Sanctoral

Sainte Elisabeth de Portugal, Reine et Veuve, tertiaire franciscaine

Déposition le 4 juillet 1336. Canonisée par Urbain VIII en 1625 ; fête inscrite au 4 juillet comme semi-double ad libitum. En 1722, semi-double de précepte, mais transféré au 8 juillet après l’Octave des saints Apôtres.

Élisabeth, de la famille royale d’Aragon, naquit l’an du Christ mil deux cent soixante et onze. En présage de sa future sainteté, ses parents, laissant de côté, contre l’usage, le nom de la mère et de l’aïeule, voulurent qu’on l’appelât au baptême du nom de sa grand’ tante maternelle, sainte Élisabeth, duchesse de Thuringe. Dès qu’elle vint au monde, on vit qu’elle serait l’heureuse pacificatrice des royaumes et des rois, car la joie causée par sa naissance réconcilia son père et son aïeul divisés jusque-là. Son père, admirant les heureuses dispositions qu’elle montrait en grandissant, disait que sa fille surpassait de beaucoup en vertu, à elle seule, toutes les femmes de la maison royale d’Aragon. Dédaignant la parure, fuyant le plaisir, adonnée au jeûne, aux prières continuelles, aux œuvres charitables, elle menait une vie si céleste que le roi, plein de vénération, avait coutume d’attribuer aux mérites de sa fille la prospérité de ses affaires et du royaume. La réputation d’Élisabeth s’étendant partout, plusieurs princes la recherchèrent comme épouse. Ses parents l’accordèrent à Denys, roi de Portugal, et le mariage fut célébré avec les cérémonies de la Sainte Église. Dans la vie conjugale, Élisabeth ne mettait pas moins de soin à cultiver les vertus qu’à élever ses enfants, s’appliquant à plaire à son époux, mais encore plus à Dieu. Pendant près de la moitié de l’année, elle ne vivait que de pain et d’eau. Étant malade, et les médecins lui ayant prescrit l’usage du vin, comme elle refusait d’en boire, l’eau qu’on lui présenta fut changée en vin. Une pauvre femme dont elle baisa l’horrible ulcère s’en trouva guérie subitement. Les pièces de monnaie qu’elle s’apprêtait à distribuer aux indigents, et qu’elle voulait cacher au roi, furent changées en rosés dans la saison d’hiver. Elle rendit la vue à une jeune fille aveugle de naissance ; délivra, rien que par le signe de la croix, quantité de personnes atteintes de graves maladies, et opéra beaucoup d’autres miracles de ce genre. Des monastères, des établissements hospitaliers et des églises furent construits par ses soins, et dotés par sa munificence. Elle fut admirable de zèle pour apaiser les discordes des rois, et infatigable pour secourir les misères publiques et privées de l’humanité. Modèle de toutes les vertus pour les jeunes filles pendant sa jeunesse, et pour les épouses pendant son mariage, elle le fut aussi pour les veuves, dans l’isolement. Après la mort du roi Denys, prenant aussitôt l’habit des religieuses de sainte Claire, elle assista sans faiblir aux funérailles du prince, et se rendit peu après à Compostelle, afin d’y offrir pour l’âme de son époux de nombreux présents, des étoffes de soie, de l’argent, de l’or et des pierres précieuses. A son retour, elle convertit en pieux et saints usages tout ce qui lui restait de cher et de précieux. C’est ainsi qu’elle acheva le monastère vraiment royal de Coïmbre qu’elle avait fondé pour des vierges. Nourrir les pauvres, protéger les veuves, défendre les orphelins, soulager tous les malheureux, était toute sa vie ; elle vivait, non pour elle, mais pour Dieu et pour le bien de tous. Dans le but de rétablir la paix entre deux rois, son fils et son gendre, elle se rendit à Estrenoz, place forte célèbre : ce fut là que, tombée malade par suite des fatigues de la route, visitée par la Vierge Mère de Dieu, elle mourut saintement, le quatrième jour de juillet de l’an mil trois cent trente-six. Après sa mort, la sainteté d’Élisabeth fut marquée par un grand nombre de miracles, spécialement par l’odeur très suave de son corps exempt de corruption depuis bientôt trois siècles ; aussi est-elle restée constamment célèbre sous le surnom de la sainte reine. Enfin, l’année du jubilé, l’an de notre salut mil six cent vingt-cinq, aux applaudissements de tout le monde chrétien et au milieu d’un immense concours, Urbain VIII l’a solennellement inscrite au nombre des Saints.

Martyrologe  

Sainte Elisabeth, veuve, reine de Portugal, tertiaire franciscaine, qui entra au royaume des cieux le 4 des nones de ce mois (4 juillet).

En Asie Mineure, les saints Aquila et Priscille son épouse, dont il est parlé aux Actes des Apôtres.

A Wurtzbourg, en Germanie, saint Kilien évêque. Envoyé par le pontife romain pour prêcher l’évangile en ce pays, il y convertit beaucoup de païens au Christ, et fut massacré avec ses deux compagnons, le prêtre Colman et le diacre Totnan.

A Porto, cinquante bienheureux soldats martyrs. Amenés à la foi lors du martyre de sainte Bonose, et baptisés par le pape saint Félix Ier, ils furent massacrés pendant la persécution d’Aurélien.

A Césarée de Palestine, saint Procope martyr. Conduit de Scythopolis à Césarée, sous l’empereur Dioclétien, il y fut décapité par le juge Fabien, qui avait constaté sa fermeté dès la première réponse.

A Constantinople, la passion des saints moines abrahamites, qui, ayant résisté à l’empereur Théophile, consommèrent leur martyre pour le culte des saintes images.

A Spilambert, en Emilie, le pape saint Adrien III. Il se distingua par son zèle à réconcilier les églises orientales avec Rome et fut célèbre par ses miracles. Son corps fut porté au monastère de Nonantola, et enseveli avec honneur dans l’église de saint Silvestre.

A Trèves, saint Auspice, évêque et confesseur.

A Rome, le Bienheureux pape Eugène III. Après avoir gouverné avec sainteté et prudence le monastère des saints Vincent et Anastase aux « Eaux Salviennes », il fut élevé au souverain Pontificat et gouverna très saintement l’église universelle. Le pape Pie IX a ratifié et confirmé le culte qu’on lui rendait de temps immémorial.

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