Mercredi des Rogations

Pour la troisième fois la sainte Église reprend sa marche, et sort du saint temple, afin de faire un dernier appel à la divine miséricorde. Rangeons-nous sous sa bannière, et unissant nos voix à la sienne, invoquons avec elle le secours des Saints. Elle est glorieuse, mais aussi elle est puissante, la Litanie dans laquelle sont invoqués tour à tour les chœurs de la Jérusalem céleste. C’est l’Église triomphante s’unissant à l’Église militante pour obtenir le salut de la terre. Marie, Mère de Dieu, Vierge des vierges, miracle de la puissance divine, employez en notre faveur votre maternelle médiation auprès de celui qui étant Dieu est aussi votre fils. Michel l’invincible, Gabriel, heureux messager du salut, Raphaël, médecin compatissant de nos misères ; Anges et Archanges qui veillez à notre défense et coopérez à notre salut ; hiérarchies célestes qui attendez les élus de la terre pour renforcer vos rangs, intercédez pour vos frères et vos clients. Jean-Baptiste, précurseur de l’Agneau de Dieu ; Joseph, époux de Marie immaculée, père nourricier du Fils de Dieu ; Patriarches, ancêtres majestueux de la race humaine, aïeux du divin Messie ; Prophètes qui avez annoncé sa venue et décrit tous ses traits, afin que la terre reconnût en lui son Sauveur : souvenez-vous des habitants de cette terre lointaine sur laquelle vous avez été voyageurs. Pierre, Pasteur universel, porte-clefs du royaume des cieux ; Paul, apôtre des Gentils, armé du glaive de la parole et consommé par le glaive du martyre ; André, crucifié comme votre Maître ; Jacques le Majeur, enfant du tonnerre, fondateur du royaume Catholique ; Jean le Bien-Aimé, fils et gardien de Marie, Évangéliste et le dernier des Prophètes ; Thomas, apôtre des Indes, immolé par la lance ; Jacques le Mineur, appelé frère du Seigneur ; Philippe, qui avez évangélisé les Scythes et rencontré la croix à Hiérapolis ; Barthélemy, docteur de l’Arménie, arrosée de votre sang ; Évangéliste Matthieu, qui êtes allé porter la foi jusque dans les régions brûlantes de l’Éthiopie ; Simon, dont la Mésopotamie a entendu la voix ; Thaddée, qui avez affronté l’Égypte et ses idoles ; Mathias, appelé à prendre la place du traître Judas, et digne d’un tel honneur ; Barnabé, compagnon de Paul, et plus tard la lumière de l’île de Chypre ; Luc, disciple de l’Apôtre des Gentils, historien du Verbe incarné ; Marc, disciple de Pierre, qui avez écrit sous sa dictée l’Évangile du salut : nous vous saluons tous avec amour comme nos pères dans la foi ; priez en ces jours avec nous et pour nous. Disciples du Seigneur, qui, sans avoir été élevés jusqu’au rang des Apôtres, fûtes choisis par lui pour être leurs coopérateurs, et qui, au jour de la Pentecôte, avez été remplis des feux de l’Esprit-Saint ; tendres enfants de Bethléhem, prémices des Martyrs : daignez tous vous associer à nos supplications. Etienne le Couronné, Laurent, dont le front est ceint de lauriers, Vincent le Victorieux, tous trois unis dans la forte milice du diaconat ; Fabien, pontife désigné par la colombe céleste ; Sébastien, noble chevalier de la sainte Église ; Jean et Paul, Côme et Damien, Gervais et Protais, généreux frères qui avez combattu le même combat : armée innombrable des Martyrs, protégez-nous à l’ombre de vos palmes. Silvestre, pontife de la paix ; Grégoire, vicaire du Christ dans sa mansuétude comme dans son autorité ; Ambroise, dont la parole fut douce comme le miel, et la force indomptable comme celle du lion ; Augustin, soleil de vérité, apôtre de la charité divine ; Jérôme, interprète inspiré de la parole de Dieu ; Martin, thaumaturge de l’Occident ; Nicolas, thaumaturge de l’Orient : saints pontifes, saints docteurs, ramenez à Jésus ses brebis errantes. Antoine, la gloire du désert, le vainqueur de Satan ; Benoît, nouvel Abraham, entouré d’une postérité sans nombre ; Bernard, soutien de la sainte Église, favori de l’auguste Reine des cieux ; Dominique, prédicateur de la vraie doctrine, fléau de l’hérésie ; François, amant et époux de la pauvreté, crucifié avec le Christ : nous vous honorons tous ; ranimez dans nos âmes le sentiment de la perfection chrétienne. Prêtres du Seigneur, saints moines, saints ermites, saints confesseurs, priez pour ce peuple qui implore votre secours. Marie-Madeleine, pécheresse sanctifiée, amante du Rédempteur, obtenez-nous la componction du cœur qui répare le péché par l’amour. Agathe et Lucie, fleurs odorantes de l’heureuse Sicile ; Agnès, qui suivez partout l’Agneau divin ; Cécile, couronnée de roses et de lis, brillante reine de l’harmonie ; Catherine, vierge sage qui confondîtes la fausse sagesse des philosophes ; Anastasie, femme forte qui avez triomphé des épreuves de la vie et de la rigueur des supplices : vous toutes, vierges sacrées ou épouses fidèles, jetez un regard de compassion sur les habitants de la terre. Saints et saintes de Dieu, justes de tout âge, de tout sexe et de toute condition, qui peuplez déjà l’empyrée, souvenez-vous de nous qui gémissons encore dans cette vallée de larmes, et élevez nos cœurs jusqu’au séjour de l’éternel bonheur que les vanités de ce monde nous feraient si souvent oublier. La Litanie est achevée ; et, pour la troisième fois, l’auguste Sacrifice va sceller la réconciliation du Dieu offensé avec ses enfants coupables ; espérons désormais une année tranquille et féconde. Daigne le Seigneur, en l’année qui suivra celle-ci, accroître le nombre de ceux qui viendront s’unir à son Église pour implorer le pardon général !

