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Marion persiste et signe concernant l’avortement et met Philippot en boîte, tandis que Marine lui répond indirectement

Marion Maréchal-Le Pen répondant à une interview du JDD a confirmé qu’elle ne changeait pas de position sur sa proposition de revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement, s’étonnant du changement opéré par Marine Le Pen dans son programme présidentiel 2017 par rapport à celui de 2012:

« Je découvre sa position. Il n’y a pas eu de débat en interne. Elle a décidé que cela ne ferait pas partie du projet pour la présidentielle. Cela n’interdit pas que des ­députés, demain, fassent des propositions de loi.« 

Ainsi donc la jeune députée frontiste, si elle était réélue après 2017 en cas de victoire de Marine Le Pen, affirme qu’elle déposera une proposition de loi modifiant les lois sur l’avortement. Son projet de loi aurait alors toutes les chances d’être adopté, puisqu’il a remporté l’adhésion des congressistes du parti, qui dans ces circonstances devraient se retrouver majoritairement à l’Assemblée nationale.

Marion a insisté sur le programme du Front national qui ne peut se définir que dans le cadre d’un congrès:

« La seule unité de mesure [de ce qui est majoritaire au FN], c’est l’élection de Marine Le Pen au congrès de 2011. Elle a été élue sur un programme qui est sans ambiguïté sur ce sujet de l’IVG. Qu’elle veuille écarter un ­certain nombre de sujets pendant la ­campagne, c’est son droit. Mais ce congrès demeure l’unité de mesure majeure. Et je rappelle que je suis arrivée première au dernier congrès, en 2014. C’est donc que je ne suis ni minoritaire ni isolée. » 

Marion Maréchal-Le Pen répondait ainsi aux attaques de Florian Philippot qui avait déclaré que sur le sujet de l’avortement elle était « seule et isolée »:

« J’aurais aimé un peu plus de respect de la part de Florian Philippot, explique-t-elle.  Il parle de moi dans les médias en disant « cette personne » ; je trouve cette appellation assez inadéquate. Il y a un minimum de bienséance et de respect mutuel à avoir. Rien ne pouvait justifier une telle ­agression. » « Cette position, qu’il qualifie d’isolée, ajoute-t-elle, était défendue par ­Marine Le Pen en 2012, à l’époque avec beaucoup de courage et de talent. »

Ces derniers temps Marine Le Pen a en effet, déclaré à propos de l’Interruption volontaire de Grossesse qu’il n’y aurait  « aucune modification, ni du périmètre, ni de l’accès, ni du remboursement de l’IVG ». Interrogée sur ce sujet, Marion MLP en a profité pour mettre les points sur les « i » de Florian Philippot:

« Quand on définit la ligne du FN ou qu’on décide d’un changement stratégique, on le fait dans les instances du parti, on ne le fait pas tout seul sur BFMTV! J’accepte l’idée qu’au FN, certains puissent être issus de parcours différents. Je rappelle que Florian a pris des positions sur lesquelles il était minoritaire au sein du Front, notamment sur la campagne gouvernementale de lutte contre le sida qui m’apparaissait, à moi, très gênante, pour les enfants mais aussi pour les homosexuels. La majorité, au FN, ne partage pas du tout ce choix. »

Marion faisait référence à cette fameuse majorité qui s’est exprimée officiellement aux Congrès du FN de 2011 et de 2014.

David Rachline, le sénateur-maire de Fréjus a lui aussi étérappelé à plus de respect envers les cadres du FN qu’il a menacés de prendre la porte:

« Nos militants, nos cadres, nos secrétaires départementaux, ceux qui font vivre le FN sur le terrain, ont droit au respect. Ils ont le droit de s’exprimer. Leur opinion ne vaut pas moins qu’une autre. Leur réaction affective était due à la gêne provoquée par cette attaque contre moi. »

Mais la députée s’empresse de désamorcer la fracture que les médias voudraient voir au FN:

