Mercredi de la première semaine de la Passion - Le Bon Pasteur donne la vie, il exige l’obéissance
Mercredi de la 1ère semaine de la Passion – Le Bon Pasteur donne sa vie

De la férie : messe du mercredi de la 1ère semaine de la Passion – Le Bon Pasteur donne la vie, il exige l’obéissance.

L’église de Saint Marcel, où se faisait en ce jour la Station, était l’une des 25 paroisses de Rome au Ve siècle. Primitivement habitation de la pieuse matrone Lucine qui y reçut S. Marcel, persécuté par l’empereur Maxence, elle fut par elle transformée en un sanctuaire dédié à ce saint pape dont le corps repose sous le maître-autel. Comme les deux jours précédents, l’Église réunit de la sorte en ce Temps de la Passion, ses enfants autour de la tombe d’un martyr qui a rendu témoignage au Roi des Martyrs en mourant pour la même cause que lui.

Le Bon Pasteur demande à ses brebis de le suivre (accomplissement des commandements) ; en retour, il leur donne la « vie éternelle » et sacrifie pour elles sa propre vie. Voici les antiennes directrices du jour : « Mes brebis entendent ma voix et moi, le Seigneur, je tes connais » (Ant. Bened.). « Je vous ai fait beaucoup de bien ; pour laquelle de mes œuvres voulez-vous me faire mourir ? » Le matin, dans le soleil levant, nous voyons le Bon Pasteur, dont nous voulons écouter la voix ; le crépuscule nous fait pressentir sa mort. Ainsi cette antique messe nous présente une belle alliance du thème du Baptême et du thème de la Passion dans l’image du Bon Pasteur.

  1. La messe (Liberator meus). — La communauté chrétienne se rend aujourd’hui, avec les catéchumènes, dans l’église du pape Saint Marcel, dont nous avons célébré la fête le 16 Janvier. L’église est une antique église titulaire du IVe siècle ; actuellement, elle est entièrement transformée. Sous le maître-autel se trouve une urne de basalte vert, qui contient les reliques du saint de station (elles furent transférées là au IXe siècle). Aujourd’hui est encore un grand jour d’examen au sujet des commandements que nous avons reçus il y a quinze jours (faisons nous-mêmes un examen personnel). C’est pourquoi la leçon nous donne un extrait de l’explication biblique des commandements. L’Introït est une prière du Christ, une prière de Passion, mais aussi une prière de Résurrection. Dieu est celui qui « le délivre de la fureur des Gentils » (songeons au couronnement d’épines), qui le sauve de « l’homme méchant » (Judas) ; la Passion est décrite d’une façon saisissante dans l’image de l’orage (Psaume 17, dans son extension). Pourtant, au milieu des souffrances du Christ, le Père est son amour, son rocher et sa citadelle.

Nous ne savons pas si le Graduel est une prière du Christ ou une prière des catéchumènes. Dans l’un ou l’autre cas, c’est une action de grâces pour la Résurrection à Pâques (thème pascal).

A l’Évangile, nous voyons une autre scène de la Passion ; les Juifs entourent le Seigneur, à la fête de la Dédicace. Ils ne sont pas ses brebis qui entendent sa voix et croient en lui, comme les catéchumènes et les fidèles, auxquels il donne, dans l’Eucharistie, la « vie éternelle ». Ces loups peuvent bien déchirer le Pasteur, il ne leur est pas permis de dérober les brebis. Les Juifs, une fois encore, veulent le lapider.

A l’Offrande, nous apportons le souvenir de la Passion du Christ et nous prêtons notre voix aux lamentations du Seigneur.

A la Communion, nous allons en procession, comme des agneaux innocents rangés autour du Bon Pasteur (Ps. 25). Comparons encore les deux lectures. Les sévères avertissements que nous donne la leçon deviennent, dans l’Évangile, la charmante image du Bon Pasteur. Les relations avec Dieu ne sont plus les mêmes dans le Nouveau Testament : dans l’Ancien, règne la crainte ; dans le Nouveau, l’amour et la confiance.

