Nous sommes tous rattrapés par les mots et les abus de langage. Or les mots ont un sens et celui qui maîtrise les mots et en dénature leur sens manipule le monde et assujettit les esprits…

Dans un précédent article au sujet de l’arrivée dans une école de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X en Suisse de Mgr Huonder, évêque de Coire, comme tous les médias, nous avons qualifié hâtivement cet évêque conciliaire comme un « conservateur ». Réflexion faite, le terme de « progressiste » aurait été plus approprié. Car que « conserve » Mgr Huonder ?

(Le ‘conservateur’ Mgr Huonder lors des JMJ alémaniques le 8 juillet 2017 à la basiliques Notre-Dame de Zurich)

La photographie illustrant l’article montre ce prélat distribuant la communion dans la main, il y a à peine 18 mois, au cours de ces journées mondiales de la jeunesse, ces vastes rassemblements où règnent en maître les poncifs à la mode. Cette image à elle seule permet de clarifier le propos : Mgr Huonder est ce que Mgr Lefebvre, le fondateur de la F.S.S.P.X., appelait un évêque libéral, moderniste et progressiste, ayant assimilé la révolution de Vatican II et les nouveautés liturgiques qui en sont issues.

Preuve supplémentaire : Mgr Huonder fut, jusqu’en 2011, et en tant qu’évêque de Coire,  le président de la très œcuménique Communauté de travail des Églises chrétiennes en Suisse (CTEC), ayant comme vice-président « la pasteure » Adèle Kelham… Un engagement qui en dit long sur le « conservatisme » de Mgr Hounder !

(Le ‘conservateur’ Mgr Huonder avec « la pasteure » Adèle Kelham, en 2011)

L’Église conciliaire maintenant son cap progressiste, son dessein de tabula rasa, et cela est d’autant plus flagrant avec le pape Bergoglio, et la sagesse venant avec l’âge dit l’adage, Mgr Huonder fait partie de ces prélats post-concile qui voudraient bien, à l’instar d’un Benoît XVI, pourtant théologien influent de Vatican II, faire une halte sur ce chemin moderniste pavé d’innovations entraînant toujours plus une métamorphose radicale du monde catholique et contre-nature de la société. La révolution va trop vite, la révolution va trop loin…

(Le ‘conservateur’ Mgr Huonder avec des filles acolytes en 2015)

Mgr Huonder est conservateur comme le fut l’empereur Napoléon, fruit du Bonaparte le révolutionnaire… Ce que les « conservateurs » libéraux conservent, c’est leur révolution parée cependant du décorum d’antan.

(Le ‘conservateur’ Mgr Huonder avec des prêtres de la F.S.S.P, à Wigrazbad, en 2011)

Mgr Huonder est un « conservateur » parce que tel aussi l’appellent les purs progressistes en mouvement perpétuel, les gauchistes en avant vers un progrès inatteignable, brouillant les références en assujettissant le sens des mots à leur idéologie, imposant par leurs éléments de langage perverti, repris en cœur par la caste médiatique, leur « progrès » aux mots et aux hommes et obligeant ainsi chacun à se conformer à leur vision du monde : hier était « conservateur » celui qui n’acceptait pas le divorce ou la communion dans la main, aujourd’hui est « conservateur » celui qui accepte le divorce mais pas le « mariage pour tous », la communion dans la main mais pas aux divorcées remariés civilement !

Et la révolution avance pas à pas… par paliers...

Francesca de Villasmundo

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