A chaque Coupe du Monde, une nation fait ses premiers pas dans cette compétition. Depuis celle de 2002 en Corée et au Japon, ont fait successivement leur entrée dans le gotha mondial : la Chine, l’Equateur, le Sénégal et la Slovénie (2002) ; l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la République Tchèque, le Togo, Trinidad & Tobago et l’Ukraine (2006) ; la Slovaquie (2010) et la Bosnie-Herzégovine (2014).
Pour la coupe du Monde 2018, c’est l’Islande, qui avait fait un Euro 2016 remarquable éliminant notamment l’Angleterre en 8e de finale avant de s’incliner contre la France, et le Panama, qui a buté plusieurs fois sur la dernière marche, qui seront les « bizuths » de la compétition. Les seuls, car les barrages restants et la dernière journée de la zone Afrique ne peuvent qualifier que des pays déjà allés en phase finale. Il reste une petite chance qu’un troisième nouveau fasse son entrée, mais la probabilité est faible : il faudrait que le Sénégal perde à domicile contre l’Afrique du Sud (dernier du groupe D) et qu’en même temps il y ait un vainqueur lors du match Burkina Faso-Cap Vert (aucun de ses pays ne s’étant déjà qualifiés).
Commençons par le pays des Vikings, qui aura l’estampille « pays soutenu par Hristo Xiep » (non-attribuée en 2014 et attribuée à la Nouvelle-Zélande en 2010). Avec ses 340.000 habitants, il s’agit tout simplement du plus petit pays ayant jamais participé à une coupe du monde, très loin de son dauphin le Paraguay, qui lors de sa première participation à la Coupe du Monde de 1930 ne totalisait que 860.000 habitants. Ce sont d’ailleurs les deux seuls pays ayant moins d’un million d’habitants qui sont allés en coupe du Monde (notons que si le Cap Vert se qualifie, il serait à la 2e place avec une population de 540.000 habitants). Cette faible population a d’ailleurs été à l’origine d’une blague sur Internet disant que l’Islande n’avait que 23 joueurs de football (le nombre requis en phase finale) dans le pays…
Participant en 1957 à ses premiers éliminatoires (qualificatifs pour la Coupe du Monde de 1958 en Suède) où elle se fait désosser par la France (défaites 8-0 et 5-1) et par la Belgique (défaites 8-3 et 5-2), l’Islande ne reviendra qu’aux éliminatoires de 1974 qui ne se passent guère mieux (6 défaites en 6 matchs dont un 8-1 à domicile contre la Hollande, 2 buts marqués et 29 encaissés…) Petit à petit, elle progresse : première victoire lors des éliminatoires de 1978 contre l’Irlande du Nord (1-0), premiers éliminatoires où elle ne finit pas dernière en 1982 (double victoire 2-0 et 3-1 contre la Turquie)… Lors des éliminatoires de 1994, elle finit 3e d’un groupe de 5, devançant la Hongrie et le Luxembourg, première place non-qualificative (la Grèce et la Russie iront en Amérique). En 2014, elle finit 2e du groupe E derrière la Suisse avec 5 victoires dont 2 à l’extérieur, mais perdra en barrage contre la Croatie 0-0, 0-2. Après sa remarquable qualification à l’Euro 2016, l’équipe d’Islande termine en tête du groupe I avec 7 victoires, 1 nul et 2 défaites, devançant la Croatie, l’Ukraine, la Turquie, la Finlande et le Kossovo.
Vient ensuite le Panama. Panama, c’était l’éternel petit de l’Amérique du Nord et centrale (CONCACAF en langage FIFA). Sa première campagne qualificative remonte aux éliminatoires de la Coupe du Monde 1978 en Argentine où elle termine dernière du groupe 2, remportant un match contre le Costa Rica, tout comme en 1982, sans victoire cette fois. En 1986, 1990 et 1994, élimination au tour préliminaire par le Honduras et par le Costa Rica (2 fois). En 1998, Panama passe le tour préliminaire en explosant le Belize, mais termine 3e sur 4 au tour suivant. En 2002, Panama finit enfin en tête du groupe 2 avant de se faire hacher le tour d’après, dernier du groupe, encaissant 13 de leurs 16 buts en deux matchs à Mexico (7) et à Port of Spain (6). En 2006, une énième reforme de la poule CONCACAF qui envoie 3 qualifiés en Allemagne et un barragiste. Panama pulvérise Sainte-Lucie au deuxième tour et passe enfin les demi-finales en finissant 2e d’un groupe de 4. Mais en phase finale, dernière place. En 2010, élimination d’entrée par le Salvador (qui ira en Afrique du Sud). En 2014, Panama peut y croire, d’autant plus qu’elle fut en 2013 finaliste de la Gold Cup (équivalent de l’Euro en CONCACAF)… Premier tour parfait (1er du groupe avec 4 victoires en 4 matchs contre le Nicaragua et la Dominique). Second tour de même acabit (2e d’un groupe de 4 à égalité avec le Honduras). Troisième tour avec 6 pays, 4 allant au Brésil. A la 4e journée, Panama est dans le wagon des qualifiés avec 1 victoire et 3 nuls. Panama City est dans l’attente… Mais voilà, incapable de battre la faible Jamaïque, le Panama termine 5e…
2018 fut la bonne : qualifiée d’office pour le 4e tour, Panama se qualifie pour la phase finale continentale en terminant 2e sur 4 derrière son voisin et rival Costa Rica. Dans l’éternelle poule de six, avec les mêmes pays (Mexique, Costa Rica, Honduras, Etats-Unis et Trinidad & Tobago), Panama finit 3e au nez et la barbe des Etats-Unis qui n’iront pas en Russie à cause de leur défaite contre le dernier, Trinidad & Tobago, lors de la dernière journée pendant que Panama battait le Costa Rica 2-1. Les Etats-Unis restaient sur 7 qualifications consécutives !
Bonne chance aux « Strákarnir okkar » (nos garçons) Islandais et aux « Canaleros » (ceux du Canal) Panaméens pour leur Coupe du Monde en Russie.
Hristo XIEP
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !