Depuis le 9 janvier 2021, le premier ministre du Québec, M. François Legault a ordonné le prolongement du confinement en vigueur depuis le 17 décembre dernier et la mise en place d’un couvre-feu du 9 janvier au 8 février 2021 de 20 heures à 5 heures du matin. Les lieux de cultes devront fermer à l’exception des funérailles qui seront limitées à 10 personnes.
Face à ce nouvel acte inique de dictature sanitaire, le District du Canada de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a déclaré que c’est « une atteinte aux droits des fidèles catholiques de participer librement à la messe. Le pouvoir civil n’a pas le droit de priver les catholiques de leurs églises. La liberté de culte des catholiques est un droit fondamental. A une époque où l’on nous parle tellement des droits de l’homme, voilà un droit de l’homme fondamental : celui de pratiquer publiquement, socialement, la vraie religion. Et ce droit est inaliénable, personne ne peut nous l’arracher. » […] Et de conclure courageusement « qu’en aucun cas les catholiques fidèles ne sauraient être tenus à un véritable acte d’obéissance à l’égard de ces lois injustes qui restent en réalité un abus de pouvoir. »
Pour démontrer leur détermination 150 fidèles ont manifesté devant le Parlement du Québec et récité le chapelet sous la conduite de M. l’abbé Raphaël d’Abbadie d’Arrast, directeur de l’école de La Sainte Famille de LEVIS.
Dans une adresse courageuse à ces « Messieurs du Gouvernement », qui rappelle celle du Père Joseph le 22 novembre 2020 Place Saint-Augustin à Paris, l’abbé a lancé un puissant « rendez-nous la messe ! Laissez-nous prier pour vous, pour le plus grand bien du Québec ! ». Il a conclu en implorant le secours de Notre Dame et en lançant un vibrant « Vive le Christ-Roi ! ».
MPI vous propose, ci-après, la très belle intervention de M. l’abbé d’Abbadie d’Arrast :
« Rendez-nous la messe !
Nous tenons à remercier la Milice de Marie d’avoir organisé cette manifestation religieuse. La Milice de Marie est un groupe d’apostolat parfaitement catholique, qui n’a absolument rien à voir avec la secte de l’Armée de Marie, de triste renommée.
Nous voici donc réunis pour prier. Nous ne sommes pas venus contester des mesures sanitaires qui ne relèvent pas de notre compétence. Non, nous sommes ici pour un sujet autrement plus important, un sujet fondamental qui nous tient profondément à cœur, parce qu’il est essentiel ! En effet, lorsque le 6 janvier dernier, monsieur le Premier Ministre a annoncé la fermeture arbitraire des lieux de culte, tout notre être a frémi : on privait les fidèles de la messe, c’est-à-dire qu’on leur arrachait ce qui fait le cœur de l’Eglise, la raison d’être de l’homme, la stabilité de toute la société !
Messieurs du Gouvernement, ne croyez pas que les catholiques sont des inconscients qui méprisent les lois de la santé. Non ! Toute l’histoire du Québec est là pour le prouver. La sœur Catherine de Saint-Augustin, dont le nom est inséparable de l’Hôtel-Dieu de Québec, la sœur Marguerite d’Youville, la sœur Marcelle Mallet et bien d’autres religieuses ont montré de manière souvent héroïque ce que la charité chrétienne peut apporter à la santé des corps. Où puisaient-elles le secret de leur force, sinon dans la messe de toujours, la messe qui a produit la civilisation chrétienne ? Car, au milieu de tous les mensonges médiatiques actuels, il est nécessaire de rappeler que c’est l’Eglise qui a fait l’histoire du Québec, et c’est précisément cette messe, que l’on tente de nous arracher, qui a fait sa grandeur, qui lui a conféré ses titres de noblesse ! Regardez donc la façade de ce Parlement avec toutes ses statues ! Vous ne pouvez pas les renier ! Qui y trouvons-nous ? La sœur Marguerite Bourgeoys, la sœur Marie de l’Incarnation, Mgr François de Laval, le missionnaire jésuite saint Jean de Brébeuf, pour ne citer que ceux-là… Tous ces héros catholiques ont fécondé de leur sueur et même de leur sang les fondations de notre belle Province. Auraient-ils pu, sans la messe, accomplir cette œuvre de géants ? Cette messe est le soleil qui illumine les âmes, qui fait fleurir la charité, le dévouement jusqu’au sacrifice, la véritable justice, l’honnêteté… en un mot, toutes ces vertus sociales qui ont disparu depuis que la Révolution Tranquille est venue plonger les âmes dans la grande noirceur qui nous empoisonne toujours !
Messieurs du Gouvernement, nous vous reconnaissons la compétence en ce qui concerne la santé, mais enfin, ne sortez pas de votre domaine en prétendant régenter la seule vraie religion ! Priver ainsi les âmes de la messe est un abus de pouvoir qui relève de la tyrannie. Rendez-nous la messe !
Messieurs du Gouvernement, nous comprenons qu’il puisse être utile d’imposer des mesures sanitaires mais, de grâce, n’en faites pas une religion ! Alors que l’on tue impunément, chaque année, des dizaines de milliers d’enfants à naître, à l’heure où l’on assassine froidement nos aînés sous prétexte de dignité, et tout cela sous couvert de lois iniques, ne venez pas désormais fermer nos églises sous prétexte de santé ! Rendez-nous la messe !