  1. L’image du Bon Pasteur. L’Église nous met devant les yeux l’image liturgique du Bon Pasteur et nous dit, de lui, trois choses : « Mes brebis entendent ma voix… je leur donne la vie éternelle et personne ne les arrachera de mes mains. » Tel est le contenu de la messe d’aujourd’hui.
  2. a) Les jeunes brebis (les catéchumènes) ont reçu, voilà quinze jours, les commandements ; depuis, elles suivent le Bon Pasteur. Elles doivent, aujourd’hui, subir un examen sur les commandements de Dieu. C’est et ce sera toujours la condition préalable pour appartenir au troupeau du Christ ; c’est vrai aussi pour nous, les fidèles. Nous savons que, pour les chrétiens, les commandements ne sont pas un joug pénible ; ils sont le bâton de berger qui nous guide et nous écarte des mauvais chemins. Il nous est plus facile de « suivre » quand nous savons que le Bon Pasteur marche devant nous dans tous les sentiers rudes et escarpés et que nous n’avons qu’à mettre nos pieds dans l’empreinte de ses pas. Il a toujours fait la volonté de celui qui l’a envoyé et c’est pourquoi il est facile de le suivre. Et quel est le contenu principal de tous ses commandements ? C’est l’amour — l’amour de Dieu et du prochain. « Je t’aimerai, toi qui est ma force. » Faisons aujourd’hui un scrutin (un examen de conscience) au sujet de son « commandement. »
  3. b) Le Bon Pasteur ne se contente pas d’exiger ; lui aussi donne quelque chose : « la vie éternelle ». C’est là le grand don pascal. Le Christ est venu sur la terre, il est mort, il est ressuscité pour nous acquérir la vie éternelle. C’est aussi la vie éternelle que les catéchumènes attendent, que les fidèles renouvellent et développent ; dans le Baptême, on reçoit cette vie éternelle ; dans l’Eucharistie, on la nourrit et on la perfectionne. Les catéchumènes et les fidèles entendent donc le message du Christ dans l’Évangile : « Je leur donne la vie éternelle. »
  4. c) Une troisième chose : Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis. Aujourd’hui encore, les Juifs hostiles l’entourent et lèvent la main pour le lapider ; mais lui, il déclare sa divinité. Sa Passion et sa Croix étaient le prix avec lequel il devait acquérir pour nous la vie éternelle : « personne ne peut les arracher de mes mains ». — Ces trois pensées se réalisent dans chaque messe ; dans le Saint Sacrifice, le Bon Pasteur rend actuel le don de lui-même pour ses brebis ; dans l’avant-messe, « ses brebis écoutent sa voix » ; dans la communion, « il leur donne la vie éternelle ».

Sanctoral 

Saint Jonas et saint Barachisius, Martyrs, vingt-neuf mars
Saint Jonas et saint Barachisius, Martyrs,, immolés sous Sapor, roi des Perses.

Saint Jonas et saint Barachisius, Martyrs († 327) 

L’an 327 de l’ère chrétienne, vivaient dans un petit village de la Perse deux frères chrétiens nommés Jonas et Barachisius; ils craignaient Dieu et observaient fidèlement Sa loi. Ayant appris que le roi Sapor avait lancé un édit contre la religion du Christ, et que déjà un grand nombre de chrétiens étaient en prison, ils résolurent d’affronter la persécution et d’aller encourager les martyrs. A la vue de plusieurs chrétiens dans les tourments: « Ne craignez rien, leur dirent-ils, combattons, mes frères, pour le nom de Jésus crucifié, et nous obtiendrons, comme nos devanciers, la glorieuse couronne promise aux vaillants soldats de la foi. » Soutenues par ces paroles, les victimes consommèrent sans faiblesse leur sacrifice. Mais il n’en fallait pas davantage pour exciter la colère des ministres du roi. Jonas et Barachisius sont arrêtés et menacés de mort s’ils n’adorent les dieux de la Perse, le soleil, le feu et l’eau. Leur refus est suivi de cruelles tortures. Jonas, attaché à un pieu, est frappé de verges couvertes d’épines jusqu’à ce que ses côtes soient mises à nu; mais il bénit et glorifie le Seigneur. On le traîne alors, une chaîne aux pieds, sur un étang glacé pour y passer la nuit. Pendant ce temps, Barachisius confond à son tour la folie des adorateurs des idoles, et affirme que jamais il n’adorera que Celui qui est le Créateur tout-puissant du soleil, du feu et de l’eau. On lui verse du plomb fondu sur les yeux, dans la bouche, dans le nez et les oreilles, puis on le suspend par un pied dans sa prison. Le lendemain, le combat recommence pour les deux frères. Aux questions railleuses de ses bourreaux, Jonas répond: « Dieu ne m’a jamais donné une nuit plus heureuse ni plus tranquille, » puis il leur parle avec une éloquence et une sagesse qui les ravissent d’étonnement et d’admiration malgré eux, sans toutefois diminuer leur barbarie. Ils coupent par phalanges les doigts des mains et des pieds du saint martyr, et ensuite le jettent dans une chaudière de poix bouillante, après lui avoir ôté la peau de la tête. La poix bouillante l’ayant épargné, ils le placent sous un pressoir à vis et le broient en faisant tourner sur lui cet horrible instrument; et c’est dans ce supplice que Jonas termina son combat victorieux. Quant à son frère Barachisius, il ne fut pas moins admirable. Jeté dans un buisson d’épines aiguës, on ne l’en retira que pour enfoncer dans sa chair des pointes de roseaux et les arracher violemment. Au lieu de se plaindre, la douce victime, à l’exemple du Maître, priait pour ses ennemis. Son corps fut ensuite broyé sous le même pressoir où son frère avait expiré.

