Et l’Aquarius vogue en Méditerranée sans but précis et est devenu un problème pour l’Europe.
Mais les ONG responsables du navire, SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières, savaient depuis début août que la politique d’accueil s’était faite plus restrictive. Sous prétexte que « personne ne les empêchera de sauver des vies en mer », elles n’ont pas voulu y croire et ont défié les pays européens en espérant en un changement de cap politique. Mais leur humanitarisme excessif ne fait plus recette : personne ne veut des clandestins qu’ils vont chercher, et non sauver, en mer libyenne. Même la France qui n’en rate pas une pour critiquer la fermeture et fermeté de l’Italie, ne veut absolument pas de ces 141 « migrants » sur son territoire.
L’Italie avait quant à elle été claire depuis le début. Matteo Salvini avait déclaré dès le premier jour que « l‘Aquarius ne verra jamais aucun port italien. Il est de propriété d’un armateur allemand et bat pavillon de Gibraltar ». C’est donc au Royaume-Uni de se soucier des clandestins. Même position du côté maltais. Et avec un peu de retard de l’Espagne.
Aujourd’hui, c’est au tour de la Grande-Bretagne de donner le coup de grâce au bateau : les autorités de Gibraltar ont annoncé qu’elles retireront à partir du 20 août les permissions qui consentent à l’Aquarius de naviguer en battant pavillon anglais. Gibraltar donne comme raison à ce retrait le fait que le bateau s’était enregistré en tant que bateau de recherche et non comme bateau de sauvetage et qu’il lui avait été demandé, en juillet, de « suspendre les opérations » afin de revenir au statut initial. « Étant donné que les administrateurs de l’Aquarius n’ont pas informé ni demandé l’approbation de l’Administration maritime de Gibraltar pour la reprise des opérations de sauvetage, écrivent les autorités de Gibraltar, ils ont reçu un avis avec une date de résiliation pour le 20 août 2018 ». A partir de cette date, l’Aquarius « ne figurera plus dans le registre de Gibraltar » et devra donc battre à nouveau pavillon de son propriétaire qui figure dans la documentation présentée en 2009, c’est-à-dire de l’Allemagne.
Pour l’instant la chancelière allemande, Angela Merkel ne s’aventure pas à commenter cette affaire. Elle s’est limitée à déclarer que « les négociations » pour le refoulement des migrants « avancent bien avec la Grèce ; avec l’Italie nous sommes en train de négocier mais il faut encore du temps ».
Et il en faudra certainement encore beaucoup, Salvini n’étant absolument pas disposé à reprendre les clandestins qui débarquent en Italie et qui ensuite filent vers les autres pays européens plus au nord. Si ces derniers ne veulent pas mettre en place une politique commune avec l’Italie et la Grèce pour empêcher les débarquements en fermant les frontières extérieures, alors qu’ils se gardent les « migrants » qui parviennent chez eux ! Telle est la juste philosophie politique de l’actuel ministre italien de l’Intérieur… Que Merkel et Macron se le tiennent pour dit.
Francesca de Villasmundo
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