Sanctoral
Notre-Dame du Très Saint Rosaire
Fête étendue à tout le rite romain en 1716, célébrée le 1er dimanche d’octobre jusqu’à la réforme de saint Pie X, fixée au 7 octobre en 1914. Mais le 1er dimanche d’octobre reste encore, dans le code des Rubriques de 1960, jour propre de la solennité externe de la fête.
En action de grâces de la décisive victoire remportée à Lépante par la flotte chrétienne sur la flotte turque, le premier dimanche d’octobre 1571, le saint Pape Pie V institua une fête annuelle sous le titre de Sainte Marie de la Victoire; mais peu après, le Pape Grégoire XII changea le nom de cette fête en celui de Notre-Dame-du-Rosaire. Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Quand l’hérésie albigeoise s’étendait avec impiété dans la province de Toulouse, et y poussait des racines de jour en jour plus profondes, saint Dominique, qui avait fondé récemment l’Ordre des Frères Prêcheurs, s’appliqua tout entier à la faire disparaître. Pour y arriver plus sûrement, il implora par des prières assidues le secours de la bienheureuse Vierge, dont les hérétiques attaquaient impudemment la dignité, et à laquelle il a été donné de détruire les hérésies dans l’univers entier. Dominique reçut de Marie l’avertissement de prêcher le Rosaire au peuple, comme un secours singulièrement efficace contre les hérésies et les vices ; et il est prodigieux de voir avec quelle ferveur, et aussi quel succès, il s’acquitta de la tâche qui lui avait été imposée. Or le Rosaire est une formule particulière de prière, dans laquelle on distingue quinze décades de salutations angéliques, décades séparées l’une de l’autre par l’oraison dominicale, et à chacune desquelles nous passons en revue et méditons pieusement les mystères de notre rédemption. C’est donc à partir de ce moment que, grâce à saint Dominique, cette manière de prier commença à se faire connaître et à se répandre ; et, qu’il en soit l’instituteur et l’auteur, on le trouve affirmé dans les lettres apostoliques de souverains Pontifes. Par le zèle des Papes, et aussi par les fruits abondants qu’il produisait dans l’Église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de La Roche, Dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion si excellente. Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps modernes, et qui fut le grand propagateur, l’apôtre de la dévotion au saint Rosaire; c’est saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Depuis saint Dominique, il n’y a pas eu d’homme plus zélé que ce grand missionnaire pour l’établissement de la confrérie du Rosaire: il l’érigeait dans tous les lieux où elle ne l’était pas; c’est le moyen qu’il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire, qui est restée la meilleure entre toutes, la plus facile à retenir, la plus instructive et la plus pieuse. L’Apôtre de l’Ouest récitait tous les jours son Rosaire en entier, suivant sa méthode, et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses missions, et il a fait un point de règle à ses disciples de suivre son exemple. Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion; il pouvait dire: « Personne ne m’a résisté une fois que j’ai pu lui mettre la main au collet avec mon Rosaire! » Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire: là, c’étaient quinze bannières représentant les quinze mystères du Rosaire; ailleurs, d’immenses Rosaires qu’on récitait en marchant, dans les églises ou autour des églises, à la manière du chemin de la Croix. Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques; un tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie. Son oeuvre a continué après lui; c’est le Rosaire à la main que la Vendée, en 1793, a défendu ses foyers et ses autels; c’est aussi le Rosaire ou le chapelet à la main que les populations chrétiennes paraissent dans toutes les cérémonies religieuses.
Saint Marc, Pape et Confesseur
Marc, d’origine romaine, succéda à saint Sylvestre et continua avec un grand zèle le travail d’organisation de l’Église que celui-ci avait entrepris à la faveur de la longue ère de paix inaugurée par l’empereur. Il mourut en 336. Il gouverna l’Eglise 8 mois, de février à octobre 336, sous le règne de l’empereur Constantin le Grand. Il établit que l’Évêque d’Ostie, des mains de qui le Pape recevait la consécration, aurait l’usage du pallium. Il construisit deux basiliques à Rome, l’une dans l’enceinte même de la ville, l’autre sur la voie Ardéatine. Constantin les enrichit et leur fit de grandes largesses. Initialement enterré dans la catacombe de Sainte-Balbine qu’il avait préparée de son vivant, ses reliques ont été transférées dans la basilique San Marco Evangelista al Campidoglio à Rome.
