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Moscou accuse Washington suite à la mort de deux médecins militaires russes à Alep où la reconquête par l’armée syrienne avance très vite

Au lendemain du véto de la Russie et de la Chine à l’ONU contre une nouvelle résolution de trêve demandée par l’Occident qui aurait profité aux djihadistes d’Alep-Est, les USA semblent avoir téléguidé le bombardement d’un hôpital mobile à Alep, par mesure de rétorsion. Deux médecins militaires russes ont été tués lundi par un obus sur le service d’accueil de l’hôpital. Un infirmier russe et de nombreux civils syriens venus en consultation ont été blessés.

Un attentat téléguidé par Washington, c’est en tout cas ce qu’impliquent la déclaration de Sergeï Lavrov: «Cette action a été planifiée par ceux qui, sous la tutelle de leurs sponsors étrangers, cherchent à conserver leurs positions à Alep», a déclaré le ministre des Affaires Etrangères russe à l’issue de pourparlers avec le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland.

Et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov de préciser: « Il y a évidemment eu un bombardement, la cible avait été calculée. Cela montre que les combattants qui l’ont effectué possédaient des coordonnées ». Et qui en dehors de la coalition américaine aurait pu transmettre des données aussi précises ? Cela rappelle le procédé qui avait permis à la Turquie d’abattre l’avion russe, grâce à la géolocalisation fourni par l’armée américaine.
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Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konatchenkov, est encore plus direct:  
«Un centre médical mobile pour civils de la Défense russe à Alep a été attaqué alors qu’il recevait des patients. Cela ne fait aucun doute que les  »rebelles d’opposition » ont conduit cette attaque : ils disposaient des coordonnées exactes de l’hôpital au moment où celui-ci a ouvert», «La responsabilité entière du meurtre de nos équipes soignantes, qui traitaient des enfants à Alep, n’est pas seulement portée par les responsables directs, c’est à dire les rebelles. Ceux qui ont ordonné cette frappe, les chefs de ces terroristes, depuis les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, ont le sang de nos médecins sur les mains», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, n’en déplaise aux Américains et à leurs alliés, la reconquête d’Alep avance très vite, Aujourd’hui mardi, 70% d’Alep-Est qui était détenue depuis 5 ans par les islamistes, est tombée, quartier par quartier. Deux nouveaux secteurs sont encore tombés durant la journée. D’où les cris d’orfraie que les USA, la France et le Royaume-uni ont poussé lundi à l’ONU pour faire cesser le feu sous des prétextes humanitaires qui ne tiennent aucun compte du climat de terreur imposé par le régime terroriste islamique d’Alep-Est, ni des innombrables victimes civiles de leurs bombardements aveugles sur Alep-Ouest. Mais qui, par contre, permettrait à ce régime terroriste de reconstituer ses forces, une fois encore. 

D’après la carte on voit très nettement que les rebelles islamiques ne tiennent pratiquement plus que les quartiers aux abords de la citadelle d’Alep, et qu’ils sont complètement coupés de leurs bases arrières en vert, le reste de la ville est sous le contrôle de l’armée syrienne, tandis qu’une petite poche du centre ville est tenue par les Kurdes, qu’ils vont probablement marchander auprès de Bachar-el-Assad, par la suite.
 
Des nouvelles concordantes en langue anglaise, ce matin mardi, issues tant d’Al-Jezira, que de Reuters, de l’AFP, de l’Observatoire Syrien pour les DH basé à Londres, indiquent que les deux tiers de l’ancien territoire des combattants islamistes a été repris par l’armée et ses alliés. Cette nuit deux nouveaux quartiers ont été reconquis au centre d’Alep. Et dans la journée de mardi deux autres secteurs ont encore été reconquis.

Actuellement la bataille de Syrie semble toucher à sa fin, en dépit des troupes djihaddistes internationales soutenues directement ou indirectement par les pays membres de l’Alliance américaine. En novembre, le ministre de la Défense russe, Sergeï Choïgou, a déclaré que les forces russes avaient entamé une « opération majeure » qui ciblerait les provinces du Nord syrien, Idlib et de Homs. Actuellement la province d’Idlib est encore en grande partie contrôlée par l’Armée de la Conquête, une alliance de divers groupuscules islamistes qui combattent avec le Front Al-Nosra, qui se fait appeler désormais Fatah-Al-Cham, tandis que la majeure partie de la province de Homs est contrôlée par le gouvernement syrien, avec quelques enclaves terroristes.

C’est dans ce contexte régional que les forces gouvernementales avancent contre les islamistes à Alep-est, où ils ont repris deux quartiers, et sont en train, aujourd’hui, d’ encore avancer. Trois semaines après leur offensive, l’Armée et les milices alliées (hezbollah et autres chiites) ont pris le quartier de Qadi Askar et d’Al-Char pendant la nuit qu’ils ont encerclé; ils contrôlent environ les deux tiers de l’ancien territoire rebelle dans l’est d’Alep.

« Le gouvernement syrien et ses alliés sont maintenant à environ 800 mètres de la citadelle … Ils contrôlent maintenant environ 60% de ce qui était autrefois l’Est contrôlé par les rebelles », a déclaré Stefanie Dekker d’Al Jazeera de la frontière entre la Turquie et la Syrie.

