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Mélenchon et le journal Le Monde : du boycott à une guerre ouverte

On peut dire que les relations entre les journalistes et Jean-Luc Mélenchon deviennent de plus en plus tendues. Ironie, les pauvres journalistes se voient accusés de faire campagne pour Marine Le Pen et de terminer maire de Béziers comme… Robert Ménard. Évidemment, c’est un raccourci extrêmement facile mais Jean-Luc Mélenchon n’en peut décidément plus avec les médias. Sur son blog, il se livre à une critique acerbe, titré « Le Monde nous rappelle au mépris qui lui est dû ». On peut trouver aussi un autre billet : « L’astuce du Monde pour me diffamer ». Ce n’est pas la première fois que les relations sont tendues entre Jean-Luc Mélenchon et le journal Le Monde.

Le co-président du Parti de la  Gauche accuse ce journal de faire tout pour le diffamer, quitte à manipuler les faits.  Cela commence par le pot de départ du chef du service politique de l’AFP. Il assure qu’il ne participe à aucune soirée mondaine et qu’il ne faisait que répondre à une invitation. A le comprendre, il est tombé dans un traquenard. Il n’a pas de mots assez violents pour traiter les journalistes  : « pervers » ou « mondains ». L’article sur son absentéisme remarqué au Parlement européen n’a vraisemblablement pas plu non plus.  Si on veut résumer, Mélenchon estime que les journalistes du Monde ne sont plus indépendants mais aux services de personnages politiques, dont ils cherchent les faveurs, ou de puissances mondialistes: « Ce « journal indépendant » est un pion dans un échiquier mondial où il joue son rôle… Ce journal est l’organe central de tout ce que je combats. Je ne discute pas son droit à m’accabler mais sa prétention à le faire d’un point de vue neutre et indépendant. » Le ton est pratiquement identique tout au long de ses deux billets à charge contre le journal « Le Monde ».

D’ailleurs, il ne manque pas de se féliciter que celui-ci ne soit plus en bonne santé financière comme tous les journaux « papier » en général : «  « Le Monde est heureusement une vieille gloire finissante dans l’univers médiatique actuel. » Au passage, il écorne aussi l’AFP : « L’AFP lèchera la main qui la bat… l’existence même de l’agence est menacée. » Parti dans une guerre contre le quotidien, Mélenchon n’entend pas se laisser faire et veut répliquer, là où cela fait mal c’est-à-dire au niveau financier. C’est ainsi qu’il appelle tout simplement au boycott du quotidien, avouant même qu’il est préférable d’acheter Le Figaro : « On peut rendre son achat aussi ridicule et stigmatisant que l’était il y a vingt ans l’achat du « Figaro » par un lecteur de gauche. Aujourd’hui mieux vaut acheter celui-ci que celui-là si on veut un journal de droite utile. » D’une lutte passive, il appelle à une lutte active pour dénoncer sur les réseaux sociaux toute manipulation et bobard… Il faut sauver l’honneur de celui qui incarne « la vraie gauche ».

Il est toujours savoureux de lire ces phrases, venant de personnes qui traiteraient d’autres de « fascistes » et de danger pour la démocratie s’ils avaient écrit ou prononcé la même chose. Voilà que Jean-Luc Mélenchon ferait preuve de lucidité mais jusqu’à quel point ? Difficile à dire puisqu’il ne faut surtout pas l’assimiler à ces sombres groupuscules d’extrême-droite nauséabonds. On ne le verra pas crier « Hollande Démission » mais « Hollande, ça suffit » tout comme il ne demandera pas la dissolution de l’Assemblée nationale, même s’il pense que le gouvernement est désavoué, car ce serait faire un cadeau au FN. On l’aura compris, il est l’homme utile du gouvernement !

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