Le nouvel accord paraphé par Gérald Darmanin et son homologue britannique Suella Braverman a été possible grâce à l’entente trouvée lors de la réunion de la semaine dernière entre le Premier ministre britannique Rishi Sunak et Emmanuel Macron sur le grave problème de l’immigration illégale. « Il est dans l’intérêt des gouvernements britannique et français de travailler ensemble pour résoudre ce problème complexe » a déclaré après avoir rencontré son homologue français Gérald Darmanin à Paris la ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman.
L’accord a été signé alors que depuis le début de l’année, ils sont déjà 40 000 les migrants qui ont franchi illégalement la Manche, un nouveau record pour le Royaume-Uni, étant donné qu’il n’y en avait que 28 526 en 2021. Plus de la moitié des migrants illégaux de 2022 viennent d’Albanie, Afghanistan et Iran ; dans aucun des trois pays, il n’y a de conflit.
Les ministres de l’Intérieur de Grande Bretagne et de la France ont donc signé hier, à Paris, un accord d’une valeur de 72,2 millions d’euros pour l’année prochaine (par rapport aux 63 millions d’euros payés pour 2022), pour intensifier les efforts qui empêchent les migrants illégaux de traverser la Manche et d’atteindre le Royaume-Uni.
En contrepartie de ces 72,2 millions d’euros que lui verseront par les Britanniques sur la période 2022-2023, la France augmentera de 40 % ses forces de sécurité sur ses plages, d’où partent les migrants à destination du Royaume-Uni. En particulier, un nouveau groupe de travail sera mis en place pour tenter d’inverser « la récente augmentation du nombre de citoyens albanais et de groupes du crime organisé exploitant les routes de migration illégale vers l’Europe occidentale et le Royaume-Uni », lit dans communiqué publié conjointement par les deux ministres. De nombreux criminels recherchés par Interpol pour des délits graves sont entrés en Grande-Bretagne traversant la Manche l’année dernière et avec des bateaux de fortune quittant la côte française : c’est l’alarme publiée par Daily Mail ces derniers jours.
Ce nouvel accord Franco-Anglais prévoit également de créer de nouveaux centres d’accueil pour migrants dans le sud de la France pour dissuader les personnes traversant la Méditerranée de se diriger vers le nord jusqu’à Calais, offrant plutôt des « alternatives sûres ». Comme celle de rester dans l’hexagone aux frais des Français… En effet, les « alternatives sûres » auxquelles Paris et Londres pensent ne sont pas connues pour l’instant.
Il est certain que pour le gouvernement britannique, qui fait face à une dépense d’environ 6,8 millions de livres par jour (7,7 millions d’euros) pour accueillir ces clandestins et gérer les demandes d’asile, l’accord avec la France est très pratique : le gouvernement macronien récolte peut être l’argent… mais garde aussi les migrants ; d’autre part, Londres (comme Copenhague) a depuis longtemps également activé un accord pour l’expulsion des immigrants illégaux vers le Rwanda.
Si le gouvernement du Roi Charles III peut se féliciter d’avoir trouvé une solution pour lutter contre une facette de l’invasion migratoire illégale, il n’en va pas de même pour la République française qui continuera de recevoir les migrants par les frontières passoires du Sud, de les entretenir, de les voir faire souche, mais contrôlera qu’ils ne partent pas outre-Manche pour les Anglais. C’est ce qu’on appelle « être le dindon de la farce » !
Francesca de Villasmundo
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