De la férie : messe de la Septuagésime

Sanctoral

Saint Blaise, Évêque et Martyr

Originaire de Sébaste en Arménie, saint Blaise exerça quelque temps la médecine puis devint évêque de sa ville natale. Il se retira ensuite dans une caverne de la montagne, d’où il continua à gouverner son diocèse, pour échapper à des persécutions incessantes. Une tradition veut qu’il ait vécu dans le voisinage des bêtes sauvages sans qu’elles ne lui fissent jamais aucun mal. Arrêté par Agricola, gouverneur de Cappadoce sous Lucinius, il lui dit : “Insensé, lui dit-il, penses-tu me séparer de Dieu par tes tourments? Non, non, le Seigneur est avec moi, c’est Lui qui me fortifie!” Les bourreaux le frappèrent à coups de verges et le jetèrent en prison. Quelques jours après, le martyr est rappelé au tribunal: “Choisis, Blaise, lui dit le juge, choisis entre deux partis: ou bien adore nos dieux, et alors tu seras notre ami, ou bien, si tu refuses, tu seras livré aux supplices et tu périras d’une mort cruelle. Ces statues que tu adores, reprend l’évêque, ne sont pas des dieux, mais les organes du démon, je ne puis donc les adorer.” Le tyran, le voyant inflexible, ordonna de l’attacher à un chevalet, puis il fit apporter des peignes de fer, avec lesquels on lui déchira le dos et tout le corps. La victime, se tournant toute sanglante vers le gouverneur, lui dit: “Déjà voisin du Ciel, je méprise toutes les choses de ce monde; je me ris de vous et de vos supplices. Ces tourments ne dureront qu’un instant, tandis que la récompense sera éternelle.” Après de nouveaux interrogatoires inutiles, Blaise fut jeté dans le lac voisin pour y être noyé; mais il fit le signe de la Croix et marcha sur les eaux comme sur un terrain solide, à la grande admiration de tous les spectateurs de ce prodige. Le glorieux martyr eut enfin la tête tranchée le 3 février 316. Le culte de saint Blaise se répandit rapidement, tant en Occident qu’en Orient. On lui attribue de nombreuses guérisons, entre autres celle d’un enfant qu’une arête prise dans son gosier étouffait. L’Église l’invoque pour toutes les affections de la gorge; le jour de sa fête, elle bénit deux cierges et demande à Dieu de délivrer des maux de gorge et de tout mal ceux qui s’en font toucher le cou en recevant la bénédiction du prêtre. Les ongles de fer dont sont corps fut déchiré l’on fait choisir comme patron des cardeurs de laine. Saint Blaise est un des quatorze « Saints Auxiliaires ».

Saints Pierre-Baptiste et ses compagnons, 1er Ordre Franciscain, Protomartyrs du Japon

