Il s’agit de la vie héroïque de Rose Hu, qui a passé les 26 meilleures années de sa jeunesse dans des camps de rééducation en Chine à subir des séances terribles de lavage de cerveau, des tortures et d’autres persécutions sans nombre, parce qu’elle refusait de renoncer à sa foi catholique. (Ci-contre Rose Hu en pélerinage à Akita au Japon en 2007)
Elle s’est convertie adolescente et a reçu le baptême à l’âge de 17 ans. Elle vivait à Shangaï dans une famille aisée. Etudiante en médecine, elle était devenue présidente de la Légion de Marie qui fit des centaines et des milliers de conversions en Chine. Lorsque le régime maoïste a pris le pouvoir, les catholiques, ce qui est peu connu, étaient les cibles préférées. Rose Hu avait deux défauts impardonnables, sa famille quoique très honnête était riche, et surtout Rose refusait de renier sa foi catholique, contrairement à nombre de ses camarades. Le système communiste était particulièrement tenace et l’a persécutée tout au long de ces 26 ans de camps de rééducation, sans relâche, parce qu’il voulait la briser, comme il avait réussi à briser tant d’autres catholiques en jouant sur la peur, les mauvais traitements, le chantage aux sentiments et surtout la persécution inlassable.
Rose Hu rapporte, émerveillée, « le mystère des nombres » ci-dessous, presqu’à la fin de son livre intitulé dans la version française: Avec le Christ dans les prisons de Chine.
1 x 1 = 1
11 X 11 = 121
111 X 111 = 12321
1111 X 1111 = 1234321
11111 X 11111 = 123454321
111111 X 111111 = 12345654321
1111111 X 1111111 = 1234567654321
Amusant, non ? Comment pourrait-on voir dans la Création le fruit du hasard comme voulait le faire avouer ses tortionnaires à Rose ? Tout dans la Création est ordonné, calculé, imbriqué, de « l’infiniment petit à l’infiniment grand », pour reprendre les termes de Pascal.
Rose Hu s’efface bien souvent dans ce livre pour raconter le martyre de nombreux prêtres et fidèles qui ont résisté au rouleau compresseur maoïste avec détermination au fil des années. Parmi ces nombreux martyrs, tous plus remarquables les uns que les autres, le cas du père Zhang est tout à fait emblématique. L’auteur compare sa foi à celle de Saint-Pierre marchant sur les eaux sans crainte, les yeux rivés sur le Christ. Ce saint prêtre, après avoir traversé des mauvais traitements d’une cruauté inouïe durant les années les plus terribles du communisme, était malade du cœur et s’est retrouvé à l’hôpital agonisant. C’est ainsi qu’il raconte lui-même ce qui s’est passé dans cet hôpital à Rose Hu, selon l’auteur:
« Il y a une semaine, le cardiologue de cet hôpital a invité des experts d’autres hôpitaux à m’observer à plusieurs reprises. Leurs conclusions étaient unanimes, ils baissaient les bras. Quand ils ont interrompu mon traitement, j’ai placé une relique du père François-Xavier Chu sous mon oreiller et je l’ai prié: « Si Dieu veut que je travaille à sa gloire, s’il vous plait, faites un miracle. » Le lendemain quand le médecin m’a rendu visite, il a pu constater à sa grande surprise que mes pulsations étaient devenues régulières. Les médec ins m’ont alors examiné avec le même matériel médical qu’auparavant, mais ils n’ont plus décelé de problème au niveau du coeur. » Les médecins ont cru s’être trompés mais après moult vérifications et revérifications, « dire que les médecins étaient surpris est un euphémisme, » poursuit-il. Les médecins ont avoué que la médecine était incapable d’expliquer cette guérison soudaine. Les infirmières venaient à son chevet s’extasiant: « Père nous savons bien que votre Dieu vous a sauvé ». Certaines d’entres elles se convertirent.
