA VOLONTE. Giap lui était prêt à sacrifier 10 soldats pour un américain …
b. L’offensive du Têt (31 janvier 1968)Giap était contre, mais ses supérieurs pour…sa ruse ?
Il annonce un cessez-le feu pour le Têt, mais en réalité il projette des attaques simultanées dans tout le Vietnam-Sud en appliquant Sun Tzu :
« Pendant le combat emploie une attaque directe pour engager et une attaque indirecte pour gagner ».
Mais sans soutien de la population.
Pour acheminer le matériel les armes, ils utilisaient des souterrains et ne laissaient rien filtrer de leurs attentions appliquant encore Sun Tzu :
« Que tes plans soient aussi noirs que la nuit, puis frappe comme l’éclair ».
Giap avait également son réseau d’espions (comme le capitaine Léger), une connaissance précise de l’ennemi vaut 10 divisions, il obtient ainsi des informations précises à la minute près et poursuit son plan d’offensive.
Le feu d’artifice débuta le 31 janvier, il devint rapidement meurtrier…
Dans la guerre, il existe cinq principes fondamentaux de victoire :
– Le climat
– Le terrain
– Le commandement
– La doctrine
– Et le plus important l’influence morale.
L’influence morale doit signifier que le chef a le peuple derrière lui et l’erreur du Viêt-Cong lors de l’offensive du Têt fut bien celle-là, à Hué ils exécutèrent 5000 personnes (fonctionnaires, nonnes catholiques) les gens se dirent :
« Ce sont ces personnes qui veulent nous gouverner ! »
et cette brutalité s’est retournée contre eux.
Le Têt est un désastre militaire pour le Viêt-Cong mais le concept d’influence morale de Sun Tzu est à double tranchant et les américains voyant ces cadavres de Viets à la télé s’émurent (le Nord Vietnam perdit 10000 hommes pour 250 américains) et voulurent la paix !
En fait le contexte politique était beaucoup plus important que le contexte militaire et la guerre n’est qu’un moyen pour atteindre une fin et cette fin est toujours politique, pas militaire.
Sun Tzu, l’Art de la Guerre
La bataille de Gettysburg ler Juillet 1863
Sun Tzu dit :
« Aucune nation n’a jamais bénéficié d’une guerre prolongée »
pour Sun Tzu la guerre civile américaine aurait été un scénario cauchemardesque (620 000 hommes tués), en 1863, les belligérants se rendent compte que la guerre ne sera pas de courte durée, et c’est pour cela que Sun Tzu met en garde contre une entrée en guerre :
« Ceux qui sont doués pour la guerre amènent l’ennemi sur le champ de bataille. Ils ne se laissent pas amener par lui ».
Fin juin, le général sudiste Robert E. Lee (1807-1870) après son écrasante victoire de Chancellorsville déplace judicieusement son armée sur le territoire de l’Union, son plan est de détruire autant de postes militaires que possible dans le Maryland et la Pennsylvanie pendant que l’Union défend Washington.
Cette stratégie de Lee est politique, pas militaire, il va tenter de vaincre Lincoln politiquement, en espérant une grande défaite du Nord, il empêchera les gens de soutenir la guerre, c’est donc plus une stratégie du jeu de go que d’échecs.
Mais alors que les forces de Lee se déplacent vers le Nord, une escarmouche éclate entre deux unités de cavalerie et Lee au lieu d’envoyer une unité de reconnaissance y envoie son armée et c’est une erreur colossale.
Il abandonne la stratégie de go en abandonnant un objectif stratégique et fait l’erreur de laisser des incidents opérationnels dicter la stratégie.
Si Robert E. Lee avait lu Sun Tzu, il aurait su qu’il vaut mieux ne pas agir selon ce qu’on pense qui est en train de se passer et aurait fait en sorte de savoir ce qui se passait vraiment.
Sun Tzu dit :
« Ne bougez que quand vous voyez un avantage et qu’il y a quelquechose à en retirer, ne vous battez que si la position est critique ».
– 1er jour de la bataille
Voyant les troupes de Lee approchaient les Nordistes se replient vers la crête de Semminary Ridge (suite de collines qui forment un crochet), c’est une position extrêmement avantageuse, c’est un terrain en faveur d’une défense
Et lorsque le général de l’Union Winfield Scott Hancock (1824-1886) arrive, il dit que c’est une position naturelle qu’il n’a jamais vue. Lee a vu le danger et comme les troupes de l’Union se positionnent il les pense vulnérable et donne un ordre au général Richard S. Ewell (1817-1872) :
« Attaquez quand vous pensez que ce sera possible »
et Etwell n’attaque pas, mais la faute revient à Lee à cause de ses ordres peu clairs et ambigus à ses subalternes.