Saint Pierre-Baptiste Blasquez de Saint-Esteban est né en Espagne. Entré jeune au Noviciat, il fut rapidement envoyé comme missionnaire au Mexique, puis après plusieurs années transféré aux Philippines. Là il fut un missionnaire exemplaire, construisit plusieurs églises, un hôpital, et constatant le goût des Philippins pour la musique, il constitua des chorales de jeunes gens et leur apprit à confectionner des instruments de musique, comme il l’avait vu faire par les missionnaires franciscains d’Amérique latine. Il devint Custode des Frères missionnaires des Philippines. Ceux-ci étaient rattachés à la Province Saint-Grégoire-le-Grand. Les Philippines, “découvertes” par le navigateur Magellan, en 1521, devinrent une conquête espagnole, et les Franciscains y avaient débarqué en 1578. Ils considéraient les Philippines comme une base de départ missionnaire pour la Chine, fermée alors aux étrangers, sauf le comptoir de Macao où les frères étaient déjà présents. Après plusieurs tentatives infructueuses pour pénétrer le continent chinois, ils s’intéressèrent au Japon où se trouvaient déjà quelques Jésuites. Ils y envoyèrent, en éclaireur un frère laïc, déjà âgé mais récemment sorti du Noviciat de Manille (1587), Frère Juan Pobre (né en 1514) qui réussit à intéresser quelques personnes à la foi chrétienne, dont un haut dignitaire, le Daimyô de Hirado. Ce dernier écrivit au Gouverneur de Manille lui demandant d’envoyer des Franciscains à Hirado. Cette demande fut appuyée par le Vice-provincial jésuite du Japon. Une lettre semblable fut expédiée au Custode des Franciscains de Manille, qui n’était plus Pierre-Baptiste, mais le Frère Juan de Plasencia. Le Gouverneur de Manille ainsi que l’évêque dominicain Aduarte transmirent ces lettres au Roi d’Espagne qui autorisa le départ de missionnaires franciscains pour le Japon (1590). Le Frère Pierre-Baptiste était libre, bien expérimenté après 15 ans de vie missionnaire, il fut choisi comme responsable du départ. Mais le général de Jésuites, de Rome, avait déjà pris ombrage d’une concurrence possible avec ses frères déjà implantés au Japon depuis une quarantaine d’années, et avait obtenu, dès 1585, un bref du Pape Grégoire XIII interdisant l’entrée au Japon d’autres religieux, sous peine d’excommunication ! Entre temps, d’autres lettres venant du Japon réclamaient instamment des Frères Franciscains, tandis qu’une première persécution était déjà entamée contre des chrétiens d’autres provinces japonaises, évangélisés par les Jésuites. En 1592, un Dominicain, Fr. Juan Cobo avait été envoyé de Manille au Japon, comme envoyé officiel du Gouverneur des Philippines. De retour à Manille il apporta de nouvelles lettres de chrétiens de Nagoya réclamant à nouveau des missionnaires. Devant une telle insistance, le Gouverneur des Philippines désigna le Frère Pierre-Baptiste, comme représentant permanent au Japon, et lui fit adjoindre plusieurs frères pour accompagner sa légation. Le provincial des Jésuites de Manille ayant rappelé le Bref papal interdisant l’entrée au Japon d’autres missionnaires que Jésuites, le Gouverneur convoqua une assemblée de théologiens et de canonistes, au couvent des Augustins de Manille, qui déclarèrent que ce Bref papal n’interdisait pas au Gouverneur d’envoyer des Frères comme ses propres représentants, et d’ailleurs, le Pape suivant, Sixte V, un Franciscain, s’empressa d’établir une dérogation au Bref de son prédécesseur, en faveur des missionnaires franciscains (15 novembre 1586). Le 30 mai 1593, Pierre-Baptiste et ses compagnons quittèrent Manille pour Nagoya, au Japon, afin de rencontrer Hideyoshi. La rencontre eut lieu en Janvier 1594. Le Daimyô après quelques escarmouches de langage, se montra finalement favorable à l’établissement des frères sur le territoire qu’il contrôlait, il consentit même à signer un pacte d’amitié avec les frères. Pierre-Baptiste écrivit aussitôt au Gouverneur de Manille pour lui en donner la nouvelle. Les missionnaires n’étaient cependant pas au bout de leur peine, et s’aperçurent très vite du caractère irritable et changeant du Daimyô. Tantôt il leur accordait des subsides pour bâtir une maison et aller et venir librement pour rencontrer les catéchumènes et les chrétiens, tantôt il écoutait volontiers les bonzes, jaloux de leur influence et qui démontraient au Daimyô que la religion importée de l’étranger était une menace pour les traditions japonaises et pour la sécurité du pays, devant l’esprit de conquête de l’Espagne. Cependant, le 4 octobre 1594, en la fête de saint François, un premier couvent digne de ce nom fut inauguré à Kyôto. Les Jésuites qui étaient dans cette ville depuis leur arrivée, avaient dû la quitter lors de la persécution de 1537, ne laissant qu’un religieux, en situation précaire. La maison des Franciscains, avec son cloître et son église attirait les curieux, les sympathisants et des catéchumènes intéressés par l’office liturgique, et qui deviendront plus tard les premiers martyrs japonais. Le deuxième établissement franciscain fut un hôpital comportant une léproserie qui fut remplie en quelques jours. Ensuite vint une résidence à Nagasaki, principal port de trafic avec les commerçants portugais. Elle fut autorisée par Hideyoshi, d’abord pour le service religieux des marins européens, mais ensuite les frères purent étendre leur ministère aux Japonais, parce qu’ils ouvrirent une annexe comme hôpital pour les pauvres. Après une année de résidence à Nagasaki, Pierre-Baptiste revint à Kyôto et ouvrit une maison à Osaka ; elle fut si pauvre de dimension et d’apparence que les frères l’appelèrent “Bethléem”. Le développement de la mission exigeait des renforts. Pierre-Baptiste écrivit aux Frères de Manille et au Gouverneur, pour lui rendre compte de sa mission et demander des frères. Trois nouveaux furent envoyés, porteurs de présents du Gouverneur pour le Daimyô Hideyoshi. L’année suivante, Pierre-Baptiste demanda de nouveaux renforts, devant la progression rapide de l’évangélisation. Deux frères prêtres furent envoyés : Fr. Martin de Aguirre de l’Ascension, professeur de