Rose Hu est retournée le visiter en 1989, avant de s’envoler pour les USA où elle a émigré après avoir été relâchée des laogaïs lorsque le régime s’est assoupli. Et voici ce que ce prêtre mort en odeur de sainteté lui a prophétisé lors de ce dernier adieu:
« Il y a beaucoup de croix qui vous attendent [encore]. Soyez prête à subir l’assaut de vos proches eux-mêmes, de fidèles, de prêtres, d’évêques. Un jour vous serez peut-être excommuniée et ceux qui auront perdu la foi seront considérés comme des bons. Gardez votre foi en toute circonstances, je vous attendrai au Ciel. »
« Au moment où il a prononcé ces paroles, raconte Rose Hu, elles m’ont troublé en profondeur et je ne les ai comprises que bien plus tard. »
En effet, Rose Hu, à son retour de camps, ne reconnaissant pas la messe de sa jeunesse qui lui avait tellement manqué en prison, rejoindra aux Etats-Unis la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre pour perpétuer la Tradition après la révolution du concile Vatican II (1965) qui a crucifié l’Eglise; à cette époque et depuis 10 ans, Rose était dans un laogaï (goulag à la chinoise), coupée de tout. Elle y restera jusqu’en 1982.
Parmi les croix que Rose Hu a du accepter alors qu’enfin, elle avait quitté les laogaïs, il y a le cancer qui s’était généralisé, faute de soins, à tout son corps en 2002. Elle s’est soumise à la volonté de Dieu:
« J’étais prête à partir sans regret, explique-t-elle. Mais cette fois Mgr Lefebvre me donna un signe qui m’encouragea à conserver la foi traditionnelle: il m’a obtenu un grand miracle. Et quelle bénédiction! J’ai prié Monseigneur et j’ai embrassé les reliques de ses cheveux. Mon cancer s’est enrayé en seulement 10 jours. Mon médecin m’a dit, même en prenant des médicaments, personne ne peut guérir aussi rapidement. C’est sans aucun doute un miracle. »
Cette année-là, Rose Hu est devenue membre du tiers-ordre de la Fraternité Saint-Pie X.
Rose Hu a écrit ce livre alors qu’elle était très malade pour accomplir la volonté du père Zhang qui le lui avait demandé, afin de témoigner de son calvaire et de celui de tous les catholiques qui en Chine ont souffert au XXème siècle, sous le joug des communistes, pour témoigner de leur foi, souvent, jusqu’au martyre. Ce livre a été écrit en chinois, traduit en anglais sous le contrôle de l’auteur. Et ensuite il a été traduit en français.
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Avec le Christ dans les prisons de Chine |
17,00 EUR
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Rose Hu A voir les choses très humainement, il y a des gens qui n’ont pas de chance dans la vie. Ils naissent au mauvais endroit, au mauvais moment, et il semble que les éléments se liguent pour les faire souffrir. A voir les choses très humainement, Rose Hu fait partie de ces gens-là : elle avait une vingtaine d’années quand la Chine est devenue marxiste, sous la férule brutale et cruelle de Mao-Tsé-Toung. Et Rose Hu était catholique – fraîchement baptisée -, d’une famille aisée, donc suspecte au yeux du parti communiste. On devine la suite : persécution, procès, condamnation, prison, camps de travaux forcés, accès impossible aux sacrements de l’Eglise. Ce sont vingt-six années qu’elle a passées en détention, dans des conditions parfois inimaginables. On hésite tellement à évoquer les pires, qu’il est préférable de les laisser racontées sous la plume de l’auteur et victime. Mais voici le prodige de la grâce : alors que tant de chrétiens faiblissent et se compromettent avec le nouveau pouvoir, d’autres, dont Rose Hu, munis de la force d’en haut, sont fidèles, acceptent cette croix d’un poids inouï, la portent le front haut, l’âme recueillie, la joie dans le cœur, et s’efforcent de monter le chemin du calvaire, donc de s’élever au lieu de descendre, profitant du malheur pour saisir l’occasion divine d’une ascension intérieure. Ce témoignage bouleversant ne laisse pas le lecteur indemne. 272 pages – 14 x 21 cm |
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