Si l’arrivée en retraite au sein d’une école suisse de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X de l’évêque de Coire Mgr Huonder semble compromise d’après certaines rumeurs parues sur le web mais non encore confirmées par les deux parties, l’entretien que ce prélat conciliaire a accordé, le 10 avril dernier, au Die Tagespost en révèle un peu plus sur les raisons de ce rapprochement, qui consiste, en résumé, à faciliter au nom de « l’unité » l’intégration au sein de l’Église conciliaire de la congrégation fondée par l’évêque traditionnel, Mgr Lefebvre.

« Travailler avec la Fraternité pour cheminer vers l’unité » en l’aidant à considérer “les documents du Concile Vatican II (…) davantage comme un développement de la période précédente” déclare Mgr Huonder dans cette entrevue dont voici la traduction de quelques extraits significatifs :

« Monseigneur, vous prendrez votre retraite dans une institution de la Fraternité St Pie X. Avez-vous dû obtenir l’autorisation du Saint-Père pour vous installer dans une école de la Fraternité?

Non, car cela était formulé à la FSSPX dans une lettre de l’ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller. Et le préfet parle avec autorité et avec l’approbation du pape. Mais j’en ai informé le Saint-Père.

Vous devenez le lien entre la Fraternité et Rome. Comment en êtes-vous arrivé à avoir ce rôle?

J’ai été impliqué dans le processus de dialogue entre Rome et la Fraternité depuis longtemps. Comme le siège de la FSSPX se trouve à Menzingen, en Suisse, c’est la raison pour laquelle on a pensé qu’un évêque suisse devait être impliqué. C’est pourquoi la Commission Ecclesia Dei, chargée du dialogue avec la Fraternité, m’a fait cette demande. Ainsi, nous sommes entrés en contact constant avec des représentants de la fraternité ici en Suisse. Les résultats ont été transmis à Rome.
Je vais continuer à effectuer cette tâche maintenant. Tout d’abord, ma ligne de conduite concerne avant tout l’unité de l’Église. Le clivage dans l’église doit être surmonté. Il ne faut oublier que la Fraternité St Pie X a de nombreux fidèles.

Votre mission est informelle. Vous n’avez pas de pouvoirs concrets pour négocier, vous essayez donc d’être un pont par votre présence parmi eux.

Oui, mon rôle est principalement informel. Mais il y a eu des effets. Ainsi par exemple, à l’occasion de l’Année de la Miséricorde, lorsque les prêtres de la Fraternité ont été autorisés à absoudre par le pape : j’ai participé à cela. J’ai proposé cette chose au pape François, mais je voulais aussi pratiquer la miséricorde envers ces prêtres en leur procurant cette juridiction (ndlr : pour les confessions).
Un an plus tard, je l’ai rencontré à nouveau et il m’a dit qu’il acceptait ma proposition. Cela a renforcé ma détermination à travailler avec la Fraternité pour cheminer vers l’unité.

Ce cheminement dure maintenant depuis des années, sans accord définitif. Cela semblait aboutir avec de l’ancien supérieur général Mgr Fellay. Sous le nouveau supérieur, M l’abbé Pagliarini, on a l’impression qu’il y a de nouveau une période glaciaire, puisqu’il ne s’agit plus de questions pratiques d’incorporation à l’Église, mais de questions doctrinales.

Cela peut aussi fonctionner à l’extérieur de cette façon. Il y avait également des préoccupations doctrinales avec la Fraternité à l’époque de Mgr Fellay. Ces questions peuvent devenir un peu plus claires maintenant.
Je ne sais pas si nous sommes dans un nouvel âge de glace. Mais plus nous travaillons dessus, meilleure sera la solution.

Comment? Qu’est-ce que la Fraternité devrait faire maintenant, ainsi que Rome, pour arriver à un accord ?

Avant tout, il faudrait reconnaître la mission des deux parties, même s’il n’a pas encore d’acceptation théologique. La Fraternité devrait souligner plus positivement que le Siège Apostolique est sérieux. Le Saint Siège, à son tour, devrait honorer les efforts de la Fraternité et prendre ses préoccupations plus au sérieux.
Dans la Fraternité, on ne devrait pas avoir l’impression qu’elle serait simplement prise en charge pour pouvoir la circonscrire ultérieurement. Alors il serait plus facile de résoudre les problèmes théologiques qui existent parfois.

La Fraternité doit-elle accepter le Concile dans son intégralité? Ou peut-il y avoir des formes de reconnaissance graduée, étant donné que les documents du Concile n’ont pas tous la même valeur ?

C’est certain, on devrait s’appuyer sur ce principe. Tous les documents du concile n’ont pas le même statut. Avant tout, les documents du Concile Vatican II doivent être considérés davantage comme un développement de la période précédente.
De la part de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il faudrait à nouveau s’appuyer sur le magistère préconciliaire pour aider les prêtres à reconnaître le concile. Il s’agit de mieux montrer la continuité de l’enseignement. »

Francesca de Villasmundo

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