Mercredi des Quatre-Temps de Pentecôte

Mercredi des Quatre-Temps de Pentecôte – Le Saint-Esprit dans son Église.

Les Quatre-Temps d’été coïncident toujours avec l’Octave de la Pentecôte. L’Eglise y offre à Dieu les prémices de la saison nouvelle et prie pour les prêtres qui, samedi prochain, vont recevoir l’Esprit-Saint dans le Sacrement de l’Ordre. La Station du Mercredi des Quatre-Temps se faisait toujours à Sainte-Marie-Majeure. C’est aux pieds de la Vierge, que l’Esprit-Saint remplit de ses grâces au Cénacle, que se réunissaient les nouveaux baptisés. La liturgie leur rappelait le miracle de la Pentecôte (1ère Lecture) et les prodiges opérés par les Apôtres, en vertu desquels le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur se multipliait de plus en plus (2ème Lecture). Mus par l’Esprit-Saint les catéchumènes ont aussi eu foi en Jésus, ils sont allés à lui et le Christ leur a donné à manger la vraie manne qui fait vivre éternellement (Ev.). Demandons au divin Consolateur de nous éclairer de plus en plus et de nous mettre, selon la promesse de N.-S., en pleine possession de la vérité(Or.).

L’Introït présente ce thème : la voie de l’Église dirigée par le Saint-Esprit à travers le temps. « O Dieu (Saint-Esprit), quand tu marchais devant ton peuple, lui préparant les voies et demeurant au milieu de lui, Alléluia, la terre trembla et le ciel ruissela, Alléluia, Alléluia ». Pourrait-on trouver une plus belle image pour caractériser l’action du Saint-Esprit dans l’Église ? C’est cette idée qui est exprimée dans les trois leçons dont les oraisons donnent le commentaire. Dans la première leçon, nous entendons le sermon de Pentecôte de saint Pierre. Il décrit, en empruntant les paroles du Prophète Joël, l’action du Saint-Esprit dans l’Église : « Dans les derniers jours, je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards des songes… » Nous nous demandons maintenant si cette parole prophétique s’est accomplie dans l’Église.

L’œuvre du Saint-Esprit est double : extérieure et intérieure, ou bien miraculeuse et salutaire. La seconde leçon nous parle de l’action extérieure et miraculeuse du Saint-Esprit. « On portait même les malades sur les rues et on les plaçait sur des lits, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins tombât sur les malades et qu’ils fussent délivrés de leurs maladies. Même des villes voisines… on amenait des malades et des possédés, et ils furent tous guéris ». C’est là l’action extérieure du Saint-Esprit. Quand l’organisation de l’Église eut progressé, ces miracles se firent plus rares, mais ils ne disparurent jamais entièrement. Les miracles seront toujours une preuve que le Saint-Esprit dirige visiblement son Église. Cependant, l’action miraculeuse de l’Esprit-Saint n’est pas la principale. Beaucoup plus importante est son action intérieure, invisible, salutaire. Cette action se produit surtout par les sacrements et les autres moyens de grâce, groupés autour de l’Eucharistie. Elle se produit, aussi, par l’attraction de la grâce.

C’est dans ce sens que nous comprenons l’Évangile. Le Seigneur parle de l’action intérieure du Saint-Esprit quand il dit : « Personne ne vient à moi si mon Père qui m’a envoyé ne le tire… Il est écrit dans les Prophètes (Is. LIV, 13) : Ils seront tous disciples de Dieu ». Mais le Saint-Esprit agit surtout dans la Sainte Eucharistie : « Celui qui mange de ce pain aura la vie éternelle ; le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde ». (L’Église souligne ce passage dans la prière des Heures). Dans l’Eucharistie, le Saint-Esprit crée, maintient et développe la vie divine. C’est là qu’il tisse la robe nuptiale de l’Église, la robe nuptiale de l’âme. Quand ces robes nuptiales seront terminées, l’œuvre du Saint-Esprit sur la terre sera achevée ; alors, l’Église et l’âme entreront dans la salle du banquet céleste et célébreront leurs noces éternelles. Alors, régnera l’éternelle paix que l’Esprit-Saint verse déjà dans nos âmes, cette paix que nous ressentons, surtout, au Saint-Sacrifice. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, Alléluia, Alléluia » (Comm.).

Les deux oraisons sont parmi les plus belles prières au Saint-Esprit. « Nous te prions, Seigneur, fais que le Paraclet, qui procède de toi, illumine nos esprits et, selon la promesse de ton Fils, nous introduise dans toute vérité ». « Fais que le Saint-Esprit vienne à nous et, par sa demeure en nous, daigne faire de nous un temple de sa majesté ».

Sainte Rita de Cassia, Veuve, vingt-deux mai
A Cascia en Ombrie, sainte Rita veuve, moniale de l’Ordre des Ermites de saint Augustin.

