Tarez Aziz lors du procès de Saddam Hussein
L’ancien vice premier-ministre d’Irak sous Saddam Hussein est décédé à l’hôpital de Nassiriya à l’âge de 79 ans le . De son vrai nom Tarek Hanna Mikhaïl Issa, il était catholique chaldéen, son origine assyrienne se lit dans son vrai nom. vice-Premier ministre de 1979 à 1983, sous Saddam Hussein, il devient ministre des Affaires Etrangères de 1983 à 1991. A cette date, il redevient vice-Premier ministre.
Malade depuis de nombreuses années, il est mort en prison malgré les tentatives réitérées de sa femme, Violette, et de ses fils pour obtenir sa libération. Il avait été condamné à mort en 2010, mais son décret d’exécution n’avait jamais été signé.
Il est fort peu probable de revoir de sitôt un chrétien assyrien représenter le pouvoir irakien. Tarek Aziz, malgré des propositions étrangères, était resté fidèle à son pays. Malgré son entregent, et ses relations diplomatiques, il n’a pas pu éviter à l’Irak la brutale agression américaine qui avait pris pour prétexte un document entièrement truqué. Jamais les USA ne se sont excusées ou n’ont manifesté l’envie de réparer leurs crimes. Aucun tribunal n’a jugé et condamné les dirigeants américains de l’époque malgré les malheurs innombrables que cette agression a engendré et continuent d’engendrer depuis 2003. Au contraire, Hilary Clinton qui était membre du Sénat qui avait donné mandat au gouvernement Bush, ose briguer sans complexe aujourd’hui la présidence des USA. Ceci après avoir néanmoins reconnue qu’elle s’était « trompée » en étant solidaire de l’attaque de l’Irak.
Le montage entièrement et grossièrement factice d’un prétendu arsenal d’armes nucléaires a donné à Washington et à Londres le prétexte pour faire accepter par leurs opinions publiques respectives, l’invasion du pays, après un embargo international qui a duré plusieurs années. La France c’était alors distinguée en refusant de participer à la mascarade. C’est la dernière fois que la France a pu s’exprimer librement face à la puissance américaine. En 2008, Nicolas Sarkozy réintégrait subrepticement la France dans l’Alliance atlantique (OTAN).
Tarek Aziz s’était rendu aux troupes d’invasion en avril 2003, un mois après la chute de Bagdad. Des troupes d’invasion US lancées à cette époque dans une impitoyable chasse aux dirigeants légitime d’un pays affamé, dans lequel les enfants mourraient sans soins. Sa famille, sans doute grâce aux réseaux qu’il avait tissé dans les chancelleries, avait bénéficié d’un sauf-conduit et avait pu se réfugier à Amman. Ces dernières années, son épouse, très pieuse, qui ne manquait jamais sa messe du dimanche, avait été autorisée à lui rendre visite en prison.
La vie de Tarek Aziz, a sans doute été épargnée grâce aux amitiés qu’il s’était tissé dans les ambassades. Il était l’un des derniers cadres du gouvernement baasiste à être encore en vie. Les autres ayant été sauvagement éliminés pour la plupart, y compris les membres de la famille du président irakien.
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