« C’est un événement sans précédent qui transforme le dialogue interreligieux et œcuménique en une méthode d’action géopolitique », a déclaré l’archevêque de Monreale Michele Pennisi, vice-président de la Conférence épiscopale sicilienne et ancien recteur du Collège Capranica à Rome lors de l’ouverture de l’événement historique souhaité par le CEI (Conférence épiscopale italienne) qui se terminera dimanche avec la messe du Pape.

A Bari, depuis mercredi 19 février, 58 évêques méditerranéens de 20 pays qui dominent la Méditerranée, se sont réunis autour du thème Méditerranée, frontière de paix.

Dès le premier jour, le ton est donné le cardinal Gualtiero Bassett, président de la CEI : la question migratoire, plus précisément de l’accueil des migrants, sera au centre de ce mini-synode voulu par le pape François et l’Église italienne, il l’a bien fait comprendre aux autres prélats et au monde entier. Quant aux deux penchants de l’Église conciliaire, le dialogue inter-religieux et l’œcuménisme, ils deviennent des moyens efficaces pour soutenir le discours immigrationniste de ces clercs en phase avec le politiquement correct.

« La question de la citoyenneté est cruciale pour tout le monde. »

C’est ainsi que le cardinal Bassetti a débuté son discours d’ouverture de cette réunion. Un discours larmoyant, comme la garde rapprochée du pape François sait en dispenser, un discours fait pour donner mauvaise conscience à ceux qui s’opposent à l’invasion migratoire actuelle du Vieux continent, un discours oublieux du précepte vertueux « charité bien ordonnée commence par soi-même » mais professant une indéterminée et subjective solidarité humanitariste et mondialiste où le prochain est toujours le plus lointain, le plus étranger.

A partir du thème de la citoyenneté, « question qui se pose d’une manière nouvelle pour les pays d’ancienne tradition démocratique face aux défis de l’accueil et de l’intégration des migrants, de l’espace public revendiqué par toutes les religions », l’évêque va développer tout un argumentaire visant à accueillir à bras ouverts tous les aspirants à l’Eldorado européen. 

Les pays en question « se trouvent confrontés à la tentation dangereuse de repli identitaire, qui sape le fondement des droits inviolables de la personne ». Ensuite, le prélat a déclaré avoir voyagé dans certains pays méditerranéens : « Combien de souffrance, combien d’injustice, combien d’indifférence » raconte le cardinal, en rappelant que « c’est le contexte dans lequel nous sommes appelés à vivre notre vocation commune pour une culture de la rencontre et de la paix en Méditerranée. » Et il a ajouté :

« Cette vocation ne peut pas être destinée à rester un simple bon propos, mais c’est la seule possibilité réaliste de bien-être et de prospérité de nos peuples, le seul moyen d’assurer leur survie. »

Le cardinal a lancé également un appel aux évêques à Bari :

« Nous ne pouvons pas voir la question des migrants de manière sectorielle, comme si ce n’était qu’un problème d’’exilés’ qui appauvrissent les territoires ou d’’arrivées’ qui les déstabilisent : le pauvre, qui part ou qui décide de rester, qui arrive et qui meurt trop souvent pendant le voyage ou qui connaît des souffrances et des injustices indicibles, c’est le Christ qui émigre, reste, souffre, frappe à nos portes. »

Et a terminé par un sévère avertissement :

« Assez de la politique faite sur le sang des peuples. La protection de l’environnement et de la santé humaine exige un haut degré de collaboration constante et d’échanges d’informations, de relations internationales, scientifiques, culturelles, éducatives, fondées sur la transparence, la véracité, la confiance. »

Il ajoute que « la solidarité entre les peuples et la possibilité de définir des règles communes » sont nécessaires et que la promotion de la paix et de la dignité « ne sont pas des rêves, mais la condition pour garantir la survie ordonnée et pacifique de la planète. Ce sont des objectifs à la portée de l’humanité contemporaine et en même temps ils sont le reflet de la vérité profonde de l’homme que Jésus-Christ a révélée et sauvée ».

Au terme de ce laïus humanitariste, qu’un quelconque agent onusien aurait pu tout autant prononcer tellement il est naturaliste et déconnecté d’une véritable vision géo-politique internationale catholique, le cardinal Bassetti a demandé à ses confrères d’agir pour la paix parce que l’alternative autrement, en particulier en Méditerranée, pourrait être estime-t-il « le risque d’un chaos incontrôlé ». Pour cette raison, « nous devons exiger que les controverses internationales soient abordées et résolues dans le cadre du droit, du bien commun et d’une action plus forte, plus fonctionnelle et incisive de l’ONU ».

Pour le cardinal italien, l’ONU est donc la solution suprême pour garantir, apporter, la paix en ce monde méditerranéen, tourmenté, en guerre, désorienté, spirituellement vide de la vraie religion, déchristianisé et islamisé grandement. Et l’accueil des migrants, une obligation solidaire. Foin de Dieu et du Christ-Roi, Prince de la Paix, pour restaurer un peu de paix en Méditerranée !

Combien l’amour sentimental, terriblement mondain et à la mode, de ces prélats post-concile, amour sans dimension surnaturelle, destiné à rester stérile, sans solution de salut pour les hommes, est loin de ce vrai amour des hommes qui habitait le pape Pie XII,  le 20 octobre de l’an 1939, la deuxième guerre mondiale vient de débuter, appelant les évêques, pour promouvoir la paix dans le monde, à « annoncer les insondables richesses du Christ (Eph., III, 8) aux hommes de notre temps ? » :

« A l’entrée du chemin qui conduit à l’indigence spirituelle et morale des temps présents se trouvent les efforts néfastes d’un grand nombre d’hommes pour détrôner le Christ, l’abandon de la loi de la vérité, qu’il annonça, de la loi de l’amour, qui est le souffle vital de son règne.

« La reconnaissance des droits royaux du Christ et le retour des individus et de la société à la loi de sa vérité et de son amour sont la seule voie de salut. »

« Beatus populus, cuius Dominus Deus eius (Ps., CXLIII, 15.) Bienheureux le peuple qui a le Seigneur pour son Dieu ! » (Summi Pontificatus.)

Francesca de Villasmundo

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