Sanctoral

Sainte Rita de Cassia, Veuve († 1456)

Marguerite de Cassia, dont le peuple a abrégé le nom en l’appelant Rita, se sentit, toute jeune, attirée vers la virginité; il lui fallut cependant plier devant la volonté de ses parents et s’engager dans le mariage. Son mari, de noble origine, était d’une humeur violente; ce fut pour la sainte jeune femme une occasion continuelle d’angélique patience. Elle eut enfin le bonheur de faire la conquête de cette âme au prix de beaucoup de larmes, de pénitences et de prières. Après la mort de son mari et de ses enfants, Rita eut hâte de se donner toute à Dieu. Elle fut introduite une nuit par trois protecteurs célestes, saint Jean-Baptiste, saint Augustin et saint Nicolas de Tolentino, dans un cloître d’Augustines dont toutes les portes étaient fermées. La supérieure, frappée du miracle, ne fit pas de difficulté d’accepter cette âme d’élite. Dès lors, les jeûnes quotidiens au pain et à l’eau, les flagellations, le cilice, les veilles furent toute la vie de Rita. Elle méditait la Passion du Sauveur, de minuit jusqu’à l’aurore, absorbée dans la douleur la plus profonde.

Un jour, une épine se détacha de la couronne du Crucifix devant lequel elle priait et lui fit au front une blessure, qu’elle porta toute sa vie. De sa plaie sortaient des vers qu’elle appelait ses petits anges. Cette infirmité l’obligea de vivre dans une retraite forcée au milieu de son couvent, et elle en profita pour se plonger plus avant dans les saintes veilles, les pénitences et la méditation. Rita fit alors une maladie de quatre ans qui acheva de purifier son âme. A sa demande, Dieu fit fleurir un rosier en plein hiver; elle put respirer le doux parfum de ces roses; elle obtint aussi, hors de saison, des figues d’une remarquable beauté. Jésus-Christ vint enfin Lui-même, avec Sa divine Mère, annoncer à Rita que bientôt la couronne d’épines serait remplacée sur sa tête par la couronne de gloire. A sa mort, la cloche du couvent fut mise en mouvement par la main des anges, et une lumière éclatante se répandit dans sa cellule.

Sainte Joachima de Vedruna, vingt-deux mai
Elle supporta d’un cœur égal toute sorte de difficultés, pendant la guerre civile espagnole où elle est incarcérée et doit s’exiler en France.

Sainte Joachima de Vedruna de Mas, Fondatrice de l’institut des Carmélites de la charité (+ 1854)

Née à Barcelone en 1783 d’une famille noble et riche, Joaquina de Vedruna de Mas demande instamment d’entrer au Carmel, mais, docile à la volonté paternelle, elle épouse à 16 ans un excellent chrétien, avocat, auquel elle donne neuf enfants. Veuve à trente-trois ans lorsque son époux tomba dans les guerres napoléoniennes, elle achève d’éduquer ses enfants dont six entreront en religion.

Elle peut enfin réaliser son désir de jeunesse et elle fonde en 1826 l’Institut des Carmélites de la Charité. Elle supporta d’un cœur égal toute sorte de difficultés, pendant la guerre civile espagnole où elle est incarcérée et doit s’exiler en France. Elle garde pourtant une paix inaltérable et elle s’impose à elle-même une voie de simplicité et de joie.

Après avoir renoncé au gouvernement de son œuvre, elle meurt du choléra à Barcelone en Catalogne. Elle est béatifiée par le pape Pie XII à Rome le 19 mai 1940 et canonisée le 12 avril 1959 par le pape Jean XXIII à Rome.

Martyrologe 

A Rome, les saints martyrs Faustin, Timothée et Vénuste.

 En Afrique, les saints martyrs Caste et émile, qui consommèrent leur martyre par le feu. Saint Cyprien rapporte que, vaincus dans un premier combat, le Seigneur les fit triompher dans un second, afin qu’après avoir cédé à la rigueur des flammes, ils devinssent plus forts que les flammes elles-mêmes.

A Comane, dans le Pont, saint Basilisque martyr. Sous l’empereur Maximien et le préfet Agrippa, on lui mit des chaussures de fer garnies de clous embrasés; puis, après divers autres tourments, il fut décapité, jeté dans la rivière, et parvint ainsi à la gloire du martyre.

En Corse, sainte Julie vierge, qui, par le supplice de la croix, obtint la couronne de gloire.

En Espagne, sainte Quitérie, vierge et martyre.

A Ravenne, saint Marcien, évêque et confesseur.

A Pistoie, en Toscane, le bienheureux Atton évêque, de l’Ordre de Vallombreuse.

Dans l’Auxerrois, le bienheureux abbé Romain, qui servit saint Benoît dans sa grotte de Subiaco. Il vint ensuite en Gaule, y bâtit un monastère, laissa de nombreux disciples imitateurs de sa sainteté et s’endormit dans le Seigneur.

Près d’Aquin, saint Foulques confesseur.

A Auxerre, sainte Hélène vierge.

A Cascia en Ombrie, sainte Rita veuve, moniale de l’Ordre des Ermites de saint Augustin. Dégagée des liens du mariage, elle aima uniquement le Christ, son éternel époux.

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