Il faut bien se contenter de ce qu’on a. Mélenchon a remporté son procès sur l’affaire des faux tracts à Hénin-Beaumont (législatives de 2012). Aujourd’hui il a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris. Il était poursuivi par Marine Le Pen pour injure, après avoir employé le terme « fasciste ». Le co-président du Parti de la Gauche s’est félicité sur son compte twitter : Jubilons.
Deux procès gagnés en une semaine : Le Pen n’a pas le droit de faire des faux tracts et on peut la qualifier de fasciste. Jubilons !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 10, 2014
C’est bien sa seule petite revanche après ses échecs répétés face à Marine Le Pen et le Front National. Mais surtout Mélenchon n’a toujours pas digéré cette cinglante défaite au 1er tour des législatives et on continue de sentir cette déception à travers ses attaques incessantes contre le parti frontiste et sa hargne contre les journalistes. Dernièrement, il s’en est pris violemment à Jean-Jacques Bourdin accusant BFMTV d’avoir favorisé le FN pendant la campagne municipale et s’appuyant sur des chiffres du CSA. Il s’est révélé par la suite que les chiffres avaient été manipulés. C’est assez amusant de voir comment il s’en prend aux journalistes et aux médias. Alors certes, il n’a pas dit « journalistes collabos » mais on y est presque.
Ces procès entre politiques pour ici diffamation ou là injure, qui deviennent lassants, font partie de cette politique spectacle et de communication. Après tout, c’est une manière de riposter et de s’affronter via des avocats et d’en profiter par la même occasion pour que les journalistes parlent d’eux. C’est tout bénéfice. Pour Marine Le Pen, avoir perdu ce procès, reste un fait anecdotique après ses bons scores des municipales. Elle est déjà projetée dans la course pour les élections européennes où elle s’attend à de meilleurs résultats. Cependant elle a montré qu’elle n’acceptera plus qu’on la traite d’extrême-droite, ce qui fait partie de sa stratégie de dédiabolisation. Elle pose et provoque le débat dans les médias.
Quant à Mélenchon, il se prépare à sa marche du 12 avril pour protester contre le nouveau gouvernement, tout en continuant de se contenter de son poste de député européen où il est peu présent. Cependant, l’extrême-gauche, entre Front de Gauche, PCF et Parti de la Gauche reste divisée comme elle l’a montré pendant la campagne municipale. Jean-Luc Mélenchon essaye, en vain, de se montrer comme opposant crédible de Hollande mais il peine à s’affirmer. Alors, il peut jubiler de pouvoir traiter Marine Le Pen de fasciste mais c’est bien une maigre consolation parmi tous ses échecs !
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