Le Canard enchaîné se fera-t-il traiter de journal antisémite par Meyer Habib et ses amis ? Subira-t-il bientôt les mêmes ennuis que l’hebdomadaire Rivarol ? Ces questions se posent après le portrait de Meyer Habib publié par l’hebdomadaire satirique de gauche mercredi dernier.
Le Canard enchaîné rappelle qu’en 2015, Emmanuel Macron, alors ministre des Finances, s’était rendu en Israël mais n’avait pas été reçu par Netanyahou parce qu’il ne s’était pas fait accompagner par Meyer Habib !
Lorsque Macron, devenu président de la république, retourne en janvier 2020 en Israël, il n’oublie pas de prendre Meyer Habib dans ses bagages. Mais lorsqu’ils arrivent dans les bureaux du président israélien Reuven Rivlin, Meyer Habib s’assied sur le canapé – et sur le protocole – avant Macron. Meyer Habib ose tout, écrit Le Canard enchaîné.
« Insulter des collègues députées et les traiter de petites connes tout en s’offusquant ultérieurement d’être traité de connard, s’afficher avec une kippa dans les couloirs de l’Assemblée, remercier le Tout-Puissant devant le mur des Lamentations pour sa réélection alors qu’il est élu d’une République laïque, s’afficher en fervent soutien de la colonisation en Cisjordanie, assumer d’être le véritable porte-parole de Netanyahou alors qu’il est député Français. Il est où le problème ? Ben nulle part, on dirait ! »
Deux ans de prison avec sursis pour violences volontaires
Le Canard enchaîné rappelle aussi un fait que l’on omet généralement dans la presse du système.
« En mai 1988, des militants du Betar, un mouvement de jeunesse juif radical et musclé, orienté (très) à droite, décide de s’en prendre aux fafs de l’Action française, à Paris. Dans le vocabulaire du Betar, on appelle ça une action. Bilan de ladite action : des femmes, des enfants frappés à coups de barres de fer, un septuagénaire qui passe plusieurs semaines dans le coma, et huit personnes indemnisées par le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme. Pour le jeune Habib (27 ans, tout de même), deux ans de prison avec sursis pour violences volontaires et mise à l’épreuve pendant trois ans. »
Une peine plus clémente que si l’agression sauvage s’était faite dans le sens inverse, confirme Le Canard.
L’hebdomadaire satirique ajoute encore :
« Meyer Habib a toujours mêlé intimement affaires et politique, et c’est bien là le problème. Lancé en politique par l’ancien président du Betar en France, Jacques Kupfer, il s’associe à lui pour lancer une entreprise de bijouterie en Suisse. C’était plus pratique pour ne pas payer d’impôts, rigole un homme d’affaires qui le connaît bien. »
Allons, allons, comment est-il possible de publier un portrait aussi peu flatteur d’un tel député que tout Israël nous envie ?
Pierre-Alain Depauw
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