Bienheureuse Jeanne-Marie  de Maillé, Veuve, Tertiaire franciscaine, vingt-neuf mars
Bienheureuse Jeanne-Marie  de Maillé, Veuve, Tertiaire franciscaine

Bienheureuse Jeanne-Marie  de Maillé, Veuve, Tertiaire franciscaine

Jeanne de Maillé, fille d’Hardouin VI de Maillé (Luynes aujourd’hui) naît le 29 mars 1332 au château des Roches-Saint-Quentin dans un vallon de l’Indrois. Aux côtés de son époux Robert de Sillé, elle se consacre à des œuvres de charité, soulage les pauvres et les victimes de la Grande Peste de 1348-1349. Devenue veuve en 1362, chassée du château de Sillé-le-Guillaume, dépouillée de tous ses biens, elle  trouve alors refuge dans une pauvre chaumière et, refusant l’idée d’un remariage, elle prononce le vœu de chasteté entre les mains de l’archevêque de Tours. Au cours d’une oraison, Jeanne-Marie de Maillé a la vision de la Vierge qui l’invite prendre le vêtement des tertiaires de saint François d’Assise. Elle trouve un temps refuge à l’abbaye de Beaumont-lès-Tours, mais finalement se retire au cœur de la forêt de Champchevrier, au nord de la Loire. Elle y mène une vie érémitique, se contentant pour toute nourriture de pain d’orge, de poires sauvages et d’eau. Dans son petit jardin, elle cultive quelques légumes, fleurs et plantes médicinales dont elle se sert pour confectionner baume et onguents : c’est le « jardin de l’Ermitière ». Chassée du lieu, elle se réfugie en 1386 au couvent des Frères Mineurs (les Cordeliers) de l’actuelle rue de la Scellerie à Tours. La tradition rapporte plusieurs apparitions dont Jeanne-Marie de Maillé fut le témoin ; ainsi en 1389, le jour de la fête de la Purification, celle de la Vierge et de l’Enfant-Jésus ; à la Pentecôte de 1387, dans le jardin des Cordeliers, celle de la Vierge et de saint François d’Assise. On cite encore des apparitions de saint Gatien et de saint Martin le jour du 2 mai, fête de la Translation des reliques ; celle du Christ en 1393 dans l’église collégiale de Neuvy-Saint-Sépulcre au diocèse de Bourges. Jeanne-Marie de Maillé expire à Tours le 28 mars 1414. Selon sa volonté, elle est inhumée dans l’église des Cordeliers, ensevelie dans l’habit de sainte Claire. Après un avis favorable confirmant le culte rendu de temps immémorial à Jeanne-Marie de Maillé, le pape Pie IX rend un décret confirmatif de béatification le 27 avril 1871.

Martyrologe

A Héliopolis, près du Liban, saint Cyrille, diacre et martyr. Sous Julien l’Apostat, les païens lui ouvrirent le ventre, en arrachèrent le foie, puis le mangèrent comme des bêtes féroces.

En Perse, les saints moines et martyrs Jonas et Barachise. Ils étaient frères et furent immolés sous Sapor, roi des Perses. Jonas, ayant été pressé sous une vis, eut tous les os brisés, puis il fut scié par le milieu du corps; Barachise fut étouffé avec de la poix brûlante dont on lui avait rempli la bouche.

A Nicomédie, la passion des saints Pasteur, Victorin et de leurs compagnons martyrs.

En Afrique, les saints confesseurs Armogaste homme de qualité, Masculas acteur, et Satur, intendant de la maison du roi. A l’époque de la persécution des Vandales, sous le roi arien Genséric, ils souffrirent d’horribles tourments et divers outrages pour la défense de la vérité, et parvinrent glorieusement au terme de leurs combats.

En la ville d’Asti, saint Second martyr.

Au monastère de Luxeuil, en France, la mise au tombeau de saint Eustase abbé, disciple de saint Colomban. Il fut le père de près de six cents religieux, et se rendit célèbre par la sainteté de sa vie et l’éclat de ses miracles.

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