théologie et Fr. Francisco Blanco, un de ses étudiants. Tous deux venaient explicitement dans l’espoir du martyre. Pierre-Baptiste avait tenu à se mettre dès son arrivée, sous la protection du vice-provincial des Jésuites pour le Japon. Celui-ci, heureux de trouver des collaborateurs pour la mission, avait approuvé leur arrivée et soutint leur ministère. Pierre-Baptiste mit au point une méthode d’évangélisation, d’accueil et d’évangélisation et de catéchèse des catéchumènes qui porta rapidement ses fruits. Il ne s’agissait pas de recommencer les baptêmes trop vite distribués, comme les frères le faisaient au Mexique, mais il ne convenait pas non plus de retarder dans leur enthousiasme des personnes qui se donnaient résolument au Christ et aspiraient déjà au martyre, car on était partout environnés d’ennemis des chrétiens. D’anciens chrétiens baptisés par les Jésuites, avant la première persécution, avaient maintenant abandonné la foi, mais certains revinrent auprès des Franciscains. Hideyoshi permit même à certains Jésuites de revenir s’établir dans son district. Outre de nombreuses vexations que les frères avaient à subir de la part d’une population inquiète du développement de la mission, un événement fournit un prétexte à un retournement des sentiments de Hideyoshi à leur égard. En juillet 1596, une terrible éruption volcanique fit de nombreuses victimes, puis à nouveau en août et en septembre, de fortes secousses sismiques qui détruisirent une part importante des villes de Kyôto, Fushimi, Osaka, Sakaï, etc… Il y eut plusieurs dizaines de milliers de victimes. Les bonzes exploitèrent cette situation catastrophique contre les chrétiens. Ensuite le naufrage d’un bateau portugais sur la côte japonaise apporta de nouveaux troubles, car le gouverneur japonais aurait bien voulu s’approprier les marchandises du bateau. Pierre-Baptiste, comme représentant du Gouverneur de Manille tenta de négocier. S’ensuivirent d’interminables palabres et négociations où intervinrent des Jésuites, des marins portugais, un député espagnol… Mais ces tractations furent ressenties comme une offense par le Daimyô qui, le 8 décembre 1596 fit, par surprise, garder militairement les résidences des Franciscains et des Jésuites à Kyôto et à Osaka. Le 11 décembre Hideyoshi signait le décret de persécution et de peine capitale contre tous les missionnaires et tous les chrétiens. Deux autres gouverneurs, favorables aux chrétiens tentèrent en vain de faire revenir Hideyoshi sur ce décret. Celui-ci accepta de considérer que les Jésuites pouvaient obtenir un pardon, mais non les Franciscains. On tenta d’obtenir pour eux une simple peine de bannissement et d’expulsion, mais en réponse, Hideyoshi fit mutiler le visage des missionnaires : on leur coupa les oreilles en présence du peuple, comme première étape de leur martyre. Le 13 janvier 1597, Hideyoshi porta une nouvelle sentence de mort, nominale celle-là. “Ces hommes qui se sont appelés eux-mêmes ambassadeurs des Philippines sont entrés au Japon et ont prêché sans permission la religion chrétienne défendue. Ils sont pour cette raison condamnés à périr sur la croix, à Nagasaki”. Des marins portugais réussirent à séquestrer 3 frères de Nagasaki et à les emporter sur leur bateau. Les frères franciscains missionnaires étaient : Pierre-Baptiste, Martin d’Aguirre, François Blanco et François de Saint-Michel, tous quatre espagnols. Philippe de Jésus de Las Casas, mexicain, et Gonzalve García des Indes orientales. On peut ranger en 5 groupes les martyrs japonais : 1) – Les 7 catéchistes des Franciscains, Cosme, Ventura, Gabriel, Thomas et deux frères, Paul et Léon ; 2) – 6 assistants des Franciscains : Michael, son fils Thomas âgé de 15 ans, Mathias, le cuisinier Joachim ; -3) 2 enfants, Luis (12 ans) et Anthony (13 ans) ; -4) 2 ajoutés au nombre des martyrs, durant leur trajet vers la crucifixion, Pierre Jukijro, et Francis, un charpentier de Kyôto, baptisé 8 mois auparavant. -5) un catéchiste des Jésuites, le Jésuite Paul Miki et deux assistants des Jésuites. Ils furent rassemblés à partir de différentes villes où on les exhiba devant le peuple, avec toutes sortes de vexations et de mutilations, comme c’était la coutume envers les condamnés à mort. Et commença alors pour eux un long chemin de croix de 26 jours, sur 800 kilomètres. Tantôt sur de petites barques, mais le plus souvent à pied. Tout au long du chemin, ils furent tantôt injuriés par la foule, tantôt plaints et soignés par des âmes compatissantes, tantôt réconfortés par des missionnaires jésuites encore présents et relativement libres. Pierre-Baptiste put même écrire et faire passer sa dernière lettre (qui figure en partie dans le “Lectionnaire Franciscain de l’Office”). Le supplice de la croix était courant au Japon. Les condamnés étaient fixés par des anneaux et des chaînes de fer à des pièces de bois fixées au montant vertical. On dressait les croix après y avoir attaché les condamnés. Après un certain temps, ils étaient achevés par deux lances qui les transperçaient de flanc à épaule. Jusqu’à sa mort, Pierre-Baptiste priait, les yeux tournés vers le ciel et chantait des psaumes. Les deux jeunes enfants étaient crucifiés à sa droite et à sa gauche, et il les exhortait à chanter le psaume “Laudate pueri Dominum” quand ils lui demandèrent : “Père, irons-nous au ciel sans chanter ?” Peu de temps après, les chrétiens furent bannis, les derniers missionnaires expulsés. La Mission Franciscaine au Japon commencée en Juillet 1593 se termina en Octobre 1597. L’évêque Martinez avait dû quitter Nagasaki le 21 mars. Tous les établissements chrétiens de Kyushû furent détruits. Le frère de Ribadaneira, un des rescapés du fait des marins portugais, fit aussitôt après, une relation fidèle de ces événements, sur laquelle est basée le présent article, et l’envoya aussitôt à Madrid et à Rome. Ils furent béatifiés trente ans plus tard, le 19 juillet 1627, par le pape Urbain VIII, et canonisés en 1862 par Pie IX, huit ans après la réouverture du Japon à l’occident. Le pape les proclama solennellement les “Protomartyrs du Japon”.