« Cette question des deux lignes est largement exagérée. Il peut y avoir des analyses différentes en fonction de telle ou telle actualité, mais cela n’a rien à voir avec ce qui se passe au PS entre Hamon et Macron ou chez les Républicains entre Fillon et NKM. Nous avons un socle commun extrêmement solide, qui est fondé sur la souveraineté et l’identité. Par ailleurs, il n’y a pas un Front du Nord et un Front du Sud. En Paca, et particulièrement dans le Vaucluse, chez moi, notre électorat est un électorat populaire. C’est la même sociologie que dans le Nord, mêmes si les histoires politiques sont différentes. Moi aussi, je tiens un discours social, et j’y tiens. »

L’escroquerie de François Fillon:

« Comme Nicolas Sarkozy en 2007, Fillon est en train de tenter une escroquerie électorale. Nous devons l’empêcher de réussir cette escroquerie. Il se fait passer pour un souverainiste alors que rien, dans son programme, ne nous donnerait les moyens de retrouver notre souveraineté sur les sujets régaliens. Il se fait passer pour un conservateur, alors qu’il s’est prononcé en faveur de la loi sur l’euthanasie, qu’il estime que l’IVG est un droit fondamental et qu’il a refusé de revenir sur l’adoption dans les mariages homosexuels… Sur tous ces marqueurs, il ne répond pas aux critères de La Manif pour tous. Le soutien que lui a apporté Sens commun est injustifiable. À l’arrivée, la « révolution conservatrice » de La Manif pour tous s’est transformée en « concession conformiste ». Sens commun déchantera. »

« Les propositions libérales de Fillon sont très inquiétantes. Mais je n’oublie pas que la première inquiétude des Français, c’est l’insécurité et l’immigration. Il est très important de casser l’image de Fillon sur ces sujets et de le ramener à sa réalité : voilà un homme qui a participé à la mise en place du multiculturalisme et laissé l’islam radical prospérer. Fillon refuse de me serrer la main, mais serre celle de Salih Farhoud, l’ex-recteur de la mosquée de Stains, dont le ministère de l’Intérieur expliquait qu’il s’agissait d’un « repaire de djihadistes ». Lui qui a participé à la création du Conseil français du culte musulman nous propose aujourd’hui la dissolution de l’UOIF, qu’il a lui-même installée à la table de la République »

« Nous sommes tous des héritiers de Jean-Marie Le Pen. »

« Je rappelle que je suis entrée en politique pour Marine Le Pen. En revanche, je ne peux laisser affirmer que le FN existerait sans Jean-Marie Le Pen. C’est lui qui a porté à bout de bras le courant national, qui a anticipé, dans l’aveuglement général, l’immigration de masse, le communautarisme et l’islam radical, qui s’est opposé à un traité de Rome qui annonçait l’Europe d’aujourd’hui. Renier cet héritage-là serait parfaitement grotesque. Il y a eu une incapacité de cohabitation humaine entre Marine et Jean Marie Le Pen, dont j’ai souffert. Mais nous sommes tous des héritiers de Jean-Marie Le Pen. »

Marion va intégrer le Comité stratégique du FN :

La journaliste cherchant à enfoncé un coin dans l’unité du FN, Marion Maréchal-Le Pen répond sans ambiguïté: « Ne cherchez pas de déloyauté : je soutiens Marine Le Pen. J’ai bien l’intention de siéger au comité stratégique, et ce sera pour moi l’occasion de m’exprimer. »

Marine Le Pen était l’invitée du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, ce dimanche 11 décembre.

Elle a été interrogée sur tous les sujets que sa nièce a évoqués dans le Journal du Dimanche: elle a évoqué sa position sur les lois de remboursement de l’avortement, elle a minimisé les « chicayas » au FN, elle a développé son projet politique et économique en fustigeant les programmes libéraux de Fillon et Macron. En matière d’immigration elle a développé son intention de supprimer la gratuité de la scolarité des immigrés, elle a insisté sur le fait qu’elle est la seule des candidats à la présidentielle à proposer un programme souverainiste et « identitaire » face à la Commission de Bruxelles de l’UE, elle a également évoqué le soutien aux familles, etc.

Voici l’intégralité de son intervention:

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