Un massacre de chrétiens a eu lieu dans un village du Centrafrique. Parmi les victimes, 6 membres de la Croix-Rouge. Aux rivalités ethniques se superposent les rivalités religieuses entre miliciens islamistes Selaka et miliciens chrétiens anti-Balaka.
Une cinquantaine de chrétiens ont été égorgés par des Selaka, entraînés au Tchad, dans le village de Gambo, à 75 kilomètres de Bangassou. Hommes, femmes, enfants, tués pour se venger d’une incursion de combattants non-musulmans dans le territoire contrôlé par les miliciens Selaka.
C’est l’énième massacre de chrétiens en Centrafrique raconte Mgr Juan Josè Aguirre au quotidien des évêques italiens Avvenire. Dans son récit, il révèle aussi que la semaine dernière beaucoup de civils avaient été tués, dans ce même village, au cours de la violente réaction du contingent de l’ONU (Minusca) lors de l’irruption de militants (non musulmans) de certains groupes d’auto-défense du territoire. Mgr Aguirre définit la riposte de l’ONU
« excessive, je voudrais le souligner. Dans la fusillade sont morts tant de civils. Parmi eux Adele, la choriste de la paroisse. Et son père. Je les connaissais tous très bien… »
Hier a eu lieu la contre-offensive des Selaka qui ont assailli l’hôpital de la Croix-Rouge à Gambo, en massacrant les patients, leurs parents et aussi les volontaires présents. Tous en majeur partie chrétiens, comme a confirmé Francesco Rocca, président de la Croix-Rouge italienne. La vengeance des Selaka a été
« brutale. Ils ont fait irruption dans l’hôpital de la Croix-Rouge et ils ont massacré les blessés et les parents. Femmes, hommes, enfants, anciens. Civils chrétiens en majeur partie, il ne s’agissait pas de anti-Balaka. Ils les ont égorgés les uns après les autres. Les témoins m’ont parlé d’au moins une cinquantaine de victimes. Mais cela pourrait être plus. » « Ils les ont massacré sous les yeux de la Minusca. Et personne n’a levé le petit doigt pour les arrêter » poursuit Mgr Aguirre.
La paroisse de Gambo a été saccagée.
La tension est extrême. Le vice-secrétaire pour les Affaires humanitaires de l’ONU, Spephen O’Brien, estime qu’en Centrafrique « il y a des signes précurseurs d’un génocide».
Francesca de Villasmundo
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