Martyrologe

A Sébaste, en Arménie, la passion de saint Blaise, évêque et martyr. Ce grand thaumaturge subit, sous le préfet Agricola, une longue flagellation; attaché à un poteau où on lui déchira le corps avec des peignes de fer, il fut ensuite enfermé dans un horrible cachot, puis on le jeta dans un lac d’où il sortit sain et sauf; enfin, sur l’ordre du même juge, il eut la tête tranchée, et avec lui deux enfants subirent le même sort. Auparavant, sept femmes qui avaient recueilli les gouttes de sang qui coulaient de son corps furent à ce signe reconnues comme chrétiennes et, après avoir enduré de cruels tourments, furent elles-mêmes mises à mort par le glaive.

En Afrique, saint Célerin diacre. Après avoir été détenu dix neuf jours en prison, il devint, dans les entraves et les fers, et par divers tourments, un glorieux confesseur du Christ. Par son invincible fermeté dans la lutte, il triompha de l’ennemi et fraya aux autres le chemin de la victoire.

Au même lieu, les trois saints martyrs, parents du diacre Célerin, savoir: Laurentin son oncle paternel, Ignace son oncle maternel, Célerine son aïeule: ils avaient reçu avant lui la couronne du martyre. Nous avons du bienheureux Cyprien une lettre qui chante la louange de tous ces glorieux vainqueurs.

En Afrique encore, les saints martyrs Félix, Symphrone, Hippolyte et leurs compagnons.

Dans la ville de Gap, en France, les saints Tigide et Remédius, évêques.

A Lyon, en Gaule, les saints Lupicin et Félix, également évêques.

A Brême, saint Anschaire, d’abord évêque de Hambourg, puis en même temps de Brême. Il convertit à la foi du Christ les Suédois et les Danois et il fut établi légat apostolique de tout le pays septentrional par le pape Grégoire IV.

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