Saint Palais (ou Pallade), Evêque de Saintes
Saint Palais (ou Pallade), d’une famille illustre, succéda à Didymesur le siège de Saintes, vers l’an 573. Il fit éclater sa piété dans le soin qu’il prit d’orner les églises, et d’en bâtir de nouvelles. Il avait une grande dévotion pour S. Eutrope, premier évêque de Saintes, et il fit la translation de ses reliques, ainsi que de celles de l’abbé S. Martin. Il assista aux conciles qui se tinrent à Paris et à Maçon, l’un en 573 et l’autre en 585. Mais l’éclat de ses vertus fut terni par des actions dignes de reproche. Un aventurier nommé Gonclebaud, qui se disait fils de Clotaire I, mit plusieurs provinces dans ses intérêts. Il gagna même Mommol, général du roi Contran. Etant à Bordeaux, il voulut faire sacrer Faustin évêque de Dax. Pallade fit la cérémonie de ce sacre à la place de Bertrand de Bordeaux, qui l’en avait prié. Une telle conduite ne pouvait manquer de lui attirer l’indignation du roi Contran. Ce prince l’ayant vu officier à Orléans, voulait sortir de l’église; mais les autres évêques qui étaient dans cette ville le prièrent de ne pas faire cet affront à l’épiscopat. Contran s’adoucit, et reçut même Pallade à sa table. Mais il lui fit sentir le mécontentement qu’il avait eu de sa conduite. L’évêque de Saintes et celui de Bordeaux, qui jusque- là avaient été amis, s’oublièrent en présence même du roi, et eurent une dispute fort vive. Les deux prélats promirent de se représenter devant le concile de Macon, qui se tint peu de temps après. Dans cette assemblée on déposa Faustin, qui avait été sacré évêque de Dax, et il fut décidé que Bertrand de Bordeaux, Pallade de Saintes et Oreste de Bazas, qui avaient concouru ou consenti à son ordination, le nourriraient tour à tour et fourniraient à son entretien. Quelque temps après, Pallade fut encore accusé de favoriser les desseins de Frédégonde contre Contran. Mais c’était une calomnie. L’évêque de Saintes n’avait point reçu les députés de Frédégonde, comme ses ennemis le publiaient. Il était en retraite dans une île voisine, pour se préparer à célébrer la fête de Pâques. Antestius, gouverneur d’Angers, qui s’était rendu à Saintes, profita de cette occasion pour mortifier l’évêque, qu’il n’aimait pas. Il pilla sa maison, et ne voulut le laisser rentrer dans sa ville qu’à condition qu’il lui vendrait une terre qu’il avait en Berry. Pallade passa le reste de sa vie dans l’exercice de ses fonctions ; et l’on ne peut douter qu’il n’ait effacé par la pénitence les fautes qu’il pouvait avoir commises, puisque l’Eglise l’a mis au nombre des saints. Le pape saint Grégoire le Grand lui écrivit pour lui recommander saint Augustin et les autres missionnaires qu’il envoyait en Angleterre. Il lui écrivit encore en lui envoyant des reliques de saint Pierre et de saint Paul, qu’il avait demandées pour enrichir l’église qu’il avait fait bâtir à Saintes en l’honneur de ces saints apôtres, de saint Laurent et de saint Pancrace. Il mourut à la fin du sixième siècle. Il est nommé en ce jour dans le Martyrologe de France.
Martyrologe
La fête de la bienheureuse Vierge Marie du Rosaire, et en même temps la commémoraison de Sainte Marie de la Victoire, fête que le souverain pontife saint Pie V prescrivit de célébrer chaque année pour la glorieuse victoire navale remportée en ce jour par les Chrétiens sur les Turcs, grâce au secours particulier de la très sainte Mère de Dieu.
A Rome, sur la voie Ardéatine, la mise au tombeau de saint Marc, pape et confesseur.
Dans la province appelée Augusta d’Euphrate, les saints martyrs Serge et Bacchus, nobles romains, sous l’empereur Maximien. Bacchus fut battu à coups de nerfs de bœuf avec tant de rigueur que son corps fut tout brisé et qu’il rendit l’esprit en confessant le Christ. Serge fut contraint de mettre des chaussures garnies de clous à l’intérieur, et comme il demeurait inébranlable dans la foi, ordre fut donné de lui trancher la tête. Le lieu où repose le corps du bienheureux Serge a été nommé Sergiopolis, et, à cause des miracles qui s’y opèrent, on y voit souvent un grand concours de chrétiens.
A Rome, les saints martyrs Marcel et Apulée, Ils s’attachèrent d’abord à Simon le Magicien; voyant ensuite les merveilles que le Seigneur opérait par l’Apôtre Pierre, ils quittèrent Simon et embrassèrent la doctrine de l’Apôtre. Après la mort des Apôtres, Marcel et Apulée obtinrent la couronne du martyre sous le consulaire Aurélien et furent inhumés près de la ville.
Près d’Augusta d’Euphrate, la vierge Julie, qui consomma son martyre sous le préfet Marcien.
A Padoue, sainte Justine, vierge et martyre, baptisée par le bienheureux Prosdocime, disciple de saint Pierre. Comme elle demeurait ferme dans la foi du Christ, elle fut transpercée d’un coup d’épée par ordre du préfet Maxime, et s’en alla vers le Seigneur.
A Bourges en Aquitaine, saint Auguste, prêtre et confesseur.
Au pays rémois, saint Hélain prêtre.
En Suède, la translation du corps de sainte Brigitte veuve.
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