Les accusations contre Bergoglio n’ont rien à voir avec

l’appartenance à l’Église du Christ, dont Notre-Seigneur est le Chef

Chers amis de Duc in altum, Mgr Viganò intervient lui-même dans le débat déclenché par Fabio Battiston avec son article « Questions en marge des déclarations de Monseigneur Viganò ». Son Excellence m’a envoyé sa contribution qui aide à clarifier le débat.  Entre autres choses, l’archevêque écrit :

« Aucun d’entre nous n’a l’intention d’accuser sa propre mère, mais plutôt de la défendre contre ceux qui, en l’absence du Roi, se déchaînent contre son Épouse, trahissant les engagements sacrés et le serment solennel qu’ils ont prêté. Gardons-nous de tenir l’Église responsable des péchés de ses ministres : elle est Sainte parce qu’elle est le Corps mystique du Christ, et ce qui est corruptible ne lui appartient pas. […] Croire qu’il est possible de créer une Eglise selon nos désirs est une illusion et une tromperie : notre devoir en tant que catholiques est de rester dans la Citadelle et d’être prêts à donner notre vie pour nous opposer par tous les moyens à l’assaut de l’ennemi et à l’action subversive des traîtres qui y pénètrent ».

Spelunca latronum

Le 6 octobre dernier, sur Duc in altum, un commentaire est apparu intitulé Questions en marge des déclarations de Monseigneur Viganò. Le lecteur écrit [Fabio Battiston] : Est-il acceptable que celui qui porte des accusations très graves contre le Pape considère qu’il est absolument logique, je dirais presque normal, de continuer à professer sa foi au sein d’une institution considérée démoniaque ? 

Les accusations contre Bergoglio n’ont rien à voir avec l’appartenance à l’Église du Christ, dont Notre-Seigneur est le Chef. Et je n’ai jamais dit que l’Église était devenue une « institution démoniaque » : c’est plutôt sa contrefaçon qui se superpose à Elle, à cause de la trahison de ses pasteurs. Ce qui devrait scandaliser, et être considéré comme inouï, ce ne sont pas les « accusations très graves contre le Pape », qui me semblent amplement fondées, mais le fait que celui qui exerce son autorité dans l’Église se montre comme un ennemi du Christ et du troupeau qu’Il lui a confié, dans le silence assourdissant de la Hiérarchie, qui est en effet son complice.

L’Église n’est pas une association que l’on peut décider d’abandonner quand on n’est pas d’accord avec ceux qui la dirigent. Le contraire est vrai : celui qui est à la tête de l’Église a le devoir de se conformer, verbo et exemplo, à ce que le Christ lui a commandé d’enseigner et de garder en Son nom, et non en lui cédant un pouvoir absolu pour la détruire et disperser ses fidèles.

Ce ne sont pas les catholiques qui doivent quitter une Église devenue hérétique dans sa hiérarchie, mais les loups déguisés en agneaux et les faux prophètes, qui abusent de l’autorité vicaire de Dieu et usurpent un pouvoir contre la fin pour laquelle elle a été instituée par Notre-Seigneur.

[Est-il acceptable] qu’un Pape avec ses cardinaux fassent preuve d’une indifférence absolue envers ceux qui attaquent ainsi le Vicaire du Christ sur la terre ? […] Mais c’est surtout le silence des hiérarchies, de la plus haute fonction, qui est monstrueux. C’est comme si, dans une famille, les enfants voyaient leur mère quotidiennement accusée soit d’immoralité, soit de malhonnêteté ou d’ignorance. En même temps, cependant, ils regardent avec consternation cette femme non seulement ne pas réagir à de telles infamies, mais aussi montrer une totale indifférence à ce qui est dit contre elle. (citation de l’article de Battiston)

L’indifférence manifestée par Bergoglio et son Sanhédrin à l’égard des dénonciations multiples et argumentées  de l’apostasie rampante – « comment ne pas rappeler à cet égard, l’assourdissant silence papal face aux dubia manifestés par certains cardinaux sur divers points de l’Exhortation apostolique Amoris lætitia ? » – montre qu’ils ne se préoccupent pas de défendre l’honneur de l’Épouse du Christ, mais au contraire confirment leur volonté délibérée de la déshonorer, de l’exposer à l’humiliation, de la présenter comme une servante après lui avoir refusé les honneurs royaux qui lui sont dus. C’est cela précisément que j’ai affirmé dans l’interview de Michael J. Matt à la Catholic Identity Conference : « Quel fils regarderait impassiblement l’humiliation de sa mère, laissant ses serviteurs l’exposer à l’infamie et à la vitupération, la dépouiller de la triple couronne et des vêtements royaux, voler ses bijoux et vendre ses biens, la forcer à vivre avec des voleurs et des prostituées, lui enlever même son titre royal et l’abandonner dans le trivium ? »

Aucun d’entre nous n’a l’intention d’« accuser sa propre mère », mais plutôt de la défendre contre ceux qui, en l’absence du Roi, se déchaînent contre son Épouse, trahissant les engagements sacrés et le serment solennel qu’ils ont prêtés. Gardons-nous de tenir l’Église responsable des péchés de ses ministres : elle est Sainte parce qu’elle est le Corps mystique du Christ, et ce qui y est corruptible ne lui appartient pas. Mais tout comme la Très Sainte Vierge a participé à la Passion de son divin Fils au pied de la Croix, de même l’Église – dans ses membres individuels à travers les siècles et dans tout son corps à la fin des temps – doit vivre la Passio Ecclesiæ en suivant sa Tête sur le chemin du Calvaire.

Quand Notre-Seigneur chassa les marchands du temple et renversa les bancs des changeurs, Il dit : « N’est-il pas écrit : Ma maison sera-t-elle appelée une maison de prière pour tous les peuples ? Vous, en revanche, en avez fait une caverne de voleurs ! » (Mc 11,16) L’Époux divin voulait-il insulter l’Épouse en la traitant de « caverne de voleurs ? », ou plutôt dénoncer et mettre fin à l’humiliation à laquelle elle était exposée à cause des marchands ?

Nous sommes les enfants de l’Église, en raison du Saint Baptême et de la profession de la Foi dans son intégrité : nous avons le droit et le devoir de rester et de combattre, parce qu’elle est la seule Arche du salut. Inversement, ceux qui doivent en être expulsés – et qui déjà ne font pas partie du Corps mystique – sont ceux qui la blessent quotidiennement en enseignant des doctrines hérétiques et en faisant scandale avec leur conduite de vie immorale et perverse.

Croire qu’il est possible de créer une Eglise selon nos désirs est une illusion et une tromperie : notre devoir en tant que catholiques est de rester dans la Citadelle et d’être prêts à donner notre vie pour nous opposer par tous les moyens à l’assaut de l’ennemi et à l’action subversive des traîtres qui y ont pénétré. Quand le Roi reviendra, nous serons jugés sur la base de notre fidélité et sur le combat que, en tant que soldats du Christ, nous avons mené pour défendre l’Église contre ses ennemis. Taire leur présence et leur action néfaste ferait de nous leurs complices.

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque

9 octobre 2022, Dominica XVIII Post Pentecosten

©Traduction de F. de Villasmundo pour MPI relue et corrigée par Mgr Viganò

Source : Aldomariavalli.it

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