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Miriam Adelson : la grande donatrice israélienne de Trump qui veut museler la critique de l'Etat sioniste

Miriam Adelson, veuve du magnat milliardaire des casinos Sheldon Adelson, a été la méga-donatrice pour la campagne de Donald Trump, et elle l’a soutenu auprès d’importants donateurs juifs, notamment lors d’un événement intitulé « Combattre l’antisémitisme en Amérique » au Hyatt Regency Capitol Hill le 19 septembre 2024 à Washington, Ce soutien financier d’une telle importance n’est bien évidemment pas sans contreparties. Dont la censure de la critique d’Israël.

Les efforts de l’administration Trump pour expulser un étudiant diplômé de l’Université Columbia, Mahmoud Khalil, en représailles au rôle de Khalil dans les manifestations sur le campus contre la guerre d’Israël à Gaza, ont montré jusqu’où la Maison Blanche est prête à aller pour contrôler le discours sur Israël.

La décision sans précédent de l’administration de demander l’expulsion d’un résident permanent américain sans porter aucune accusation criminelle contre celui-ci ne peut être comprise qu’en tenant compte de qui est la plus importante donatrice des trois campagnes présidentielles de Trump, la milliardaire israélo-américaine Miriam Adelson.

Miriam Adelson est directement impliquée dans la campagne de l’administration Trump visant à étouffer les critiques envers Israël sur les campus universitaires. Des documents fiscaux révèlent d’ailleurs qu’elle supervise directement une campagne sur les réseaux sociaux ciblant Khalil et l’Université Columbia.

L’influence de la Maccabee Task Force

En 2015, Miriam Adelson et son mari Sheldon, décédé en 2021, ont financé la Maccabee Task Force (MTF) nouvellement créée à hauteur de 2,28 millions de dollars, selon les déclarations fiscales de la fondation du couple auprès de l’IRS. La MTF prétend « lutter contre la propagation inquiétante de l’antisémitisme sur les campus universitaires », mais en pratique, elle consacre une grande partie de ses efforts à s’attaquer à la campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions contre Israël, qu’elle qualifie de « mouvement antisémite qui franchit la ligne de démarcation entre la critique légitime d’Israël et la diabolisation dangereuse d’Israël et de ses partisans ».

Le soutien des Adelson au groupe a explosé depuis 2015, totalisant près de 70 millions de dollars de fonds provenant de la fondation familiale du couple vers MTF entre 2016 et 2023.

Dans le même temps, le couple a été l’un des plus grands donateurs des campagnes présidentielles de Trump et du Parti républicain, envoyant environ 600 millions de dollars de contributions politiques déclarées pour soutenir les trois campagnes présidentielles de Trump ainsi que d’autres courses républicaines au Congrès et au poste de gouverneur depuis 2015.

Bien que le site web de Maccabee Task Force ne mentionne pas Miriam Adelson, le dernier rapport fiscal du groupe révèle qu’elle est bien plus que sa principale source de financement. La milliardaire israélo-américaine est également la présidente de MTF. Sous sa direction, le groupe, très présent sur les réseaux sociaux, notamment via Facebook où il compte plus de 317 000 abonnés, s’en est pris à Khalil et à l’Université Columbia avec des attaques virulentes et vulgaires.

« FAFO », pouvait-on lire dans un message du 6 mars de MTF, abréviation de « f*** around and find out », une expression qui avertit que les actes ont des conséquences.

Le groupe dirigé et financé par Miriam Adelson est allé encore plus loin que d’attaquer Columbia, il a lancé des attaques contre Mahmoud Khalil lui-même, affirmant qu’il était un « partisan du Hamas », alors qu’aucune preuve n’a été fournie pour étayer cette affirmation, a déclaré que « l’expulsion de Mahmoud Khalil après avoir semé le chaos sur le campus de Columbia est un pas positif dans la bonne direction », et a affirmé (toujours sans fournir de preuves) que « Mahmoud Khalil est venu aux États-Unis pour promouvoir le chaos et la destruction ».

L’administration Trump veut assimiler l’antisionisme à l’antisémitisme

Les publications sur les réseaux sociaux ont également salué la menace de l’administration Trump de suspendre définitivement le financement de Columbia à moins que l’université ne mette en œuvre diverses réformes, notamment l’adoption d’une définition de l’antisémitisme qui assimile l’antisionisme à l’antisémitisme.

En réponse à la suspension, à l’expulsion et à la révocation des diplômes de 22 étudiants par l’université de Columbia pour leur implication dans les manifestations sur le campus, MTF a déclaré : « Ils ont attendu que 400 millions de dollars de subventions leur soient retirés. Ils auraient pu faire preuve de moralité à tout moment, mais ils ont choisi de ne pas le faire. »

Les groupes de défense des libertés civiles ont dénoncé l’arrestation de Khalil, la qualifiant de dangereux précédent ciblant des résidents permanents des États-Unis pour leurs simples propos pourtant protégés par le Premier Amendement.

« Cette arrestation est sans précédent, illégale et anti-américaine », a déclaré Ben Wizner, directeur du programme Discours, vie privée et technologie de l’Union américaine pour les libertés civiles, dans un communiqué publié après l’arrestation. « Le gouvernement fédéral s’arroge le pouvoir d’expulser des personnes ayant des liens étroits avec les États-Unis et de révoquer leur carte verte pour avoir défendu des positions auxquelles il s’oppose. »

Selon Facebook, deux des sept responsables de la page Facebook du MTF, sont basés à des milliers de kilomètres, en Israël.

Nathan Miller, porte-parole de MTF et ancien directeur de la rédaction des discours pour la Mission permanente d’Israël auprès des Nations Unies, n’a pas répondu aux multiples questions de journalistes demandant des détails sur l’implication quotidienne de Mriam Adelson dans la direction quotidienne de MTF, si MTF avait des contacts avec la Maison Blanche ou le Département d’État concernant la tentative d’expulsion de Khalil, si MTF avait des preuves pour étayer son affirmation selon laquelle Khalil est un « partisan du Hamas » et « est venu aux États-Unis pour promouvoir le chaos et la destruction », et pourquoi la page Facebook ciblant les manifestants des campus et des universités américaines est partiellement gérée par des individus résidant en Israël.

Pierre-Alain Depauw

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