Mercredi des Quatre-Temps : messe avec rubrique spéciale (2 épîtres)
Sanctoral
Notre-Dame, Reine de l’Ordre Séraphique
« Je commande donc à tous mes Frères, ceux qui vivent maintenant et ceux qui viendront dans le futur, de vénérer la Sainte Mère de Dieu, que nous implorons toujours d’être notre Protectrice, de la louer en tout temps, dans toutes les circonstances de la vie, tous les moyens en leur pouvoir et avec le plus grand dévouement et la plus grande soumission. «
Bienheureux Jean Le Déchaussé, Religieux franciscain
Le bienheureux Jean le Déchaussé naquit aux environs de Quimper. Il fut ouvrier dans sa jeunesse, il faisait et dressait des croix, bâtissait des ponts et des arches; les travaux utiles à la gloire de Dieu ou au bien du prochain lui étaient les plus agréables. Toutefois Dieu l’appelait plus haut, et à force de persévérance il put s’instruire et recevoir le sacerdoce. Dès lors, sa vie fut très austère; il jeûnait trois fois la semaine au pain et à l’eau, il visitait les malades et les pauvres, et il était l’objet de la vénération universelle. Pendant treize ans il fut curé dans son diocèse; jamais il ne se servait de cheval; il allait toujours à pied et sans chaussures, d’où lui est venu le nom de Déchaussé. Sa vie pauvre lui eût permis de mettre de l’argent en réserve, mais les indigents recevaient tout son superflu et parfois même de son nécessaire. Le saint prêtre entra ensuite dans l’Ordre de Saint-François. Au couvent de Quimper, frère Jean parut bientôt le plus humble et le plus mortifié de tous. L’esprit de pauvreté lui faisait prendre les plus vieux habits, qu’il raccommodait lui-même. Comme il n’avait rien à donner, il sollicitait les riches et par eux soulageait les misérables. Il se levait toutes les nuits bien avant les autres, et bien souvent ses nuits entières se passaient dans les délices de l’oraison. Le démon lui fit parfois une guerre terrible; mais le saint religieux, confiant en Dieu, manifestait son mépris au tentateur, en l’appelant du nom de chien, et le chassant par quelques cris de l’âme empruntés aux psaumes. Sa mortification était effrayante; sauf quarante jours de l’année, il jeûnait continuellement, et d’ordinaire au pain et à l’eau; pendant seize ans, il ne goûta ni viande, ni vin. Il se dévoua au service des pestiférés, offrit à Dieu sa vie en sacrifice et mourut du terrible fléau.
Sainte Chrétienne, Vierge
Parmi les industries dont la sagesse divine s’est servie pour convertir les peuples les plus barbares, qui étaient en dehors de l’empire romain, une des plus merveilleuses a été d’y envoyer des bannis, des fugitifs, des captifs et des esclaves chrétiens. Ceux-ci par la pureté de leurs mœurs et par la lumière de leurs exhortations, ont souvent converti leurs propres maîtres, et leur ont fait connaître la vérité de l’Évangile. Nous en avons un grand nombre exemples dans tout le cours de l’histoire de l’Église; mais un des plus admirables est celui de sainte Chrétienne, qui se trouva captive et esclave chez les Ibériens, au Sud du Caucase, du temps de l’empereur Constantin. On ignore de quel pays elle était, et par quel malheur elle était tombée entre les mains de ces barbares ; son nom même n’a pu être connu ; et celui de Chrétienne est plutôt le nom de la religion qu’elle professait, et qu’elle implanta dans l’Ibérie, que celui de son baptême. Dans la servitude, son esprit ne fut pas captif; elle y servait Dieu avec une innocence et une pureté admirables. L’oraison était sa vie et le jeûne sa nourriture. Elle obéissait à ses maîtres avec une douceur et une modestie que les ravissaient. Elle méprisait l’or et l’argent et les ornements du corps; elle ne se mettait en peine que de parer son âme des plus nobles vertus. On la voyait, après avoir fait le devoir de sa condition, se retirer dans un coin de la maison, et y passer des heures entières, tant de jours que de nuit, les larmes aux yeux, et dans une prière très fervente. Cette conduite étonna d’abord les femmes du pays. Elles ne pouvaient assez admirer que cette jeune esclave vécût chaste dans un milieu corrompu et qu’elle fût joyeuse et contente dans une condition aussi assujettissante. Ses abstinences et ses prières, si longues et si constantes, les effrayaient; et elles ne comprenaient pas pourquoi elle refusait tous les plaisirs de la vie dont elle pouvait jouir. Elles l’interrogèrent sur toutes ces choses. Ce fut alors qu’elle leur révéla que le Dieu qu’elle adorait était un Dieu d’une pureté infinie, que Jésus-Christ, Son Fils étant descendu sur la terre pour le salut des hommes, leur avait donné des exemples et des leçons de mortification et de pénitence qu’elle était obligée de pratiquer; et qu’elle attendait après cette vie de misère un bonheur éternel qui récompenserait abondamment toutes ses bonnes actions et ses sacrifices. Elle fit si bien qu’elle arriva à convertir la reine, puis le roi des Ibériens et qu’enfin ce dernier fit demander un évêque et des prêtres à l’empereur Constantin, pour instruire son peuple et le christianiser.
Martyrologe
A Rome, les saints Irénée, Antoine, Théodore, Saturnin, Victor, et dix sept autres martyrs, qui souffrirent pour le Christ durant la persécution de Valérien.
En Afrique, la passion des saints Faustin, Lucius, Candide, Célien, Marc, Janvier et Fortunat.
En Afrique encore, saint Valérien évêque. Durant la persécution des Vandales, sous le roi arien Genséric, alors qu’il avait plus de quatre-vingts ans, on voulut le forcer de livrer les objets du culte, mais il refusa avec fermeté; il fut alors chassé seul hors de la ville, et défense fut faite à chacun de le recevoir dans sa demeure et même sur sa terre. Ainsi contraint d’errer longtemps sur les grands chemins, exposé aux injures de l’air, il acheva le cours de sa sainte vie en confessant et défendant la vérité catholique.
Dans l’Orléanais, saint Maximin confesseur.
Au pays des Ibériens, au-delà du Pont-Euxin, sainte Chrétienne servante, qui, par la vertu de ses miracles, détermina cette nation à embrasser la foi du Christ, au temps de Constantin.
A Verceil, l’ordination de saint Eusèbe, évêque et martyr.
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