Messieurs du Gouvernement, n’allez pas nous faire croire que nous pouvons nous contenter d’une messe virtuelle à distance ! Pourquoi pas, en ce cas, prétendre nourrir les gens par écran ? La vidéo d’un bon petit plat cuisiné a-t-elle déjà rassasié un homme ?! Vous me direz que la messe n’est pas comparable à la nourriture du corps, et c’est bien vrai : la messe est tellement plus essentielle ! Car enfin, « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Ne nous réduisez pas à du vulgaire bétail pour qui l’essentiel réside dans la moulée, et qui n’a d’autre but que la tombe ! Nous avons des âmes spirituelles, intelligentes et libres, qui ont faim et soif de Dieu Lui-même, le seul Bien qui peut les combler ! Mais surtout, la messe est une action, une action sacrée. Et on ne participe pas à une action en restant derrière son écran ! La messe est un sacrifice, le Sacrifice de Notre-Seigneur au Calvaire, renouvelé de manière non sanglante sur nos autels. En participant à la messe, l’homme unit sa pauvre vie au Sacrifice infini de Notre-Seigneur. C’est donc la messe qui donne à l’homme toute sa raison d’être et toute sa noblesse. C’est la messe qui donne à notre vie sa valeur, en la faisant tourner à la gloire de notre Créateur. « Dieu premier servi » ! C’est à la messe que les âmes trouvent la source de leur force et de leur paix. C’est la messe qui apporte la solution au mystère du mal et de la souffrance. Si, dans cette époque déboussolée, vous désirez combattre l’anxiété sans cesse croissante de nos contemporains, laissez les gens aller à la messe ! Ouvrez les églises, et non les succursales de cannabis !
Messieurs du Gouvernement, la messe est essentielle non seulement aux individus, mais encore à la société tout entière. Car Notre-Seigneur, par qui et pour qui tout a été créé, en qui toutes choses subsistent, Notre-Seigneur est le Roi de toute société. Il est le seul Roi du Québec, à qui nous aurons tous des comptes à rendre. Ce Christ crucifié par amour pour nous que, dans une noire ingratitude, vous avez détrôné du Parlement voilà quelques années, ce Christ a régné par le bois de la Croix, et Il continue à régner par la messe, qui est le seul culte infiniment agréable à Dieu. « Dieu premier servi » ! Messieurs du Gouvernement, de grâce, ne nous faites pas expérimenter ce que disait le Cardinal Pie : « Si le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner, le moment n’est pas venu pour les gouvernement de durer ».
Messieurs du Gouvernement, comprenez bien notre démarche. Nous ne sommes ni des révolutionnaires, ni des perturbateurs de l’ordre public. Nous ne demandons que ce qui a fait et fera la grandeur de notre belle Province : rendez-nous la messe ! Laissez-nous prier pour vous, pour le plus grand bien du Québec !
Chers amis, il nous reste désormais à accomplir le but de notre manifestation ici : réciter, ou plutôt méditer le chapelet, pour la liberté inconditionnelle de la messe de toujours. Le Rosaire est surprenant d’efficacité. L’histoire de huit siècles de chrétienté est là pour en témoigner. Je n’en veux pour preuve que ce qui s’est passé au siècle dernier. Au Portugal, en France, en Autriche, au Mexique, en Espagne… le Rosaire sauva les populations de régimes tyranniques, en particulier du communisme qui, lui aussi, fermait les églises. Au Brésil, en 1964, ce sont les femmes qui sont descendues dans la rue, pour réciter le Rosaire. C’est ainsi, pacifiquement, qu’elles sauvèrent leur pays du communisme. Chers amis, le Rosaire n’a pas dit son dernier mot ! On nous a supprimé la messe, mais on ne pourra pas nous arracher notre chapelet ! Prions-le tous les jours afin d’obtenir la réouverture des églises ainsi que de nombreuses vocations. Et n’oublions pas d’offrir nos pauvres sacrifices, n’oublions pas d’unir toute notre vie au Sacrifice de la messe que nous, prêtres, nous continuons de célébrer, certes sans vous mais bien pour vous, pour que le Québec retrouve sa splendeur catholique !
Et maintenant, tournons-nous vers le Ciel, tournons-nous vers la Mère de Dieu, la Très Sainte Vierge Marie. Ô Marie, notre si bonne Mère, vous avez obtenu de votre divin Fils qu’il accomplisse son premier miracle aux noces de Cana, lorsqu’il changea l’eau en vin. Vous avez obtenu ce miracle en lui glissant simplement à l’oreille : « ils n’ont plus de vin ». Confiez-lui nos intentions, dites-lui que nous n’avons plus de messe. Et alors nous vous entendrons nous répondre, comme aux serviteurs de la noce, cette parole si profonde : « faites tout ce qu’il vous dira ». Oui, « faites TOUT ce qu’il vous dira », c’est-à-dire observez ses Commandements, TOUS ses Commandements, fuyez l’esprit du monde pour garder l’esprit chrétien. Et gardez mon chapelet, tous les jours. Alors vous verrez encore une fois ce que peut la Toute-Puissance de mon Fils…»
Honneur à l’Immaculée !
Et vive le Christ-Roi ! »
Pour que les fidèles puissent suivre la messe dominicale, le District du Canada propose des retransmissions des cérémonies : messes du Dimanche retransmise de Saint-Césaire – 8 H 00
Sources : Prieuré de La Sainte Famille de la FSSPX, Québec, 20 janvier 2021
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