L’hebdomadaire Minute a été mis en liquidation par décision du tribunal de commerce.

Minute avait été lancé en 1962, à l’époque du général De Gaulle. Cet hebdomadaire connaissait alors un énorme succès en kiosque. Pendant deux décennies, Minute affichait 250 000 ventes hebdomadaires.

C’est à partir de la fin des années 1980 que les ennuis ont commencé.

Sans attirer la sympathie des Charlie, Minute fut le journal le plus souvent visé par des attentats (en 1963, en 1971, en 1972, en 1974, en 1982, en 1985…), le plus souvent saisi, et le plus condamné de France.

Tout le monde a en mémoire la controverse suscitée par la couverture de Minute consacrée à Taubira, avec en légende : « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ».

Le lobby LGBT avait très peu apprécié les unes de Minute sur la dénaturation du mariage.

Le journaliste Francis Bergeron considère que Minute « meurt d’une montée de la dictature, de ce que Martin Peltier appelle « une révolution douce mais implacable (…) dont le but sera notre mort ». »

Minute meurt de la conspiration du silence, et de cette technique du salami qui fait que l’on bannit les extrêmes, pour complaire à la gauche.

Mais à rogner les extrêmes, on finit par se retrouver soi-même à la position extrême, interdit à son tour de parole. Une certaine droite a pris ce pli, celui de la lâcheté, de la dhimmitude aux idées de gauche.

C’est désormais le destin de LR par exemple, et même de LREM, que d’être rejetés à l’extrême droite, interdits de parole publique, dans certaines villes, dans certaines universités, par ces soi-disant antifas pour qui ils avaient marqué tant d’indulgence.

Au moment de jeter notre pelletée de terre, et quelques roses sur le cercueil de Minute, ayons une pensée pour tous les très grands journalistes qui y ont travaillé, les François Brigneau, Jean Montaldo, Serge de Beketch, Jean Bourdier, ADG, Jacques Tillier (qui faillit être assassiné par Mesrine), Jean-François Devay, Jean Mabire, et aussi pour ses dessinateurs : Pinatel et Jean Mara, d’abord.

La disparition de ce qui fut un très beau titre, un très beau journal, nous rappelle à quel point notre presse est fragile, elle qui n’a, pour seuls défenseurs que ses lecteurs, et pour seuls mécènes ou presque, ses abonnés. Et l’on en revient à la question de départ : qu’aurait-il fallu faire pour empêcher cette disparition ?

Deux ou trois mille abonnés de plus auraient sans doute suffi à sauver le titre… quand plus de 10 638 000 Français (score de Marine Le Pen au second tour des présidentielles) se plaignent en même temps que les médias ne relaient pas les idées patriotes, identitaires, souverainistes dans lesquelles ils se reconnaissent.

C’est l’occasion de rappeler que Médias Presse Info est un média alternatif accessible gratuitement mais qui n’en a pas moins besoin lui-aussi de la générosité financière de ceux qui apprécient sa lecture.

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