Rome est en ébullition à cause d’Amoris Laetitia, des dubia des cardinaux romains, de son interprétation… Qu’y a -t-il pourtant à interpréter dans une Exhortation apostate bien plus qu’apostolique ?

François se mure dans son silence et répond aux cardinaux frondeurs par médias interposés ou ecclésiastiques gagnés à sa mauvaise cause. La dernière manœuvre vaticane de promotion de la pastorale bergoglienne en faveur des divorcés adultères se trouve dans les colonnes de Vatican Insider, quotidien indépendant tout dévoué au pape François, qui interroge l’archevêque Angelo Becciu, proche collaborateur du pontife argentin. Mgr Becciu est substitut pour les Affaires générales de la secrétairerie d’État du Saint-Siège, depuis le 10 mai 2011. Il est ainsi « numéro deux » du premier et plus important dicastère de la Curie romaine.

Au cours de l’entretien Mgr Becciu revient sur Amoris Laetitia, son interprétation et clame « son obéissance totale au Saint-Père ».

«Question :  80 ans, c’est une étape. Quel bilan pouvez-vous faire de cette première partie du pontificat ?

Mgr Becciu : Faire un bilan, c’est difficile, mais les résultats sont sous les yeux de tous. Un pape avec une grande popularité, son style plaît, ses paroles touchent les cœurs, sa figure entraîne. Sur le plan ecclésial il a lancé la réforme de la Curie romaine, mais surtout il a redonné un dynamisme missionnaire à l’Église en la poussant à ne pas se renfermer sur elle-même mais à s’ouvrir aux périphéries tant physiques qu’existentielles. Il a basé tout son message sur la centralité de l’Évangile. Sur le plan œcuménique, il y a eu un réveil des initiatives et des rencontres avec les représentants des différentes confessions chrétiennes. Une en particulier, la rencontre avec le Patriarche Cyrille de Moscou, événement tant attendu et désiré par les prédécesseurs de François.

Et sur la scène internationale ?

On est frappé par le nombre de demandes d’audience provenant de chefs d’État et d’hommes de gouvernement de par le monde. Mais encore plus par la quantité de demandes de médiation faites au pape par des parties en conflit : États-Unis/Cuba, Venezuela, Colombie, République Centrafricaine, etc. Quelqu’un l’a défini comme un chef de niveau mondial, un autre va plus loin : l’unique chef resté au monde ! Je pense que ce sont des affirmations bien fondées.

Qu’est-ce qui préoccupe le plus le pape en ce moment ?

Certainement les différentes situations de guerres qui existent en diverses parties du monde ; il souffre énormément de voir les massacres d’innocents. Les différenciations sociales existant à l’intérieur des société occidentales et entre le Nord et le Sud du monde comme aussi la déchristianisation progressive et la décadence morale de l’Occident.

Que sera l’année 2017 pour François ?

Du point de vue des engagements extraordinaires cela devrait être une année normale, mais il peut toujours y avoir des surprises ! Le pape attend à Rome les évêques qui devront venir en visite ad limina, spécialement celles qui n’ont pas été faites durant l’année du jubilé. Quant aux voyages, outre les visites à Gênes et Milan, il y aura en mai le pèlerinage à Fatima, tandis que sont à l’étude des voyages en Asie et en Afrique.

Il y en a qui continuent à polémiquer sur l’interprétation d’Amoris Laetitia. Comment le pape vit tout cela ?

Le pape est un homme très serein, la bonne humeur ne lui manque jamais, mais il est clair que chaque source de division est pour lui une préoccupation et une douleur. Je ne veux pas rentrer dans le vif des polémiques mais je souhaite seulement rappeler les principes qui m’ont toujours été enseignés par la saine tradition de l’Église : comme humble collaborateur du pape, je sens le devoir de lui dire loyalement ma pensée quand une décision est entrain d’être élaborée. Une fois qu’elle a été prise, j’obéis totalement au Saint-Père. L’unité de l’Église, pour laquelle Jésus a donné son sang et sa vie, vient avant mes idées personnelles, aussi belles soient-elles. Celles vécues dans la désobéissance ont ruiné l’Église. »

Cette dernière réponse est une magnifique morceau d’hypocrisie, de subversion et de manipulation des esprits ! Mgr Becciu est en tain d’expliquer, la main sur le cœur, que le pape souffre des divisions et que selon les principes de la saine tradition de l’Église il faut être obéissant au pape à propos d’Amoris Laetitia…  In cauda venenum.   Il prêche l’obéissance évangélique envers une exhortation qui elle-même désobéit à la saine tradition de l’Église ! De qui se moque-t-il ?

L’obéissance au pape est subordonné à la Foi. Saint Thomas d’Aquin lorsqu’il traite de la question de l’obéissance, « enseigne que l’obéissance aux supérieurs légitimes n’est pas sans réserve. Il précise que si un évêque donne un ordre contraire à la loi de Dieu, quiconque lui obéit, pèche comme l’évêque lui-même. Sachons que l’obéissance mal comprise peut nous conduire à pécher et à compromettre notre salut. » 1

Si donc le pape dans ces décisions va contre l’enseignement constant de l’Église, et c’est proprement le cas avec son exhortation apostate qui autorise la communion pour les « divorcés-remariés » qui sont en état objectif de péché mortel, aucun fidèle, et encore moins un pasteur, ne doit le suivre. Bien au contraire : l’obéissance doit aller à la doctrine immuable, lamentablement comparée par Mgr Becciu « à des idées personnelles », et non à la nouveauté a-catholique ! S’il y a contradiction avec la Tradition, c’est la Tradition qu’il faut donc suivre et non le pape qui prêche un autre évangile que celui de Jésus-Christ ! Saint Paul lui-même nous a prévenus dans sa lettre aux Galates :

« Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème. »

Quant aux divisions qui résultent à cause d’Amoris Laetitia, c’est celui qui a introduit la nouveauté au mépris de la doctrine traditionnelle qui en est responsable. En l’occurrence, c’est le pape François. Il est passablement pervers de la part d’Angelo Becciu de faire croire aux fidèles que ce sont les tenants de l’enseignement constant de l’Église concernant le sacrement de mariage qui sont les fauteurs de troubles et de divisions.

Mgr Becciu n’est en somme qu’un autre de ces magnifiques spécimens ecclésiastiques qui prolifèrent dans les eaux troubles de cette Rome moderniste qui depuis le funeste concile Vatican II impose des nouveautés doctrinales contraires à la Tradition au nom de l’obéissance. Cela fait 50 ans maintenant que la caste des modernistes, qui jusqu’à Pie XII a vécu dans la désobéissance constante au magistère catholique, sont devenus les paladins véhéments de l’obéissance aveugle aux terribles nouveautés doctrinales issues de l’esprit conciliaire ! D’un seul coup la détestable obéissance est devenue la suprême vertu de ces révolutionnaires en soutane…

Le plus cocasse est que ces mêmes ecclésiastiques modernistes qui prônent l’obéissance à toutes les nouveautés de François admirent avec ce dernier le moine désobéissant par excellence, Martin Luther !

On voit bien par là combien l’Église conciliaire et ses adeptes vivent dans la contradiction permanente !

Francesca de Villasmundo

1 : DICI, http://archives.fsspx.org/fr/rapports-entre-linfaillibilit-et-lobissance-automaticaly-imported

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