Des nouvelles que confirment l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme qui a déclaré que les dernières avancées avaient laissé le grand quartier d’al-Char effectivement encerclé par les forces gouvernementales, alors que les forces syriennes continuent de progresser sur Alep-Est, assiégée.

Le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahman, a déclaré que l’armée combattait à l’intérieur de d’Alep-Est et en même temps à partir des districts occidentaux détenus par le gouvernement.: « Le régime ouvre plusieurs fronts en même temps », a-t-il déclaré.

Même son de cloche d’après Reuters du côté des assiégés où Nour al-Din al-Zinki a déclaré d’Alep que les forces gouvernementales progressent sur plusieurs fronts. Le responsable terroriste d’un troisième groupe, Jabha Chamiya, a déclaré qu’Al-Char était effectivement tombé depuis que les forces gouvernementales ont reconquis les zones voisines qui contrôlent l’accès à Al-Char, précisant: « Karm al-Jabal et al-Chaar sont considérés comme étant tombés ».

Toujours selon Reuters, « Les forces du président Bachar el-Assad ont fait des progrès constants depuis le lancement de l’assaut pour reprendre tous les quartiers rebelles détenus à l’est d’Alep, il y a près de trois semaines. Ces défaites sont les plus grandes que les forces rebelles aient eu à subir au cours des cinq ans de cette guerre en Syrie.

Des dizaines de milliers de résidents de l’Est d’Alep ont fui vers d’autres parties de la ville pour échapper aux combats, ce qui a soulevé une préoccupation internationale généralisée. » explique l’agence de presse américaine sans préciser que les autres quartiers de la villes sont ceux sous autorité gouvernementale, ainsi que Pierre Le Corf qui vit à Alep-Ouest en a témoigné. 

« La Russie a opposé son veto à la résolution de lundi en soutenant que le cessez-le-feu permettrait aux rebelles de se regrouper et que le temps était nécessaire pour les pourparlers entre Washington et Moscou », poursuit Reuters,

C’est la sixième fois que la Russie oppose son veto à une résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie depuis 2011 et la cinquième fois que la Chine bloque l’action. Les onze autres membres du conseil ont voté pour. Ceci alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, avait qualifié la trêve temporaire proposée de «démarche provocatrice». »

Comme d’habitude le Conseil de Sécurité a permis à l’ambassadeur britannique, Matthew Rycroft, d’afficher son arrogance: « Le véto chinois est extrêmement étonnant», s’est-il exclamé à l’issue du vote, poursuivant, «La Chine, qui se prononce pour le dialogue, s’est mise du côté de la Russie qui est partie de ce conflit». «Autrement dit, ils ont décidé d’opposer leur véto non pas parce que le document n’a pas été suffisamment débattu, mais à cause de la confiance perverse qu’ils font au despote», a-t-il éructé, en parlant de Bachar el-Assad.
L’ambassadeur chinois, Liu Jieyi, lui a rétorqué, beaucoup plus courtoisement, mais non moins fermement: «Je voudrais demander au représentant de Royaume-Uni de quel droit il déforme les positions des autres pays ?», ajoutant que « le Conseil de sécurité n’est pas l’endroit pour des attaques infondées ». «Je demanderais au représentant britannique de cesser d’empoisonner l’atmosphère au Conseil de sécurité. Ce n’est pas la première fois qu’il se conduit de la sorte, et j’espère que des accusations de ce type ne se reproduiront pas à l’avenir », a-t-il lancé.

« Compte tenu de tous les aspects et de l’évolution actuelle de la situation, le projet de résolution [de l’ONU] dans le contexte de l’initiative russo-américaine est principalement une étape provocatrice qui mine les efforts russo-américains », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse.

Il a également déclaré que Moscou était convaincu qu’il parviendrait à un accord avec Washington lors de pourparlers cette semaine sur le retrait de tous les djihadistes de la partie orientale de la ville, ajoutant que ceux qui refusaient de quitter la ville seraient traités comme des «terroristes». Reuters

D’autre part un journaliste de Reuters situé à l’Ouest d’Alep dans la partie gouvernementale, a déclaré que les rebelles avaient bombardé les districts tenus par le gouvernement lundi, surtout près de la ligne de front, et que des panaches de fumée pouvaient être vus s’élevant d’une zone de la vieille ville.

Après l’avion russe abattu en Turquie grâce à des coordonnées de situation transmises par l’alliance américaine qui a coûté la vie à un pilote russe, puis après le bombardement US contre les troupes syriennes en septembre 2016 qui a fait 62 morts parmi les soldats syriens, voilà à présent le bombardement d’un hôpital par les alliés de la coalition américaine, qui a fait deux morts parmi les soldats russes. Tandis que l’alliance américaine n’a aucun mort à reprocher à l’alliance russe. Mais l’alliance russe est sur le point d’éradiquer le terrorisme islamique de Syrie, ce qui est insupportable aux donneurs de leçon occidentaux.

Références :

emiliedefresne@medias-presse.info

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