Maintenant Lee doit affronter une position renforcée, il s’est donc mis dans une position difficile, Sun Tzu dit :
« Quand l’ennemi attaque une position surélevée ne l’affrontez pas. S’il attaque vers le bas, ne vous opposez pas à lui ».
Lee, malgré les conseils du général James Longstreet (1821-1904) qui veut abandonner Semminary Ridge et marcher sur Washington, ce qui obligerait l’armée de l’Union à descendre et à l’attaquer sur le lieu qu’il a choisi n’est pas écouté.
Car Lee est dans une stratégie d’échecs, Sun Tzu aurait dit :
« Évaluez la situation, ajustez vis forces, et trouvez un autre moyen d’attaquer l’ennemi ».
– 2ème jour de la bataille
Le colonel de l’Union Joshua Chamberlain (1828-1914), du 20ème régiment du Maine, ayant subi trois charges de confédérés et privé de munitions ordonne :
« Suivez-moi les gars, baïonnettes en avant »
et ils chargent en descendant la pente, surpris par l’attaque, les Confédérés battent en retraite. Le principe de Sun Tzu est vérifié : il ne faut jamais attaqué une position en hauteur, mais Lee s’entête et ordonne d’attaquer à nouveau. Sun Tzu dit :
« Il y a des armées qui ne devraient pas être combattues, certaines positions qui ne devraient pas être disputées ».
– 3ème jour de la bataille
Malgré les milliers de cadavres, Lee ordonne de nouveau d’attaquer cette position surélevée, il oublie qu’il ne faut jamais persévérer dans l’erreur.
Suivez les conseils de Sun Tzu :
« Utilisez une attaque pour exploiter une victoire, jamais pour récupérer une défaite ».
De nouveau Longstreet comprend la situation, il essaie de convaincre Lee qu’il faut contourner Semminary Ridge et menacer Washington.
Mais Lee s’entêtera comme un joueur invétéré qui veut se refaire et ordonnera au général George Pickett (18251875) de donner la charge (sur 12500 hommes, seuls 5000 hommes reviendront), la bataille de Gettysburg est terminée…
Donc, à Gettysburg Lee n’a pas adapté sa stratégie à la situation sur le terrain et a refusé de battre en retraite même quand la situation est sans espoir. C’est l’un des facteurs qui a coûté la guerre aux Confédérés.
Sun Tzu dit :
« Quand les troupes s’enfuient, sont désobéissantes pendant la bataille, c’est la faute au général ».
Un général doit être intelligent et rusé mais jamais imprudent ni arrogant…
La première ligne de l’Art de la Guerre
« La guerre est une question d’une importance vitale pour l’État. C’est une question ordinaire de survie ou de ruine »
et il rajoute :
« Ceux qui sont en colère peuvent être ramenés à la joie, les morts ne peuvent être ramenés à La vie ».
Sun Tzu , Normandie juin 1944
Trois points de débarquement sont possibles,
– le Pas-de-Calais,
– Cherbourg,
– et les plages de Normandie,
pour réussir ils doivent employer une stratégie de jeu de go plutôt que de jeu d’échecs, il faut convaincre les Allemands que l’opération ne se passera pas en Normandie…
A Omaha Beach les alliés sont dans une position de mort, c’est une tactique basée sur de petites unités qui se battent côte à côte et qui remportent la bataille sur les plages, et cela est une constante dans l’histoire.
– Nouvel obstacle : le bocage normand.
Les Alliés rencontrent un ennemi nouveau et inattendu : le bocage normand (les planificateurs pensent que ce sont des haies de jardin atteignant une hauteur de 1,20 à 1,50 alors qu’elles atteignent 9 mètres et qu’elles empêchent le déploiement d’une armée moderne, réduisant les combats au corps à corps, et ces haies enrayent l’élan.
40 jours se sont écoulés depuis le 6 juin et les alliés ont atteint leur objectif J+5, et pour échapper à cet énorme labyrinthe, la solution se trouve dans Sun Tzu :
« Faites en sorte que votre ennemi se prépare sur sa gauche, il sera vulnérable sur sa droite ».
C’est une guerre de rats car les américains ne peuvent utiliser ni soutien aérien ni artillerie, il faut donc sortir de cette situation :
Caen sera le piège pour attirer les Allemands hors du bocage, les Alliés bombarderont la ville (diversion Goodwood) les Allemands mordront à l’hameçon.