La Messe des Rogations se trouve au Lundi. Assistons-y avec le sentiment de l’insuffisance de nos réparations personnelles, mais avec une entière confiance dans les mérites infinis de la victime pascale. Enfin nous nous pénétrerons une dernière fois de l’esprit de pénitence qui animait en ces trois jours l’antique Église des Gaules, en lut empruntant cette pieuse prière qu’elle présentait aujourd’hui même à la Majesté divine.

Sanctoral

Saint Bernardin de Sienne, Confesseur, 1er Ordre capucin

Bernardin Albizesca, issu d’une noble famille de Sienne, donna dès son enfance des marques éclatantes de sainteté. Il reçut de ses pieux parents une éducation très soignée ; négligeant les amusements puérils, on le vit, dès ses premières études de grammaire s’adonner aux œuvres pies, au jeûne, à la prière, et particulièrement au culte de la très sainte Vierge. Sa chanté envers les pauvres était admirable. Plus tard, afin de mieux pratiquer encore toutes ces vertus, il voulut être inscrit au nombre des serviteurs de Dieu de Notre-Dame de la Scala de Sienne, d’où sont sortis plusieurs personnages illustres par leur sainteté. C’est là que le soin des malades, durant une peste qui sévissait cruellement dans la ville, lui donna l’occasion de mortifier son corps et d’exercer une charité vraiment incroyable. Entre autres vertus, il garda inviolablement la chasteté, malgré les dangers auxquels l’exposait la rare beauté de ses traits ; à tel point que les plus licencieux n’auraient osé-prononcer le moindre mot malsonnant en sa présence. Après l’épreuve d’une grave maladie, endurée pendant quatre mois avec la plus entière résignation, il conçut enfin le projet d’embrasser la vie religieuse. Pour s’y acheminer, il loua une petite maison à l’extrémité de la ville ; il vécut là inconnu, menant la vie la plus austère, et priant Dieu continuellement de lui faire connaître le parti qu’il devait prendre. Ce fut donc d’après l’inspiration divine qu’il choisit l’Ordre de saint François, où il excella en humilité, en patience et en toutes les vertus religieuses. Le supérieur du couvent le remarqua, et comme il le savait déjà arrivé à un haut degré de connaissance des textes sacrés, il lui imposa le devoir de prêcher. Bernardin accepta humblement ce ministère, bien qu’il s’y reconnût peu apte en raison de la faiblesse et de l’enrouement de sa voix. Il implora le secours de Dieu, et il fut, non sans miracle, délivré de cet obstacle à son zèle. Il y avait à cette époque un débordement de crimes en Italie, et de sanglantes factions y foulaient aux pieds toutes les lois divines et humaines. Bernardin parcourut les villes et les villages au nom de Jésus, qu’il avait toujours à la bouche et dans le cœur, et rétablit presque entièrement la piété et les bonnes mœurs qui avaient disparu. Sa réputation fit que plusieurs villes considérables le demandèrent au Pape en qualité d’Évêque ; mais il refusa constamment cette charge avec une humilité invincible. Enfin cet homme de Dieu, après de grands travaux, de nombreux et éclatants miracles, et après avoir laissé des écrits pleins de science et de piété, termina une vie de soixante-six années par une mort de prédestiné, à Aquila, ville de l’Abruzze. De nouveaux miracles le rendirent célèbre, et six ans après sa mort, le Pape Nicolas V le mit au nombre des Saints.

Martyrologe  

A Aquila, au pays des Vestins (auj. les Abruzzes), saint Bernardin de Sienne, prêtre de l’Ordre des Frères Mineurs et confesseur. Il a illustré l’Italie par sa parole et ses exemples.

A Rome, sainte Plautille, femme consulaire, sœur du bienheureux martyr Flavius Clemens, consul, mère de la vierge et martyre Flavie Domitille. Baptisée par l’apôtre saint Pierre, elle mourut en paix, avec la réputation d’avoir excellé en toutes les vertus.

A Rome encore, sur la voie Salaria, l’anniversaire de sainte Basille vierge. Issue de race royale, fiancée à un très illustre personnage, elle refusa de l’épouser et fut par lui dénoncée comme chrétienne. Bientôt l’empereur Gallien décida qu’elle accepterait cet époux ou qu’elle périrait par le glaive. Basille, informée de cet arrêt, répondit qu’elle avait pour époux le Roi des rois, et sur-le-champ on lui passa l’épée à travers le corps.

A Nimes, en Gaule, saint Baudille martyr, arrêté par les païens, il refusa de sacrifier aux idoles, et, demeurant ferme dans la foi du Christ au milieu des coups de fouet et des autres tourments, il reçut par une mort précieuse la palme du martyre.

A édesse, près d’égée en Cilicie, les saints martyrs Thalélée, Astère, Alexandre et leurs compagnons, qui souffrirent sous l’empereur Numérien.

En Thébaïde, saint Aquilas martyr, qui, pour le Christ, fut déchiré avec des peignes.

A Bourges, en Aquitaine, saint Austrille, évêque aet confesseur.

A Brescia, saint Anastase évêque.

A Pavie, saint Théodore évêque.

 

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