Ne laissant qu’une division et demi dans le bocage, les Alliés lanceront une attaque fulgurante pour les balayer (opération Cobra), Sun Tzu dit qu’il faut se comporter comme un serpent :
« Lorsque vous êtes attaqué de face, l’arrière renforce l’avant, vous êtes attaqués au milieu, les deux côtés peuvent intervenir »
pour Sun Tzu quand l’ennemi vous attaque, vous devez faire preuve de flexibilité dans vos réponses.
Ainsi grâce à l’action combinée de Goodwood et de Cobra, les américains changent l’équation stratégique, ils gagnent grâce à
– la tromperie (ruse),
– la structure de commandement supérieure,
– et à la prescience,
tous ces facteurs motivent une armée entière à se battre tous pour un. Sun Tzu dit :
« L’armée victorieuse comprend les conditions de victoire avant de combattre. L’armée défaite se bat en premier avant de rechercher la victoire ».
La supériorité des Alliés sur les allemands se base sur trois points clés :
1 ) un commandement suprême allié Dwight D. Eisenhower (1890-1969),
2 ) la tromperie et les agents doubles,
3 ) la prescience.
a. Le commandement suprêmev Chez les Alliés
« Ike » a sous son autorité quatre commandants,
1 ) la Navy,
2 ) l’US Air Force,
3 ) l’US Army,
4 ) la British Army (responsabilités bien définies).
v Chez les Allemands
A l’inverse chez Hitler, le système est compliqué car les autorités se confondent (il voulait être le seul à détenir l’information, pour être le seul à prendre la décision finale).
Le maréchal Karl Gerd Von Rundstedt (1875-1953) est le commandement en chef, mais la Kriegsmarine ainsi que la Luftwaffe ne sont pas sous ses ordres et ne coopèrent pas entre elles.
Quant à la Waffen SS, elle prend ses ordres auprès d’Himmler et Von Rundstedt n’a qu’un contrôle indirect sur les unités de panzers.
En effet, quatre unités de chars sont sous son commandement et les six autres sont séparées entre les groupes B & G de l’armée, c’est une pagaille sans nom !
Hitler aurait été l’ennemi idéal pour Sun Tzu, on l’a vu à Dunkerque laissant filé l’armée de métier britannique forte de 330 000 hommes (opération Dynamo), puis ce fut le désastre de Stalingrad (refus de replier la Vème armée du maréchal Friedrich Von Paulus (1890-1957).
Son défaut est d’interférer dans les décisions de ses subalternes et sa plus grosse bourde fut celle dont il a déployé ses divisions de panzers : une en Hollande et une autre dans le golfe de Gascogne !
Et enfin, il place les autres loin des plages…et c’est la raison pour laquelle Sun Tzu dit qu’un général éclairé doit être libre dans la guerre sans interférences de son chef. Sun Tzu dit :
« Il est important pour la victoire que les généraux ne soient pas entravés par leur action ».
b. La tromperie et l’emploi d’agents doubles.L’opération « Fortitude » visera à tromper l’ennemi, en lui faisant croire qu’il y a des mouvements vers Douvres de troupes importants (création d’une fausse armée : maquettes etc..), ainsi Eisenhower montre sa fausse armée aux allemands mais conserve sa force de frappe dans un secret absolu.
Pour les espions Sun Tzu dit :
« Il est essentiel de traquer les agents ennemis qui sont venus vous espionner et les soudoyer pour qu’ils vous servent ».
Dans L’Art de la Guerre, les agents doubles sont les plus importants.
Quand vous les découvrez ne les mettez pas en prison, mais embauchez les (« Bleuite » du capitaine Léger). Le programme britannique visant à « retourner » les espions nazis se nomme « Double Cross », ils commenceront par un entrepreneur naval Alfred Owen qui à son tour « convertira » les autres espions allemands en réussissant même à laisser croire que la Normandie est une diversion.
c. La prescienceSun Tzu dit :
« Un général sage peut atteindre une grandeur supérieure à celle des hommes ordinaires par la prescience (possession d’information préalable ».
Les Alliés acquièrent de la prescience en décryptant les codes allemands, la machine « Enigma » peut brouiller un message 150 millions de millions de millions de façons, c’est un mathématicien polonais Alan Turing (1912-1954) qui trouvera la solution (algorithme et précurseur des ordinateurs modernes), ils appelleront leur système de décodage « Ultra ».
L’Art de la guerre est une bataille d’esprit contre esprit, ce qui signifie que pour vaincre votre ennemi, vous devez être capable de lire ses pensées.
Sun Tzu dit :
« Quand la frappe du faucon brise le corps de sa proie, c’est grâce au minutage, quand un torrent retourne à son rocher c’est grâce à son élan »
Sun Tzu pense également que l’attaque la mieux préparée peut se transformer en désastre si son élan est perdu.